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La communauté turque de Bulgarie


mardi 30 mars 2004

"Le modèle ethnique bulgare" ou la coexistence intercommunautaire apaisée

La Bulgarie fait partie des pays européens où des tensions liées aux problèmes des minorités ont eu lieu au cours de ces dernières décennies, sans toutefois mener à des conflits ouverts comparables à ceux qui se sont produits dans l'espace ex-yougoslave. Les racines de ces tensions politiques et sociales sont à chercher dans des événements historiques lointains qui ont engendré des conditions de conflits latents et d'atavismes psychologiques au sein des populations balkaniques. C'est justement par des crises liées à la situation de la minorité turque que le pays s'était rendu tristement célèbre pendant la période 1985-1989, avant de choisir de façon irréversible la voie de la démocratie et de l'intégration aux structures européennes après « l'automne des peuples » de 1989, une voie qui lui a permis de trouver une solution adéquate aux problèmes des minorités.

1. Composition ethnique de la population en Bulgarie

Selon les données du dernier recensement national de mars 2001, la Bulgarie compte 7.973.673 habitants, dont les groupes ethniques suivants sont les plus nombreux [1] :
-  Bulgares : 6.660.682 (83,6 % de la population )
-  Turcs :757.781 (9,5 %)
-  Roms : 365 797 ( 4,6 %)

Comparées aux résultats du recensement de décembre 1992 [2], ces données démontrent une diminution insignifiante en nombre absolu des personnes appartenant à la minorité turque, dont la part relative par rapport à la population totale de la Bulgarie reste stable. Force est de constater que le groupe ethnique bulgare a accusé une forte baisse démographique, tandis que celui des Roms a connu une croissance non négligeable. Aussi, l'analyse des résultats des derniers recensements mène-t-elle à des conclusions sur l'existence de différences notables entre les évolutions démographiques des groupes ethniques en Bulgarie.

Malgré plusieurs vagues d'émigration au cours du siècle précédent, la communauté turque reste la minorité la plus nombreuse en Bulgarie, avec un poids démographique, social et politique considérable. Elle fait partie des communautés musulmanes du Sud-Est de l'Europe caractérisées par une grande diversité ethnico-linguistique, et qui sont devenues des acteurs importants des événements dans les Balkans au cours des années 1990 et que la politique et l'opinion européennes ont « découvertes » par la force de ces événements [3].

2. La minorité turque en Bulgarie : des origines historiques controversées

Lors de la coexistence entre les différents groupes ethniques habitant les mêmes territoires, la perception de l' « autre » est tributaire de la connaissance mutuelle dans laquelle s'inscrit la question des origines et de l' « antériorité » des communautés ethniques. Le désir d'affirmation identitaire engendre parfois des lectures divergentes des événements historiques, souvent symétriques mais inconciliables et aptes à alimenter des nationalismes agressifs [4]. Les conflits dans le Sud-Est de l'Europe au cours des deux dernières décennies en ont fourni des exemples multiples. La question des origines de la communauté turque en Bulgarie ne fait pas exception [5].

Deux orientations principales sont à indiquer :

A/ Une partie de la communauté turque est composée de descendants des colons venus s'installer lors de l'intense colonisation de Turcs d'Anatolie qui a fait suite à la conquête ottomane de la Bulgarie à la fin du 14e siècle. Une autre partie est composée des descendants de bulgares chrétiens, rescapés du génocide ottoman sur la population bulgare lors de la conquête, et islamisés de force pendant et après celle-ci. Il est à noter que la conception d'un génocide sur la population bulgare et celle d'une colonisation de grande envergure sont, l'une et l'autre, difficiles à prouver. Les sources historiques démontrent l'existence de phénomènes de ce genre, mais il ne serait pas crédible de prétendre qu'ils se sont produits à l'échelle indiquée [6].

B/ La communauté turque de Bulgarie est composée uniquement de descendants des Bulgares islamisés lors des campagnes massives et violentes d'islamisation de la population chrétienne suite à la conquête ottomane. Il n'y a eu aucune colonisation turque ; tous les membres de la communauté turque actuelle ont des origines ethniques bulgares. Cette thèse a été notamment utilisée par le régime de Todor Jivkov pour étayer la politique d'assimilation à l'encontre de la minorité turque, et en particulier la campagne menée pendant la période 1984-1989, appelée « le processus de renaissance » ( !), qui prônait le « rétablissement » des patronymes bulgares des Turcs de Bulgarie.

