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Ossétie du Sud : élections parlementaires dans une région de Géorgie en sécession (mai 2004)


UNE SITUATION DÉLICATE POUR MIKHEÏL SAAKACHVILI.
mardi 25 mai 2004, par Mirian Méloua

L'éclatement de l'URSS a réveillé un certain nombre de revendications territoriales. Les Ossètes du Sud (100.000 personnes environ, installées sur le versant Sud du Caucase) ont demandé le rattachement de leur région à l'Ossétie du Nord (650.000 personnes environ, installées sur le versant Nord du Caucase). Les Géorgiens ne l'ont pas entendu ainsi : une guerre civile s'en est suivie de 1990 à 1992. Des "forces de paix", essentiellement russes, s'y sont implantées.

Le Président de l'Ossétie du Sud, Edouard Kokoev, a fait tenir le 23 mai 2004 la 4ème élection parlementaire d'Ossétie du Sud. Les 34 sièges seront partagés entre la majorité présidentielle (Parti de l'Unité) et le Parti Communiste d'Ossétie du Sud. Les 4 sièges réservés à la minorité ethnique géorgienne ne seront pas occupés une nouvelle fois, les consignes de boycott ayant été respectées.

Revendication d'unification entre Ossétie du Sud et Ossétie du Nord

L'une des orientations du Parti de l'Unité est l'unification territoriale entre l'Ossétie du Sud (séparée de fait de la Géorgie depuis 1992) et l'Ossétie du Nord (aujourd'hui république au sein de la Fédération de Russie). L'ethnie ossète, de la famille iranienne, est différenciée de l'ethnie géorgienne et de l'ethnie russe.

Intégrité territoriale de la Géorgie

Les Géorgiens considèrent la revendication ossète comme illégitime. Pour eux, cette population, émigrée d'Ossétie du Nord, doit respecter le droit géorgien.

Le 3 janvier 2004, Mikheïl Saakachvili, alors candidat au poste de Président de la République de Géorgie, s'était rendu à Tskhinvali, capitale de l'Ossétie du Sud, afin d'y rencontrer la minorité géorgienne restée après la guerre civile. Cette visite avait irrité le gouvernement de fait de l'Ossétie du Sud.

Les Nations Unies, la Fédération de Russie et les Etats occidentaux ont rappelé à plusieurs reprises le principe de l'intégrité territoriale de la Géorgie, notamment pour l'Adjarie, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

Troisième révolution des roses ?

Le mouvement Kmara, "Assez" en géorgien, a été un élément déterminant de la chute d'Edouard Chevardnadzé à Tbilissi en novembre 2003 et de celle d'Aslan Abachidzé à Batoumi en mai 2004. Certains observateurs estiment que son financement est assuré par la fondation du milliardaire américain George Soros.

Une télévision géorgienne a interviewé le 24 mai, à visage couvert, des responsables du mouvement Kmara déclarant que des manifestations seraient planifiées par des jeunes Ossètes et des jeunes Géorgiens à Tskhinvali.

Il est pourtant peu probable qu'une troisième "révolution des roses" réussisse en Ossétie du Sud sous la forme qu'ont prise les deux précédentes. Les forces susceptibles de prendre parti pour Tbilissi à Tskhinvali sont faibles, contrairement à Tbilissi et à Batoumi.

Développement économique, clé de la réunification de la Géorgie

Le président Mikheïl Saakachvili a rappelé, ce même 24 mai, en Kakhétie, devant des représentants du patronat géorgien, que la croissance économique de la Géorgie aidera plus à sa réunification que des chars ou des canons. C'est le langage que souhaite entendre la communauté internationale. C'est un langage auquel les Ossètes du Sud, enclavés dans une région difficile, ne devraient pas être tout à fait insensibles.

Il n'empêche que :
-  L'armée géorgienne se professionnalise et s'équipe jour après jour
-  La Fédération de Russie maintient des troupes dans cette région et dans d'autres régions du Sud Caucase
-  Les Ossètes du Sud récusent toujours le statut "d'invités" sur le territoire de la Géorgie.

À écouter Mikheïl Saakachvili, le bon voisinage avec la Fédération de Russie, le développement économique de la région, le statut de "citoyen à part entière" appliqué à toutes les minorités ethniques présentes sur le territoire de la Géorgie seraient les fondements d'un Etat moderne, à la hauteur des ambitions du XXIème siècle. Plus d'un million d'Ossètes, d' Abkhazes, d'Arméniens, d'Azéris, de Grecs, de Kurdes et de Russes sont concernés, mais peut-être aussi 3,5 millions de Géorgiens.



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