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L'Ukraine : un marché à investir ! (2004)


INTERVIEW DU PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE D'AFFAIRES EN UKRAINE
vendredi 26 mars 2004, par Jeanne Cavelier

Nicolas Makhroff, présent depuis une dizaine d' années en Ukraine, est président de l'Association de la Communauté Française d'Affaires en Ukraine (ACFAU), qui a pour vocation de contribuer au développement des échanges commerciaux entre la France et ce pays, et en particulier, de favoriser le développement des activités des entreprises françaises en Ukraine. Il dirige la société Merkuria, qu'il a fondée en 2002 et qui distribue dans ce pays des marques de produits cosmétiques français.

Pouvez-vous définir l'ACFAU ?

Notre association regroupe la majorité des sociétés françaises dynamiques en Ukraine - dynamiques, c'est-à-dire implantées et actives, pas uniquement des bureaux de représentation. Ce sont des petites et grandes sociétés, dans à peu près tous les secteurs d'activité. Cette association a été créée pour promouvoir et aider les sociétés françaises à s'établir en Ukraine.

De quelle manière l'ACFAU aide-t-elle les entreprises souhaitant s'implanter en Ukraine ?

L'ACFAU donne des conseils, les met en garde pour qu'ils ne commettent pas les erreurs déjà commises et les aiguille. Elle les met en contact avec les sociétés ou organismes susceptibles de leur donner les renseignements qu'ils recherchent dans leur branche d'activité.

Comment fonctionne l'association ?

Elle se réunit une fois par mois, généralement à l'Ambassade de France, et au cours de ces réunions nous abordons des thèmes d'ordre général, qui intéressent toutes les sociétés implantées en Ukraine. Par exemple, la dernière réunion portait sur la politique intérieure et extérieure de l'Ukraine, et nous avons parlé également de l'Ukraine dans le nouveau paysage économique européen (en mai 2004). Nous en choisissons les thèmes. D'autre part, lors de ces réunions, nous donnons la parole à une société française implantée en Ukraine qui se présente et présente ses activités.

Quelles relations entretenez-vous avec l'Ambassade de France ?

Nous travaillons main dans la main avec l'Ambassade de France. Le Conseiller économique et commercial assiste à toutes nos réunions et profite de celles-ci pour donner les dernières informations émanant de la mission économique.

Comment voyez-vous l' avenir de l'ACFAU ?

L'ACFAU fête cette année son dixième anniversaire. Créée pratiquement au lendemain de l'indépendance de l'Ukraine, malgré les crises financières et son petit budget, elle se développe et s'adapte aux changements qui interviennent en Ukraine. Qu'est-ce qu'elle sera dans dix ans ? Elle sera peut-être fondue dans une Chambre de commerce européenne, mais elle ne cessera pas ses activités du jour au lendemain, parce qu'elle a une réelle existence et elle est utile.

Dans quels secteurs les entreprises françaises sont-elles les plus représentées ?

Il n'y a pas de secteurs plus représentés que d'autres. Il existe aussi bien des sociétés juridiques, de comptabilité, de transport aérien, d'agroalimentaire, de cosmétiques, d'hôtellerie, de prospection commerciale… C'est ça notre force (de l'ACFAU), c'est que l'on est présent dans pratiquement tous les secteurs du business. L'ACFAU compte une cinquantaine de membres.

Quelle est l' évolution de l'implantation des entreprises françaises en Ukraine ?

Une première vague de sociétés est arrivée après l'indépendance, donc en 1993-95, a vécu la crise économique de 1998. La plupart d'entre elles ont réduit à ce moment-là leurs effectifs au minimum, elles ont fait le dos rond jusqu'à la fin 2001 et ont laissé passer la crise, mais très peu ont mis la clef sous la porte, même les petites sociétés. La deuxième vague, c'est maintenant, après 2001. Nous voyons des sociétés venir et s'implanter en Ukraine.

Comment expliquez-vous cette tendance ?