La formation des communautés musulmanes dans les Balkans, y compris en Bulgarie s'est poursuivie avec une intensité particulière pendant la deuxième moitié du 17e siècle. Le processus d'islamisation des populations chrétiennes n'a certainement pas été déterminé uniquement par la contrainte, mais aussi par de nombreux facteurs d'ordre politique, économique et social qui ont poussé une partie de la population à se convertir à l'islam.

En tout cas, les faits historiques relatifs aux processus de formation des communautés musulmanes dans les Balkans sont fréquemment utilisés à des fins politiques par les pouvoirs, tant à l'intérieur de chacun des pays de la région que dans leurs relations bilatérales.

3. De la résistance à l'assimilation vers la réaffirmation identitaire

Après cinq siècles de domination ottomane, la Bulgarie recouvre son indépendance en 1878. Une partie de la population turque quitte le pays pour la Turquie, en premier lieu les fonctionnaires et les propriétaires terriens[7]. Les communautés turques qui choisissent de rester en Bulgarie sont concentrées dans les montagnes des Rhodopes dans le sud du pays, ainsi que dans la région nord-est.

Jusqu'aux années 1920, les communautés turques sont traitées par les autorités plutôt avec tolérance et indulgence. L'esprit de tolérance ethno-religieuse et d'entraide entre chrétiens et musulmans dans leur vie quotidienne reste valable tout au long du siècle. Ceci constitue une caractéristique primordiale des relations intercommunautaires en Bulgarie, souvent absente des relations entre les groupes ethniques dans les pays voisins, et qui explique en partie les évolutions différentes dans les pays de la région.

Cependant, la lourde défaite de la Bulgarie lors de la Première guerre mondiale, les deux coups d'Etat, en 1923 et 1934, ainsi que l'influence de la révolution kémaliste déclenchent une exacerbation des nationalismes bulgare et turc durant les années 1930-1940. La minorité turque subit une certaine stagnation dans son évolution économique, sociale et culturelle, devenant une communauté repliée sur elle-même, différenciée tant du reste de la population bulgare que de la nation turque en cours de consolidation et de modernisation. Les accords d'émigration entre la Turquie et la Bulgarie sont néanmoins une échappatoire, une soupape de sécurité tant pour les membres de la minorité que pour les autorités bulgares désireuses de consolider le modèle stato-national.

Après la prise du pouvoir en Bulgarie par les communistes en 1944, la confrontation idéologique entre la Bulgarie et la Turquie s'ajoute aux tensions nationalistes et aux différences confessionnelles, et devient un troisième paramètre déterminant la situation de la minorité turque. Après une période d'amélioration de la situation culturelle des Turcs de Bulgarie, le Parti communiste bulgare durcit sa politique à partir de 1958 et commence des tentatives consécutives d'assimilation, parallèlement d'ailleurs à la restriction des droits civils et religieux de tous les citoyens bulgares. Au cours des années 1980 on observe ainsi dans la région des manifestations de ce que Ghebali appelle « le communisme xénophobe » [8] - des violations massives des droits de la minorité turque en Bulgarie et de la minorité hongroise en Roumanie.

La culmination de la politique d'assimilation à l'encontre des Turcs de Bulgarie est atteinte lors du « processus de renaissance », de décembre 1984 à mars 1985, lorsque le régime de Jivkov entreprend une campagne violente de changement forcé des patronymes turcs par des noms bulgares. La campagne rencontre une résistance inattendue, plusieurs victimes sont à déplorer. Les autorités bulgares ne reconnaissent pas l'existence d'une minorité turque dans le pays [9]. Les raisons exactes, les mécanismes, les circonstances, et, surtout, les noms des décideurs qui ont donné l'ordre d'entreprendre cette campagne ne sont toujours pas définitivement éclaircis. Les opinions des chercheurs et des politiques divergent : pour certains, il s'agirait d'une stratégie globale du Parti communiste visant la solution du « problème turc », une stratégie basée sur l'expérience de la « bulgarisation » réussie des noms des Pomaks [10] au cours des années 1970 ; d'autres auteurs affirment que la campagne a été entreprise sans décision politique, sur instruction personnelle de Jivkov et de son entourage [11].

