Les relations entre le patriarcat orthodoxe de Moscou et les églises hors Russie
jeudi 6 février 2003
Réconciliation inter-orthodoxe
Un séminaire consacré à l'histoire de l'Eglise orthodoxe russe au XXe siècle a réuni, du 13 au 16 novembre 2002, dans les locaux de la Bibliothèque synodale, au monastère saint André, à Moscou, des représentants du patriarcat de Moscou et de l'Eglise russe "Hors-Frontières", une entité ecclésiale issue de l'émigration russe. Une première rencontre de ce genre avait eu lieu, à Szentendre (Hongrie) en 2001, dans le but de favoriser une réconciliation de l'Eglise russe.
Hors-Frontière avec le patriarcat de Moscou
Vingt-cinq communications ont été présentées par des spécialistes venus de Russie, de Lettonie, d'Allemagne et des Etats-Unis. Elles ont abordé des sujets aussi variés que l'histoire de l'émigration russe en Extrême Orient, dans les Balkans et en Amérique du Nord et ses différentes divisions juridictionnelles, l'attitude de l'Eglise russe hors-frontières durant la deuxième guerre mondiale, l'attitude du patriarcat de Moscou face au régime soviétique. Les débats ont montré combien la lecture du passé restait encore une cause de divergence, notamment en ce qui concerne la période de la deuxième guerre mondiale. L'Eglise russe hors-frontières a rompu ses relations avec le patriarcat de Moscou en 1927, lui reprochant à l'époque d'être assujetti au régime soviétique.
(SOP, 02/2003)
Contradictions
Les propos de l'évêque Hilarion à l'agence Logos Media tendent à confirmer les craintes émises par de nombreux observateurs qui estimaient que la crise dans le diocèse de Souroge n'était pas une affaire d'ordre personnel, mais qu'elle touchait aux relations entre l'Eglise russe et ses diocèses à l'étranger, ainsi qu'à l'organisation canonique de la diaspora, dans la mesure où le patriarcat de Moscou semble aujourd'hui, pour des raisons tant sociologiques que politiques, comme l'indiquait une récente étude de la revue spécialisée dans les problèmes religieux dans les pays de l'Est, Glaube in der zweiten Welt, paraissant à Zurich, prendre le contre-pied de la solution qu'il préconisait lui-même dans son rapport officiel à la commission pré-conciliaire pan-orthodoxe, en 1981, et qui passait par l'émergence d'Eglises locales. Ils tendent aussi à contredire les propositions faites à un niveau inter-orthodoxe et acceptées à l'unanimité par la commission pan-orthodoxe pré-conciliaire préparatoire qui, lors de sa dernière session, en 1993 à Chambésy (Suisse), avait tracé dans leurs grandes lignes les modalités d'une organisation canonique de la diaspora, suivant un principe territorial et non pas ethnique ou linguistique.
Au cours de l'année 2002, le patriarcat de Moscou a inauguré trois paroisses orthodoxes à l'étranger : en Belgique, en Suisse et en Corée du Nord. Sans vouloir polémiquer, il est important et juste de rappeler que si l'Eglise orthodoxe russe s'oppose à l'implantation de communautés chrétiennes non-orthodoxes sur ce qu'elle considère comme étant son "territoire canonique", elle ne se prive pas de le faire dans les pays de tradition catholique ou protestante, qui non seulement ne les en empêche pas, mais même les accueillent et les aident fraternellement.
(APIC, 12/12/2002 et 21/01/2003 ; SOP,12/2002 et 02/2003)
[ Imprimer cet article ] [ Haut ]
|