Un magazine pour « ouvrir la voie des PME en Europe centrale » (2005)
jeudi 14 avril 2005, par Fabrice Pozzoli-Montenay
Depuis l'entrée dans l'UE des pays d'Europe centrale, les législations nationales se rapprochent, les marchés sont plus sûrs ; mais cela ne suffit pas à rassurer les petites et moyennes entreprises françaises. Un nouveau magazine, joue les éclaireurs pour les patrons tentés par l'aventure. Interview de Patrice Fleurent, le directeur de la rédaction de PME Sans Frontières.
- Quel rôle votre magazine entend-il jouer auprès des chefs d'entreprises ?
Patrice Fleurent :Dans les petites et moyennes entreprises, c'est souvent le patron qui décide seul de la stratégie. Il est difficile pour lui d'investir du temps et de l'argent sur des projets qui font douter. Or, dans le cas des pays d'Europe centrale, les patrons ont souvent peu d'expérience et/ou de contacts dans ces pays. Notre but est de les aider à voir sur place ce qui se passe, à nouer des contacts. Nous montrons, par des témoignages concrets, que des PME sont déjà implantées. Nous avons pu mesurer les interrogations mais aussi les incompréhensions que pose l'élargissement. Informations et dialogue paraissent plus que jamais nécessaires. Et nous voulons inciter les PME françaises à se montrer plus curieuses.
- A l'heure actuelle, on a le sentiment que la Chine est plus attrayante que les Peco pour les entreprises …
On parle de la Chine, tout le monde présente ce pays comme l'Eldorado. Or on oublie très souvent de parler des pays d'Europe centrale, bien plus proche et faciles d'accès. Par exemple, la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie ont des atouts industriels : des coûts faibles, une formation technique solide, de nombreux ingénieurs.
D'un coté on dit aux entreprises « développez-vous, exportez » ; de l'autre, un chef d'entreprise qui cherche des aides pour s'implanter dans les Peco se heurte à un mur ; on lui répond qu'il n'y a pas d'argent pour aller créer des emplois hors de France. Pourtant, les entreprises ont besoin de s'internationaliser. Et créer une filiale à l'étranger ne signifie pas que l'on perde des emplois en France : les activités du siège social ne disparaissent pas. Depuis 20 ans, 5% des PME vivent de l'exportation, soit environ 118.000 entreprises. Nous voulons montrer les opportunités de l'Europe à 25. Les Peco représentent eux-même un potentiel de consommation important, donc des débouchés économiques.
- Qu'est-ce qui décide une Pme à s'installer dans les Peco ?
Très souvent, elles suivent un mouvement initié par une entreprise multinationale. Ces grandes entreprises se déplacent, et entraînent avec elles les sous-traitants : unités de production, fournisseurs doivent être prêts . regardez par exemple l'industrie automobile, qui a entraîné les équipementiers derrière elle. Des centaines de PME doivent suivre le mouvement si elles ne veulent pas perdre leur principal client.
- Quelle approche journalistique avez-vous adoptée ?
Nous avons une approche résolument pratique. Les journalistes de PME sans Frontières vont sur place ou vivent sur place. Ils rencontrent les dirigeants, voient les conditions de travail, interviewent les décideurs locaux, nouent des contacts avec les chefs d'entreprises. Nous fournissons une information concrète, utilisable par un patron.
Nous éditons aussi des guides compacts sur chaque pays, dont le principe est de présenter les 300 contacts indispensables : les prestataires, les interlocuteurs indispensables pour mener un projet. On y trouve l'évaluation des coûts locaux, les bases tarifaires, les salaires locaux, les charges, les contacts qui parlent français. Le premier de ces guides, publié fin mars, concerne la Slovaquie.
Le site de "PME Sans Frontières" : www.pme-sans-frontieres.fr
Le dossier du numéro de mai sera consacré à la République Tchèque, et le thème d'actualité sera « Elargissement : un an après ».
[ Imprimer cet article ] [ Haut ]
|