L'Ukraine est un marché où il y a encore des niches à prendre, et par conséquent, les premiers arrivés sont les premiers servis. Il existe des secteurs encore inexploités, sans concurrence. Par exemple, quand la société Lactalis est arrivée, elle était la seule à produire des produits ukrainiens aux normes européennes, avec des techniques, un savoir-faire européens… Aujourd'hui, l'Ukraine est intéressante car elle offre une main-d'œuvre de qualité à bon marché.

En direction de quel marché travaillent généralement ces entreprises ?

La plupart des sociétés travaillent pour le marché ukrainien, mais il s'agit aussi pour un certain nombre d'entre elles d'une délocalisation, pour exporter ensuite leurs produits en France, surtout dans la confection.

Est-il difficile de monter son entreprise en Ukraine ?

Il n'y a pas de secret, pour pouvoir travailler convenablement en Ukraine, il faut avoir une mentalité de « sportif » : il existe des problèmes avec l'administration, différents de ceux que l'on rencontre en France, mais qui n'empêchent pas les sociétés de travailler. Les sociétés françaises, d'une manière générale, arrivent à bien s'adapter en Ukraine.

Quel est le premier conseil, le plus important, que vous donneriez à un entrepreneur souhaitant s'implanter en Ukraine ?

Ne pas avoir peur de l'Ukraine. L'Ukraine, ce n'est pas Tchernobyl. Aujourd'hui, il y a encore beaucoup d'opportunités. Et l'Ukraine ne s'arrête pas à Kiev. Dans le domaine touristique, par exemple, il y a tout à faire : prenez la Crimée, prenez les Carpates, c'est un territoire presque vierge et magnifique. Pour les amateurs de morilles, les Ukrainiens ne les mangent pas, elles sont jetées. Une petite entreprise peut s'implanter et en exporter en France… Elles seront moins irradiées que les françaises ! Cet exemple est valable dans d'autres secteurs. Il faut démythifier l'Ukraine.

Quels sont, selon vous, les avantages et les inconvénients pour une entreprise à s'implanter ou à investir en Ukraine ?

Nous sommes en Europe, donc le premier avantage, c'est la proximité. Deuxièmement, la main-d'œuvre est qualifiée et bon marché. Le troisième avantage, c'est que l'on arrive encore aujourd'hui à travailler en Ukraine sans gros investissement de départ, ce qui est important notamment pour les petites entreprises. Ensuite, il y a des opportunités à saisir, des marchés encore vierges. De plus, tous les étrangers, d'une manière générale, adorent l'Ukraine. Les inconvénients, ce sont ces tracasseries administratives auxquelles il faut s'adapter. En fait, il existe peu d'inconvénients par rapport aux avantages. Il faut savoir s'adapter, et, dans ce cas, il est intéressant de travailler en Ukraine.

Comment se passent en général les relations des entreprises françaises avec le personnel ukrainien ?

Il n'y pas de problème de mentalité, avec le personnel ukrainien. Tout se passe très bien, il s'adapte facilement à nos méthodes de travail.

L'élargissement de l'Union européenne, selon vous, va-t-il changer la donne pour les entreprises en Ukraine ?

L'Ukraine ne va pas intégrer l'Union européenne dans les prochaines années, mais il ne faut pas considérer cet état de fait comme un handicap. On est aux portes de l'Union européenne, on est en Europe. Tout naturellement, l'Ukraine s'adaptera d'elle-même à l'Europe économique. Pas besoin de précipitation.

Quelle a été la réaction de vos proches lorsque vous leur avez annoncé que vous partiez pour monter votre entreprise en Ukraine, il y a dix ans ?

Un certain nombre de gens de mon entourage, à l'époque, ont considéré que j'avais du courage. Mais il en faut partout pour réussir. Aujourd'hui encore, il existe cette réaction, que l'on fait par méconnaissance de l'Ukraine. A partir du moment où l'on met les pieds dans ce pays, que l'on voit la réalité quotidienne, on a un regard différent. Pour ceux qui n'apprécient pas trop le rythme « métro-boulot-dodo », qu'ils viennent en Ukraine !



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