L'Ademe : un acteur tous terrains pour la défense de l'environnement (2004)
samedi 2 octobre 2004, par Fabrice Pozzoli-Montenay
Interview avec Mathieu Wellhoff, chargé de mission pays d'Europe centrale et orientale à l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie).
Quand a commencé le travail de l'Ademe avec les Peco ?
La coopération avec les différents pays d'Europe centrale a commencé dans les années 90. Nous avons d'abord travaillé avec les ministères concernés. Progressivement, nous avons été de plus en plus proches du terrain en travaillant avec les collectivités locales, grâce au processus d'intégration dans l'Union Européenne. Nous travaillons maintenant essentiellement avec la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie.
A quel niveau intervenez-vous ?
Nos interventions se déroulent sur plusieurs niveaux : aider à mettre en place une législation nationale ; collaborer avec des structures nationales ayant une capacité d'action (agences pour l'énergie, par exemple) ; et mettre en place des actions locales. En Roumanie par exemple, des contacts directs sont établis avec la ville de Iasi sur les questions d'énergie, et de déchets.
Tout ceci a nécessité des investissements lourds, car il ne s'agit pas seulement de textes. Les structures industrielles dans ces pays sont touchées. Les fonds structurels européens ont permis ces changements.
Quels sont les types d'actions menées par l'Ademe ?
Les travaux de l'Ademe peuvent se caractériser ainsi :
La coopération institutionnelle : jumelages, clubs qui relient les agences nationales de maîtrise de l'énergie.
La coopération technique : formations, transferts de compétence, publications. À Wroclaw, nous avons aidé à la rédaction d'un « atlas du potentiel éolien ».
La coopération scientifique : les échanges avec les universitaires permettent une coopération à long terme. De plus, dans les Peco, les professeurs font souvent partie de bureaux d'études travaillant avec le gouvernement pour améliorer leurs revenus. Ils sont donc des interlocuteurs privilégiés.
La coopération décentralisée. Ainsi, le partenariat entre le conseil régional d'Alsace et la Basse-Silésie sur la gestions des déchets. En quelques années, on est passé de l'assistance humanitaire à un vrai partenariat.
Notre vocation est aussi d'aider les entreprises françaises à exporter. Nous coopérons en particulier avec Ubifrance (ex-CFCE) dans l'organisation d'événements, de salons, de forums d'entreprises.
Quelles sont vos relations avec le milieu associatif ?
Nous aimerions travailler plus avec des ONG, mais cela reste à développer. À l'heure actuelle, on ne sait pas trop comment les aborder. Certaines ONG environnementales se méfient de l'action publique. Et les ONG françaises travaillant avec les Peco sur les questions d'environnement sont relativement peu nombreuses. On trouve surtout des organisations de taille internationale comme le WWF, Greenpeace, etc.
Les questions d'environnement n'ont pas toujours été perçues comme prioritaires dans ces pays. La situation évolue-t-elle ?
Le travail sur l'environnement est de mieux en mieux perçu par les responsables politiques et administratifs des Peco. Il est considéré comme nécessaire, mais reste encore une contrainte. Le développement économique reste leur priorité numéro un.
Quelles sont vos prochaines priorités ?
Dans le futur, une des priorités de l'Ademe est la lutte contre le changement climatique. Les Peco respectent les objectifs fixés sur l'émission des gaz à effet de serre . Cela est dû en partie à la fermeture des industries les plus polluantes depuis les années 90.
Nous sensibilisons aussi sur le développement durable. Ce concept doit permettre un co-développement économique, social et environnemental. Mais dans quel ordre cela va-t-il se faire ? Chaque acteur a un point de vue spécifique sur cette question.
L'Ademe est un organisme public sous tutelle des ministères de l'écologie et de l'industrie.
Site : http://www.ademe.fr/ademeurope
[ Imprimer cet article ] [ Haut ]
|