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Russie : le baby boom de 2003 se confirmera-t-il ?


mardi 27 avril 2004

Si, dans les années 90, il était rare de croiser des femmes avec des nouveau-nés dans les rues de Moscou, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Selon les experts, un véritable baby boum a commencé en Russie. Des magasins d'articles pour bébés ouvrent leurs portes. L'an dernier, 87 600 naissances ont été enregistrées dans la capitale, soit une progression de 8 % en un an.

La natalité est en hausse régulière depuis 1999. Pour les spécialistes il s'agit d'une réaction à la croissance économique et à l'augmentation des revenus réels. En 2003, la natalité a augmenté de 6,1% (1 359 800 naissances). Le taux de natalité est désormais de 10,4 ‰.

Dans la capitale, ce ne sont pas les plus jeunes qui sont la "locomotive" de la natalité, mais celles qui avaient dû reporter leur premier et leur deuxième enfant du fait des difficultés économiques des années 90, explique Sergueï Zakharov, chef du laboratoire d'analyse et de prévision de la reproduction de la population au Centre de démographie et d'écologie de l'homme relevant de l'Académie des sciences. L'année dernière, 45 % des parturientes avaient plus de 30 ans. "Aujourd'hui des Moscovites de 40, 45 et même 50 ans décident d'avoir un enfant", affirme l'obstétricien en chef du Département de la santé publique de la capitale, Mark Kourtser. Dans les années 90, quand fleurissaient les médecines autres, les femmes enceintes semblaient s'être donné le mot pour accoucher à domicile ou dans l'eau. Aujourd'hui, ellessont accoutumées aux traditions hospitalières, à l'accouchement sans douleur, au confort et sont sensibles à la présence d'un service de réanimation néonatale", explique Mark Kourtser.

"J'ai atteint un certain niveau de vie et je suis à même de donner à mon enfant tout ce dont il a besoin", explique la journaliste moscovite Olga Sokolova, 29 ans, mère d'un poupon de deux mois. Son cas confirme que, dans les grandes villes russes, la mode est aux enfants "conçus" sur le tard, "planifiés".

A l'époque soviétique, les jeunes entraient dans la vie active en même temps qu'ils fondaient un foyer, vers vingt ans, peut-être un peu plus, en règle générale. Maintenant les ménages se forment plus tard. Depuis le début des années 90, "l'institution de la famille est en crise, les unions libres se multiplient, les femmes sont de plus en plus enclines à construire d'abord leur carrière, à parvenir à une certaine stabilité financière avant d'avoir des enfants", dit le démographe Evguéni Andreev.

Pour que le taux de natalité progresse, "il faut accroître le prestige de la famille nombreuse, accorder toutes sortes d'avantages sociaux aux familles", dit avec conviction le chef de la chaire de sociologie de la famille de la faculté de sociologie de l'Université de Moscou, Anatoli Antonov. Alexandre Tchouev, vice-président du comité parlementaire chargé des associations et des organisations religieuses, est du même avis : "Nous avons proposé au nouveau gouvernement d'augmenter les allocations familiales, d'accorder des prêts au logement aux jeunes ménages, de relever les prestations pour les familles nombreuses et de promouvoir les valeurs de la famille". Au cours d'une table ronde tenue récemment à la Douma et consacrée à la démographie et à la protection de la maternité, des représentants d'associations et de l'Eglise, des chercheurs et des médecins ont proposé de créer un Conseil pour la politique démographique auprès du président.

Plusieurs régions - Russie centrale, bassin de la Volga et Sibérie - ont introduit une prime de naissance, qui s'ajoute aux allocations fédérales versées à la naissance d'un enfant (4 500 roubles versés par l'employeur, 2 000 roubles par l'administration locale, plus une allocation mensuelle de 500 roubles). A Moscou les parents âgés de moins de 30 ans reçoivent une allocation exceptionnelle de 16 000 roubles à la naissance de leur premier enfant, de 32 000 roubles pour un troisième enfant.

"A Saint-Pétersbourg les familles reçoivent 8 000 roubles à la naissance d'un enfant, plus une allocation mensuelle de 1 500 roubles", indique Anatoli Simakhodski, chef de service au Comité municipal de santé publique. Cet argent versé sur un compte personnalisé peut être dépensé dans un des 54 magasins vendant des aliments ou des articles pour nouveau-nés. A Saint-Pétersbourg comme à Moscou, les jeunes parents bénéficient d'une assistance dans la recherche d'un emploi.

Certaines régions, comme la Bachkirie et l'Oudmourtie, accordent aux jeunes ménages des prêts pour l'achat d'un logement qui peuvent être "effacés" à l'occasion de la naissance d'enfants, prévoient des avantages fiscaux et même des mesures de "clémence" pour les retards de loyers.

"Toutes ces mesures ont eu pour résultat un excédent de la natalité sur la mortalité dans 22 régions", conclut la première vice-ministre de la Santé et des affaires sociales, Galina Karelova.

Olga Sobolevskaïa - Ria-Novosti



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