L’implantation de Peugeot Citroën en Slovaquie et en République tchèque
vendredi 12 novembre 2004, par Danièle Monmarte
M. Serge Grégory, Vice Président du Comité des Constructeurs français, Directeur délégué aux relations extérieures du Groupe PSA, a doné une conférence destinée aux membres de l’Amitié Franco-Tchèco-Slovaque (AFTS), au siège du Comité des Constructeurs Français de l’Automobile à Paris le 9 octobre. En voici un compte-rendu.
L’industrie automobile française, qui constitue 10% de la production mondiale, est en nette croissance ces six dernières années ; c’est le premier contributeur pour le commerce extérieur. La commercialisation des véhicules du groupe PSA représente 15,5% des parts de marché en Europe et 5,8% dans le monde. PSA emploie 198 600 personnes dont 2/3 en France ; mène une politique environnementale volontariste, notamment avec le développement du filtre à particules pour moteur diesel. Son objectif : fabriquer 4 millions de véhicules en 2006. Ses coopérations techniques avec Renaud, Fiat, Ford, Toyota, BMW permettent une stratégie de plateforme avec une base de véhicule commune (60% des pièces, les moteurs de PSA étant toujours fabriqués en France). PSA possède onze sites européens d’assemblage, répartis en France, en Espagne, au Portugal, en Grande-Bretagne et en Italie, va ouvrir deux nouveaux sites en République tchèque (Kolin) et en Slovaquie (Trnava). Des pourparlers sont engagés pour d’autres en Ukraine, en Russie et en Turquie.
L’intérêt de l’Europe centrale pour une telle implantation : un marché en pleine croissance, une main d’œuvre qualifiée disponible et moins chère, la possibilité de réunir des équipementiers dans une zone définie, une économie libérale en réforme structurelle avec les privatisations, l’intégration prochaine dans la zone euro… Parmi les critères retenus : un terrain plat de 250 hectares, la capacité des énergies et des fluides, des infrastructures de communication et transport, le bassin d’emploi, le tissu industriel, la motivation des autorités, les conditions de vie, les possibilités de formation (à Trnava, beaucoup de Slovaques apprennent le français, des accords ont été conclus entre les ministères de l’Education des deux pays et PSA va équiper des centres de formation en Slovaquie).
Kolin, dont le choix a été décidé en décembre 2001, sera opérationnel en avril 2005. Ce site géré par Citroën, Peugeot et Toyota (120 ha en propriété), à raison d’un tiers chacun, a eu la préférence des Japonais du fait de sa proximité avec Prague. Il va accueillir 3 000 personnes, soit trois équipes réparties dans quatre ateliers (emboutissage, carrosserie, peinture, assemblage) et générer 3 à 4 fois plus d’emplois chez les fournisseurs locaux (les produits les plus importants devant être fabriqués près des usines, à une distance maximale de 250 Km). Trnava, dont le choix a été conclu en janvier 2003 (190 ha pour PSA), tournera en mai 2006 avec 3 500 personnes (trois équipes sur quatre ateliers, les mêmes qu’à Kolin). Ils vont permettre de sortir chacun 300 000 véhicules par an, en projetant pour le futur 350 000 à Kolin et 450 000 à Trnava. La Slovaquie sera ainsi le pays où l’on fabriquera le plus de voitures par rapport à sa population. Ces implantations vont permettre d’autres investissements en France sur la même période, notamment pour les moteurs et les boites de vitesse.
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