Conférence sur Malkovsky, danseur philosophe tchèque par Odette Allard
lundi 14 juin 2004
Madame Odette Allard, qui fut l'une des élèves de ce maître, vient de nous présenter, lors d'une conférence magistrale au Centre tchèque de Paris, son livre Malkovsky, le danseur philosophe, édité à Paris, chez Publibook.
Un ouvrage exceptionnel, tant par son texte et ses documents qui nous font connaître la pensée de Malkovsky, que par ses illustrations, notamment les photographies du danseur et chorégraphe, prises par les sculpteurs Jan et Joël Martel, qui furent ses disciples.
Malkovsky, né à Ceské Budejovice en 1889, arrive à Paris en 1910, s'engage dans la Légion étrangère pendant la Première Guerre mondiale, devient Français, jouit à Paris d'une belle notoriété entre les deux guerres ; il se produit surtout à la Comédie des Champs-Elysées à partir de 1923 ; fréquente Rodin, Bourdelle, Cortot, Stravinsky, Eugène Carrière…Puis il crée une Ecole de danse, enseigne pratiquement jusqu'à sa mort, survenue en 1982, à l'âge de 93 ans.
La chorégraphie de Malkovsky, très influencée par celle d'Isadora Duncan, que l'on pourrait qualifier d'orientaliste, était basée sur des mots simples, touchait la globalité de l'Etre humain : physique, mental, émotionnel et spirituel, l'incluant dans la sphère cosmique et le mouvement universel. Elle s'attachait à faire retrouver le bon fonctionnement des réflexes par le parfait équilibre du système nerveux. Le maître prêchait pour cela l'abandon, c'est-à-dire une « confiance détendue en ces forces invisibles qui nous entourent et nous animent », refusait tous les effets spectaculaires des jambes. Il aimait observer les hommes dans leurs travaux les plus pénibles (haleur, bûcheron, faucheur…) dans des civilisations et climats différents, rendant hommage à leur gestuelle. Avec ces exemples, il demandait à ses élèves de chercher en eux-mêmes et de trouver pour connaître leur corps. Cela aboutissait à un réapprentissage gestuel complet.
La profession de foi de Malkovsky était celle d'un homme achevé qui le faisait s'exprimer en poète, musicien, philosophe, métaphysicien, pédagogue et même thérapeute.
Danièle Monmarte, vice-présidente du COLISEE
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