La Russie et la CEI à la recherche de l'unité dans la lutte contre le terrorisme (2004)
samedi 18 septembre 2004, par Alexandre Kebabdjian
Le président russe Vladimir Poutine a été élu jeudi 16 septembre 2004 à la présidence de la Communauté des Etats indépendants (ex-URSS, moins les trois Etats baltes) lors du sommet de la CEI à Astana, capitale du Kazakhstan. M. Poutine succède dans cette fonction au président ukrainien Léonid Koutchma.
"La lutte contre le terrorisme n'admet qu'une opinion - la loi, les efforts concertés et la fermeté", a déclaré le président russe.
Les dirigeants des pays membres de la CEI ont adopté lors de ce sommet un communiqué condamnant les actes terroristes. Ils ont décidé de renforcer le rôle du Centre anti-terrorisme et de proposer un concept de coopération dans la lutte contre le terrorisme international et l'extrémisme. Les pays de la CEI sont convaincus que la diffusion du terrorisme international ne peut être évitée qu'en consolidant les efforts de tout le monde civilisé, a rapporté l'agence Itar-Tass.
"Je n'ai pas senti de divergences sur la définition du terrorisme", a ajouté Vladimir Poutine.
La Géorgie et la Moldavie ont cependant montré du doigt les régimes séparatistes sur leurs territoires (l'Abkhazie et l'Ossétie du sud pour la première et la Transnistrie pour la seconde), que Moscou est régulièrement accusé de soutenir. Pour Tbilissi et Chisinau, ces régimes deviennent des foyers de terrorisme.
Le président kirghiz Askar Akaev ,qui accueille une base militaire russe, a apporté son soutien inconditionnel à l'initiative de Moscou de frapper les terroristes où qu'ils se trouvent. "Nous ne devons pas attendre que les terroristes nous frappent depuis l'Afghanistan. Nous devons effectuer des frappes préventives", a-t-il dit.
Son homologue ouzbek Islam Karimov, dont le pays a connu une vague d'attentats au printemps et en été dernier, a pour sa part dénoncé une approche simpliste. "Le problème serait vite réglé si l'on pouvait liquider les terroristes par des frappes aériennes", a-t-il souligné en ajoutant qu'il fallait lutter "contre les racines du terrorisme, contre son idéologie". Le président Karimov a prôné l'établissement d'une "liste noire" de mouvements extrémistes à l'intérieur de la CEI, à l'instar de celle du département d'Etat américain.
Ils ont par la suite discuté de leur coopération dans la lutte contre le crime organisé, le trafic de drogue et les migrations clandestines. Les présidents ont signé plusieurs documents, dont un concept de coopération pour la lutte contre les migrations clandestines, un programme de coopération contre le crime pour 2005-2007, et un programme de coopération contre le trafic de drogue jusqu'en 2007.
Voir aussi Vladimir Poutine précise son point de vue sur l'avenir de la CEI (2004)
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