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Le sommet Russie-UE de La Haye (novembre 2004)


vendredi 26 novembre 2004

Le sommet Russie-Union européenne, qui s'est tenu le 25 novembre à La Haye, a été fortement marqué par la situation en Ukraine. Les deux parties n'ont pu dégager une approche commune de l'élection présidentielle dans ce pays. La Russie et l'UE ne sont pas parvenues, non plus, à un accord définitif sur les quatre espaces communs, qui constituait pourtant le point majeur de l'ordre du jour.

Les déclarations sont toutefois demeurées modérées, de part et d'autre.

"Nous avons des approches différentes de la situation actuelle en Ukraine", a reconnu le président du Conseil européen, Jan Peter Balkenende. L'UE a réaffirmé "qu'elle ne pouvait accepter les résultats des élections en Ukraine, car celles-ci ne correspondaient pas aux standards internationaux". Juste avant le sommet de La Haye, Vladimir Poutine avait, quant à lui, adressé à Viktor Yanoukovitch un message de félicitations dépourvu de toute ambiguïté : "Le peuple ukrainien a fait son choix, celui de la stabilité, du renforcement de l'Etat, du développement des structures démocratiques et économiques".

"Je ne pense pas que tel ou tel Etat doive reconnaître ou non les élections en Ukraine, a déclaré à La Haye le Président russe. C'est l'affaire du peuple ukrainien. Ces élections n'ont pas besoin d'être reconnues par qui que ce soit." Vladimir Poutine a ajouté que la Russie n'estimait pas avoir le droit de s'ingérer dans le processus électoral en Ukraine ou de lui imposer son opinion. "Nous sommes prêts à travailler avec tout Président qu'élira le peuple ukrainien", a-t-il également déclaré. Toutes les questions relatives à la campagne électorale en Ukraine doivent être réglées dans le cadre de la Constitution et dans le respect des lois, a-t-il affirmé.

La question est aujourd'hui de savoir dans quelle mesure les divergences sur la question ukrainienne pourront influer sur les relations entre la Russie et l'UE. Le "problème ukrainien" ne fait que dresser un obstacle de plus sur la voie du rapprochement russo-européen, les autres obstacles étant, principalement, les divergences sur la politique russe en Tchétchénie, le "dossier Yukos", les difficultés du transit dans la région de Kaliningrad et le statut juridique toujours incertain des populations russes des Etats baltes.

Né voilà un an et demi à Saint-Pétersbourg, l'ambitieux projet russo-européen des "quatre espaces communs" (économie ; liberté, sécurité et justice ; sécurité extérieure ; recherche, enseignement et culture) "patine" depuis un moment. Les deux parties n'ont toujours pas décidé s'il fallait réaliser tous ces "espaces" à la fois, comme le propose l'UE, ou donner la priorité à l'économie et à la lutte contre le terrorisme, tout en progressant si possible sur les autres "espaces", comme le voudrait la Russie.

Lors de la conférence de presse finale, Vladimir Poutine a déclaré espérer que les travaux sur ce dossier soient achevés d'ici le sommet Russie-UE de mai 2005. Il a noté que les "feuilles de routes" de deux espaces étaient déjà prêtes. Jan Peter Balkenende a qualifié les relations Russie-UE de "solide coopération". "La Russie est un pays avec lequel nous entretenons de solides relations de partenariat et avec lequel nous partageons des valeurs communes", a-t-il noté. Evoquant la création des quatre espaces communs, il a fait observer : "Nous avons progressé, sans toutefois parvenir à un accord sur toutes les questions. Nous poursuivrons les pourparlers, car pour nous, peu importe le temps, ce qui compte, ce sont les résultats".

Le communiqué adopté à l'issue du Sommet montre que les deux parties ont cherché à éviter toute détérioration de leurs relations. Elles ont fait état des avantages de leur coopération (notamment la ratification par la Russie du Protocole de Kyoto), en évitant de s'apesantir sur les difficultés. "En ce qui concerne l'espace commun de la sécurité extérieure, les dirigeants de la Russie et de l'UE ont constaté une convergence considérable des points de vue sur les problèmes du désarmement et de la non-prolifération, ainsi qu'un progrès important dans l'examen des questions relatives à la coopération plus étroite dans le domaine de la gestion des crises", lit-on dans le communiqué adopté à l'issue de la rencontre. "Les participants au sommet ont souligné l'importance du renforcement de la coopération et du dialogue sur la lutte contre le terrorisme et salué les résultats des récentes rencontres", note le document.

A l'issue du sommet, Vladimir Poutine a rencontré la Reine Beatrix des Pays-Bas. Le Président russe a confirmé à cette occasion son intention de répondre à l'invitation qu'elle lui avait adressée et d'effectuer l'an prochain une visite officielle dans ce pays.

RIA-NOVOSTI/26/11/04



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