Une deuxième crise se déclenche au cours du printemps 1989. L'Assemblée nationale bulgare adopte des amendements législatifs qui octroient enfin une certaine liberté de circulation aux citoyens bulgares, conformément au Document de clôture de la réunion de Vienne de la CSCE de janvier 1989, mais des rumeurs commencent à circuler immédiatement selon lesquelles la nouvelle législation ne sera appliquée que de manière sélective et temporaire. Cela pousse les Turcs à se précipiter dans les administrations pour demander des passeports. Des émeutes, des manifestations et des grèves de la faim éclatent, des meetings sont organisés. Selon certaines sources, il ne s'agit pas d'une réaction spontanée, mais d'une campagne préméditée et préparée par les organisations clandestines turques opérant dans le pays depuis 1985 [12]. Le mouvement de protestation dure du 20 au 28 mai 1989 ; les revendications et les slogans concernent le rétablissement des noms turcs, la liberté de religion et la libération de ceux qui sont en prison suite à leur résistance contre la campagne d'assimilation de 1984-85. Les forces de l'ordre interviennent et les accrochages sont violents. Le 29 mai 1989, Todor Jivkov fait une déclaration télévisée dans laquelle il lance un appel à la Turquie lui demandant d'ouvrir ses frontières aux musulmans bulgares désireux de quitter le pays.

En juin 1989, dans les régions à population majoritairement turque éclate une vraie « euphorie d'émigration » pour se transformer en ce départ massif et affolé des Turcs bulgares, appelé avec une triste ironie « la grande excursion ». La Turquie accueille avec satisfaction l'évolution des événements en les considérant comme une victoire [13], mais il s'avère bientôt qu'elle n'est pas préparée à accueillir ce flux d'émigrants. Le 22 août 1989, dépassé par l'ampleur des événements, le gouvernement turc ferme ses frontières.

Le nombre d'émigrants en Turquie au cours de l'été 1989 est évalué entre 310 000 et 370 000 personnes : c'est l'exode le plus massif en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale et jusqu'aux années 1990. Autour de 150 000 personnes retournent néanmoins en Bulgarie l'année suivante, ce qui ne tarde pas de créer des problèmes relatifs à leurs biens immobiliers vendus avant le départ. Cette vague d'émigration devient une vraie tragédie humaine et nationale : déchirements personnels, séparations de familles, graves perturbations économiques pour la Bulgarie. L'image internationale du pays ne gagne rien du fait que des centaines de milliers de ses citoyens désirent partir. L'insertion des Turcs bulgares en Turquie se heurte, de son côté, à des difficultés d'ordre économique, social et identitaire [14].

La question qui se pose au sujet de la vague d'émigration en 1989 est de savoir si c'était un départ volontaire ou une expulsion organisée par le gouvernement bulgare, comme les autorités turques le prétendaient. Quelques dizaines des meneurs des émeutes ont été expulsés et des pressions au départ ont été exercées sur la population par des notables locaux, tant turcs que bulgares. De plus, rebutés par la politique assimilatrice et alléchés par les promesses de la propagande turque, les gens se sont retrouvés pris dans l'engrenage de ce départ fiévreux pour prendre la route parce que « tout le monde partait ».

La genèse des crises minoritaires en Bulgarie est toujours à l'étude : était-ce un réflexe à la situation complexe vers la fin de la confrontation entre les blocs ; une mesure de prévention contre une éventuelle « variante chypriote »appréhendée ; ou bien l'expression de l'impuissance des autorités à résoudre les problèmes ethno-démographiques ? Les événements en 1984-89 ont été une épreuve nationale, mais ils ont incontestablement accéléré le début des changements démocratiques en Bulgarie à partir de novembre 1989.

4. Le rôle de la minorité turque dans le processus de démocratisation

Le 10 novembre 1989 Todor Jivkov est renversé. Le pays s'engage dans une transition au cours de laquelle la minorité turque devient un acteur incontournable.

À la fin de 1989, l'opposition bulgare commence à s'organiser et c'est autour des droits de la minorité turque qu'elle cherche un terrain d'unification. Le rétablissement des noms et des droits des Turcs est une des principales revendications lors des manifestations euphoriques qui se tiennent à Sofia pendant cette période.

Sous la pression des nouvelles conditions politiques, de l'opinion publique et de la communauté internationale, les nouveaux dirigeants du parti communiste se voient dans l'obligation de renier publiquement le « processus de renaissance ». Le 29 décembre 1989, le Conseil d'Etat et le Conseil des Ministres adoptent un arrêté qui garantit les droits constitutionnels, condamnant les actes de violation de la liberté de confession, de langue et de choix de nom des citoyens bulgares. Cette décision change la situation de la minorité turque de manière significative et représente un tournant important dans la politique bulgare sur la question nationale. Les Turcs qui assiègent deux jours durant l'Assemblée nationale accueillent ces décisions comme une victoire attendue et méritée ; mais celles-ci provoquent également une contre-réaction de la part de groupes nationalistes bulgares. Des formations politiques nationalistes utilisent toute les occasions pour protester contre « les privilèges » accordés à la minorité turque, mais elles sont sans poids politique réel [15].

