La communauté tchéco-slovaque de France
mardi 15 avril 2003
La communauté tchéco-slovaque de France
L'émigration massive des Tchécoslovaques vers la France a commencé après la Première guerre mondiale. Entre 1925 et 1938, la France accueille environ 70.000 Tchécoslovaques, alors que se ferme le principal débouché au surplus démographique - surtout rural et ouvrier - que constituait pour eux jusqu'alors les Etats-Unis. Cette émigration économique est particulièrement marquée jusqu'en 1925, puis elle connaît un net reflux à partir de 1931.
Après les accords de Munich en septembre 1939 et l'annexion de la Bohème-Moravie par l'Allemagne, une partie des exilés politiques et des patriotes tchèques trouvera refuge en France.
A la veille de la Seconde guerre Mondiale, la communauté tchécoslovaque reste cependant constituée à 80% de Slovaques d'origine rurale et populaire souvent catholiques fervents. Des milliers d'entre eux choisiront de rentrer en Slovaquie, après la constitution en mars 1939, sur la pression de l'Allemagne, d'un Etat slovaque indépendant dirigé par Mgr Tiso.
Après le "coup de Prague" en février 1948, 60.000 personnes quittent à nouveau la Tchécoslovaquie, mais désormais, seule une petite minorité choisira de s'exiler en France. La "trahison de Munich" (rappelons qu'après l'accord franco-tchèque de 1924, la France avait pris en 1925 des engagements d'assistance militaire vis à vis de la Tchécoslovaquie) a beaucoup terni l'image de la France chez les Tchèques et leur centre politique s'est déplacé à Londres dans le contexte de l'Occupation.
La communauté tchécoslovaque est à partir de 1945 profondément divisée, "trois éléments [vont faire d'elle une communauté éclatée] : la rivalité autour de l'héritage de la Résistance, le conflit entre partis communistes et non communistes et les différends slovaco-tchèques".
L'échec du Printemps de Prague sera le dernier jalon de l'émigration politique. La France accueille entre 1968 et 1970 un nouveau flux de réfugiés dont l'importance est difficile à chiffrer. Mais la majorité des exilés choisira les Etats-Unis.
Dans les années 1970 et 1980 enfin, se poursuit un petit flux d'émigration aux causes diverses : manque de perspectives professionnelles et intellectuelles ou dissidence notamment.
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