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Moldavie : l'histoire de la Transnistrie depuis 1990


samedi 16 août 2003

L'indépendance de la Moldavie et la sécession de la Transnistrie

En juin 1990, le Parlement moldave vota une déclaration de souveraineté instaurant la primauté de la Constitution moldave sur tout le territoire, ce qui incluait la Transnistrie. Lorsque le Parlement moldave adopta l'utilisation du moldave (roumain) comme seule langue officielle de la Moldavie, les Russo-Ukrainiens exprimèrent leur mécontentement, car de façon générale les Russes ne parlaient que le russe, les Ukrainiens le russe et l'ukrainien, certainement pas le moldave. De plus, une éventuelle réunification entre la Roumanie et la Moldavie paraissait inacceptable pour les russophones, déjà alertés depuis 1989 par la réintroduction de l'alphabet latin sur tout le territoire et la volonté moldave de sortir du giron soviétique. Aussitôt, les minorités russophone (de Transnistrie) et gagaouze (de Gagaouzie) réclamèrent l'autonomie de leur région. À l'occasion d'un référendum tenu en décembre 1991, la population de Transnistrie se prononça pour l'indépendance pure et simple de son territoire. Pendant que les Moldaves déboulonnaient les icônes soviétiques, les Transnistriens continuaient d'astiquer leurs statues de Lénine et d'afficher les slogans à la gloire du monde ouvrier.

En 1992, une guerre civile éclata dans la république de Transnistrie entre les forces armées moldaves et les russophones ; ces derniers étaient alors appuyés par des contingents de cosaques et surtout par la 14e armée russe qui, stationnée en permanence sur le territoire, pouvait opposer une force de 6000 hommes bien entraînés et bien équipés contre les Moldaves de Chisinau. La nouvelle République sécessionniste de Transnistrie désigna Tiraspol comme capitale et demanda son rattachement à l'URSS, puis à la Russie. Les Moldaves accusèrent la « tutelle russo-ukrainienne » de répandre la terreur au moyen de troupes spéciales - les Omon - issues de l'ex-KGB, qui quadrillaient la Transnistrie comme lors du régime soviétique. À l'automne de 1992, la guerre aboutit à un accord entre le président moldave (Mircea Snegur) et le président russe (Boris Eltsine), en vertu duquel la Russie devenait neutre (elle cessait d'appuyer la Transnistrie), alors que la Transnistrie bénéficiait d'un statut politique particulier (type région autonome) dans le cadre de la république de Moldavie. En échange, la Moldavie s'engageait à ne pas demander son rattachement à la Roumanie ou, dans ce cas, à accorder le droit à l'autodétermination de la Transnistrie. Cet accord fut complété par un pacte entre le président Snegur et le président Kravtchouk d'Ukraine : la Moldavie et l'Ukraine s'engageaient à ne pas autoriser le transit de troupes étrangères sur leur sol.

En mars 1995, les habitants de la Transnistrie votèrent par référendum, dans une proportion de 81 %, en faveur d'une nouvelle constitution indépendantiste. On peut se demander de quel côté ont voté les 40 % de Moldaves de Transnistrie... s'ils ont voté ! Lors du même référendum, la population de la république de Transnistrie s'est prononcée à 93,3 % (malgré les 40 % de Moldaves !) pour le maintien des troupes russes sur le territoire. Comme on peut s'en douter, on a parlé de « fraude » : le taux de participation aurait été artificiellement gonflé, les opérations électorales se seraient déroulées exclusivement dans des autobus loués dans lesquels les urnes auraient été truquées. En février 1998, les dirigeants de Tiraspol demandèrent à la Douma russe de ne pas ratifier l'accord de 1992 sous prétexte que la Moldavie regarderait « avec trop d'insistance » en direction de la Roumanie, de l'Occident, de l'OTAN, et surtout ne respecterait pas les droits acquis de la population russophone. La situation devint politiquement bloquée.

Source : Université de Laval (Québec) http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Etats...



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