Les droits des personnes appartenant à la minorité turque sont ensuite progressivement réglés par la législation nationale. La Bulgarie a signé et ratifié en 1998 la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, l'instrument juridique international le plus contraignant dans ce domaine.

La minorité turque organise également sa représentation politique. En janvier 1990, après leur sortie de prison, les leaders amnistiés du Mouvement turc de libération nationale en Bulgarie, dans la clandestinité pendant les années 80, fondent sa vitrine légale, le Mouvement pour les Droits et les Libertés (MDL) dont la vocation est de représenter et de défendre les droits de la minorité turque. Sa raison d'être est contestée en raison de l'interdiction des partis ethniques par la Constitution [16], mais cette question est également réglée, après quelques tensions, par un arrêt de la Cour constitutionnelle [17].

Le MDL devient un parti parlementaire dès les premières élections libres en juin 1990 et joue depuis un rôle important dans la vie politique bulgare, sous la direction habile de son leader Ahmed Dogan.

En effet, le MDL est le parti dont dépend l'équilibre politique dans le pays, celui qui fait pencher la balance à gauche ou à droite entre les deux grands mouvements qui se disputent le pouvoir, le Parti socialiste bulgare (PSB) et l'Union des forces démocratiques (UFD).

Dans la Grande assemblée nationale (1990-1991), dominée par les anciens communistes du PSB, le MDL constitue le troisième groupe parlementaire et s'oriente vers une coopération étroite avec l'opposition, surtout en ce qui concerne les questions relatives au démontage du système communiste. Le fait que toute tentative d'élucider les circonstances du « processus de renaissance » rencontre une résistance farouche de la part de certains milieux au sein du PSB et de certains cercles nationalistes contribue au rapprochement avec l'UFD. Les députés du MDL boycottent très souvent les séances du Parlement et ne signent pas la nouvelle Constitution le 12 juillet 1991, mais ils contribuent incontestablement à la formation du caractère de celle-ci malgré les articles contestés par eux qu'elle contient.

Après les élections législatives d'octobre 1991 remportées par l'UFD et les présidentielles en janvier 1992, le MDL confirme son rôle ; il participe de façon très active à la vie politique du pays et l'on peut déjà parler d'une réintégration sociale et politique réussie de la minorité turque. Pendant cette période, le soutien du MDL est indispensable à l'UFD qui ne dispose pas de majorité absolue au Parlement, ce qui le rend tributaire du parti de la minorité turque lors de la formation du gouvernement. Mécontent de la politique du cabinet de Philip Dimitrov à l'égard de certains secteurs de l'agriculture, notamment la culture du tabac et la sylviculture - domaines d'activité par excellence de la minorité turque - le MDL retire son soutien à l'UFD et renverse son gouvernement, ce qui provoque une crise gouvernementale à la fin de 1992. C'est avec le mandat du MDL que cette crise politique est résolue. Le 31 décembre 1992, le MDL forme un gouvernement d'experts, en se contentant cependant d'un seul ministre pour le représenter. La formation de ce gouvernement est un fait très significatif quant au rétablissement des droits de la minorité turque en Bulgarie : non seulement elle bénéficie pleinement de tous les droits constitutionnels, mais elle participe d'une façon décisive à la vie politique du pays ; elle a acquis un rôle si important pendant cette période que c'est pratiquement le MDL qui est le détenteur de l'équilibre politique du pays. Cette caractéristique de l'espace politique bulgare devient une constante ; elle est présente lors de toutes les législatures successives.

Malgré quelques dissonances au sein de l'équipe dirigeante du MDL, les leaders du parti turc, Ahmed Dogan en tête, se distinguent par un jugement politique juste, une approche stable et des alliances avisées et utiles. Ainsi le MDL est le partenaire de coalition du jeune mouvement politique en Bulgarie, fondé par l'ancien roi Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha deux mois seulement avant les dernières élections législatives de juin 2001. Réuni autour de la personnalité de Siméon et plébiscité par une population déçue par son niveau de vie très bas et par les affaires de corruption, le « mouvement du roi » a remporté les élections et formé un gouvernement avec le soutien du MDL. Aussi le gouvernement bulgare actuel comporte-t-il pour la première fois des ministres Turcs ethniques, ce qui est une preuve tangible du rôle politique de premier ordre de la communauté turque en Bulgarie. Le nouveau Président de la République, le socialiste Guéorgui Parvanov, qui a pris ses fonctions le 22 janvier 2002, a également été élu avec le soutien des électeurs turcs.

