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Généralités sur l'histoire de l'Ukraine


mardi 15 avril 2003

 

HISTOIRE DE L'UKRAINE


1. La "Rous" de Kiev et ses successeurs : un "berceau mythique"

Peuplé au sud par les Scythes, en relation avec de brillantes colonies grecques puis romaines de Crimée et des bords de la mer Noire, le territoire actuel de l'Ukraine a vu s'installer les premières tribus slaves aux VIlème - VIIIème siècles de l'ère chrétienne.

Au carrefour de l'axe Scandinavie-Byzance et Caspienne-Europe centrale, elles subirent l'influence des Vikings, qui jouèrent un rôle certain dans la création du premier Etat de Kiev, dont le Prince OIeg (879-912) fait sa capitale, créant la dynastie des Rurikides, Son petit-fils Volodymyr (980-1015) étend le territoire et convertit son pays au christianisme, en épousant une princesse byzantine, liant ainsi la nouvelle église à Constantinople. Russes et Ukrainiens revendiquent chacun pour leur part, cet acte fondateur d'une légitimité étatique et spirituelle. Le débat reste ouvert sur la signification de la "ROUS" comme précurseur de l'Etat russe et/ou ukrainien.

Une culture brillante se crée avec une forte influence de Byzance : construction d'églises (Sainte Sophie de Kiev) et de monastères, code de Yaroslav le Sage, relations internationales (Anne, fille de Yaroslav, épouse Henri 1er de France en 1051) et alliances avec toute l'Europe. Après une période d'éclatement féodal, la principauté de Kiev tombe devant les Tatars (1240), tandis que ses prolongements à l'ouest (Galicie-Voihynie puis Lituano-Ruthènes) assurent une forme de continuité politique et culturelle jusqu'au XVIème siècle avec une influence plus forte de !a civilisation européenne occidentale.

2. Des Tatars aux cosaques : une identité vivace

Au XVème siècle, les principautés ukrainiennes subissent la double pression du catholicisme lituano-polonais et de la horde tatare de Crimée, tandis que se dessine la rivalité entre la Moscovie montante et la Pologne. La région devient un enjeu entre ces diverses forces. En 1569, l'Union de Lublin (Pologne-Lituanie) marque la fin du dernier Etat issu de la principauté de Kiev. La noblesse ukrainienne se fond dans la polonaise, avec de nombreuses conversions. Ce rapprochement culturel se concrétise par l'Union de Brest, qui crée l'église uniate (catholique mais de rite ukrainien).

Dans le même temps, se développe un mouvement de paysans-soldats indépendants, les Cosaques, qui se dotent de chefs élus (Hetmans) et dont les exploits sont connus de toute l'Europe (contre les Tatars de Crimée, par exemple, mais aussi contre les polonais, avec une réaffirmation de la foi orthodoxe). Une culture spécifique se crée : baroque " cosaque " en architecture, création de l'Académie de Kiev par le métropolite Pierre Mohyla (1632), imprimeries à Kiev. L'Hetman Bohdan Khmelnytsky fonde un véritable "Etat cosaque" (1648 - 1657), sur une réaction nationale anti-polonaise et anticatholique. Il s'allie à la Russie en 1654 (traité de Pereiasiav). Ses successeurs ne parviennent pas à maintenir l'unité et l'Ukraine se retrouve divisée en trois sphères d'influence (turque au sud, polonaise à l'ouest et russe à l'est). La tentative de l'Hetman Mazepa échoue devant Pierre 1er (1710) avec une mainmise progressive de la Russie, qui aboutit sous Catherine II à la fin de l'Etat des Hetmans, tandis que la conquête du sud de l'Ukraine sur les Turcs s'achève (fondation d'Odessa en 1794).

Du côté polonais, les démembrements successifs conduisent une grande partie des territoires peuplés d'Ukrainiens sous domination austro-hongroise, autour de Lemberg (Lviv), où se développe une brillante culture baroque, liée à l'Europe centrale des Habsbourg, mais où se préserve plus facilement que sous domination russe une identité culturelle spécifique, qui laisse aujourd'hui encre une forte empreinte.

3. Développement économiqueet renaissance nationale

Le XIXème siècle est marqué, notamment du côté de l'Ukraine russe, par une croissance rapide de l'agriculture industrielle (blé, betterave sucrière) ; portée par le développement des chemins de fer et du port d'Odessa, troisième ville de l'Empire dès 1870. A la fin du siècle, les bassins charbonniers de Donetsk et de Krivoï Rog fournissent 70 % du charbon et 60 % du fer de la Russie. L'économie ukrainienne se retrouve étroitement liée à celle du reste du pays.

Dans le même temps, les autorités se livrent à un intense effort de russification (interdiction de l'ukrainien,'arrestation d'intellectuels) dans la "petite Russie" (dénomination officielle). Cette tentative se heurte au renouveau romantique annoncé sous les lumières (avec le poète, philosophe et éducateur Skovoroda) et qui trouve son apogée avec le poète Chevtchenko (1814-1861) aujourd'hui encore considéré comme le héros de la renaissance nationale. Celle-ci est aidée par la vitalité des intellectuels ukrainiens de Pologne et d'Autriche-Hongrie, et le conservatisme des campagnes, où l'ukrainien reste vivant.

Comme ailleurs en Europe centrale, les autorités sont contraintes par finir d'admettre la renaissance de la culture nationale (folklore, musique, littérature, histoire).

4. L'Ukraine entre deux indépendances (1917-1991)

Les Ukrainiens se retrouvent en 1914 dans les armées de deux empires opposés, mais obtiennent avec le double effondrement de ces derniers, en 1917 puis en 1918, leur indépendance. Mal soutenus par les alliés qui occupent le Sud, les nationalistes ukrainiens organisent un véritable gouvernement et des structures étatiques mais doivent céder aux Polonais, qui occupent l'Ukraine occidentale (Lviv), et aux bolcheviques qui saisissent l'est et le sud. L'Ukraine subsiste après 1920 comme république au sein de la nouvelle URSS, mais elle est décimée par la guerre civile et la famine (1921-1923) puis par la "dékoulakisation" accompagnée d'une nouvelle famine, artificielle (1932-1933). Elle est aussi le siège de grands travaux (barrages sur le Dniepr) axés sur le développement de l'industrie lourde.



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