« Le problème turc » a toujours constitué un aspect particulièrement sensible dans la réalité bulgare. Douze ans après le début de la transition vers la démocratie, il semble que toutes les conditions soient réunies pour pouvoir affirmer qu'un apaisement bénéfique et durable des tensions interethniques dans le pays s'est produit. Un tel modèle de coexistence intercommunautaire réussie représente une contribution non négligeable à la stabilité régionale dans le Sud-Est de l'Europe.

Assia STANTCHEVA - Synthèse de la Fondation Robert Schuman n°32

http://www.robert-schuman.org/synth...

Notes


[1] Institut National des Statistiques, www.nsi.bg

[2] D'après les données du recensement du 4 décembre 1992, la population de la Bulgarie est de 8 487 317 habitants et sa composition ethnique est la suivante :
-  Bulgares : 7.271.185 (85,7 %)
-  Turcs : 800.052 (9,4 %)
-  Roms : 313 396 (3,4 %)
-  Autres 103 000 (1,3 %) : russes, arméniens, juifs, grecs, etc. 10.800 ressortissants bulgares se sont déclarés macédoniens - données de l'Institut National des Statistiques.

[3] Au sujet des communautés musulmanes dans le Sud-Est de l'Europe, voir entre autres Le nouvel islam balkanique : les musulmans, acteurs du post-communisme (1990-2000), dir. Xavier Bougarel et Nathalie Clayer , Paris, Maisonneuve et Larose, 2001, 509 p.

[4] Les deux lectures, serbe et albanaise, de l'histoire du Kosovo sont une illustration éloquente d'une telle opposition.

[5] Voir Les communautés musulmanes dans les Balkans et en Bulgarie. Esquisses historiques, dir. Antonina Jéliazkova, Sofia, IMIR, 1997, 237 p. ; Relations of Compatibility and Incompatibility between Christians and Muslims in Bulgaria, Sofia, ICM-SIR, 1994, 361 p.

[6] Antonina Jéliazkova, op. cité, pp. 14 et svts.

[7] 350 000 personnes entre 1878 et 1912 selon Valéry Stoyanov, « Les Turcs en Bulgarie », Relations of Compatibility and Incompatibility p. 248

[8] Victor-Yves Ghebali, La diplomatie de la détente. La CSCE, d'Helsinki à Vienne (1973-1989), Bruxelles, Bruylant, 1989, 444 p.

[9] de nombreuses expressions étaient inventées par les idéologues du Parti communiste bulgare pour désigner ce groupe minoritaire, plus étranges et absurdes les unes que les autres - « des citoyens bulgares à conscience ethnique différente », « des citoyens bulgares à conscience ethnique non claire », etc.

[10] Citoyens bulgares de confession musulmane et de langue maternelle bulgare

[11] Voir entre autres Hugh Poulton, The Balkans. Minorities and States in Conflict, London, MRG, 1991, 244 p. ; Valery Stoyanov La population turque en Bulgarie entre les pôles de la politique ethnique, Sofia, LIK, 1998, 250 p.

[12] Mouvement turc de libération nationale en Bulgarie, groupement « Uzun Kis » etc., cf. Stoyanov, op. cité, p. 187. Plusieurs actes terroristes en Bulgarie dans la seconde moitié des années 1980 sont attribués à ces organisations.

[13] Le Premier ministre Turgut Özal : « Nous allons tous les accueillir chez nous, ils n'ont qu'à venir. La Turquie est forte comme un ours. Nous comptons entre 50 et 60 millions d'habitants et sommes en plein développement. Venez tous, y compris ceux qui sont encore là-bas, vous serez heureux en Turquie ». Meeting à Istanbul, juin 1989 - Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Doc. 6106 et AS (41) CR 17

[14] Voir à ce sujet les études de Tsvétana Guéorguiéva et Antonina Jeliazkova, Entre l'adaptation et la nostalgie. Les Turcs bulgares en Turquie., Sofia, IMIR, 1998, 215 p.

[15] Le Comité unifié pour la protection des intérêts nationaux, le Parti patriotique du travail, le Parti national radical bulgare, etc.

[16] Constitution de la République de Bulgarie, 1991, art. 11 § 4

[17] Arrêt N° 4 de la Cour constitutionnelle, 21 avril 1992



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