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Histoire des relations diplomatiques entre la France et l'Azerbaïdjan (2003)


lundi 14 avril 2003, par COLISEE

La France déclare son intention de nouer des relations diplomatiques avec l'Azerbaïdjan le 3 janvier 1992 et crée son Ambassade à Bakou, le 19 mars. Le premier ambassadeur de France auprès de la République d'Azerbaïdjan, Jean Perrin, est le deuxième diplomate étranger présentant ses lettres de créance au président azerbaïdjanais. Après l'ambassadeur de Turquie, il deviendra le chef du corps diplomatique en Azerbaïdjan. Pour approfondir ses relations avec Bakou le gouvernement français envoie en Azerbaïdjan une délégation sous la présidence de Bernard Kouchner, le secrétaire d'Etat aux questions humanitaires. Ce sera la seule visite de haut niveau jusqu'à la fin de 1993. La principale cause empêchant l'amélioration des relations entre la France et l'Azerbaïdjan est le facteur arménien. À cause du conflit du Haut-Karabagh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la diaspora arménienne, bien organisée en France, fait pression sur le gouvernement français pour qu'il n'approfondisse pas ses relations avec Bakou. N'ayant pas d'intérêts particuliers en Azerbaïdjan, la France ne veut pas également aller contre l'Arménie, son alliée traditionnelle, en se rapprochant de l'Azerbaïdjan. En fait, elle n'a pas encore découvert l'importance économique de ce pays. Le gouvernement azerbaïdjanais craint aussi de se rapprocher de la France, car la diaspora arménienne pourrait influencer le gouvernement français dans la résolution du conflit du Haut-Karabagh en faveur des Arméniens. En octobre 1993, M. Heïdar Aliev est élu président de la République. La politique extérieure du nouveau gouvernement se fonde sur les principes suivants : s'intégrer à la communauté mondiale, créer avec les Etats étrangers des relations bilatérales et multilatérales d'après les principes de l'égalité des droits des Etats, de la coopération et de la sécurité mutuelles, de la non-intervention dans les affaires intérieures. Ceci explique le rapprochement vers la France, qui est le premier Etat occidental que le nouveau président de l'Azerbaïdjan visite officiellement en décembre 1993. A la fin des négociations officielles, les deux présidents, M. Mitterrand et M. Aliev, signent le Traité d'amitié, d'entente et de coopération entre la France et l'Azerbaïdjan. L'ouverture de l'Ambassade d'Azerbaïdjan à Paris à la fin de 1994 et l'élargissement des intérêts mutuels ont pour conséquence une coopération plus efficace. L'idée de la visite du ministre français des Affaires étrangères en Azerbaïdjan, qui a été évoquée pendant quelques négociations, se réalise le 11 octobre 1996. Le ministre Hervé de Charette discute avec le président azerbaïdjanais des principales questions liées aux relations entre les deux pays, comme l'élargissement de la collaboration politique et économique, le soutien de la France au Conseil de l'Europe, la paix dans le Caucase, la participation de la France à la résolution du conflit du Haut-Karabagh, l'aide du gouvernement français aux réfugiés azerbaïdjanais chassés d'Arménie et du Haut-Karabagh. Les relations franco-azerbaïdjanaises atteignent leur point le plus haut pendant la deuxième visite officielle du président azerbaïdjanais à Paris du 13 au 15 janvier 1997. La visite s'effectue à l'invitation du président francais M. Jacques Chirac. L'investissement dans l'industrie pétrolière de l'Azerbaïdjan par les compagnies françaises est la principale question des entretiens entre les deux présidents. Aujourd'hui, on peut dire que les intérêts économiques réciproques de ces deux pays les rapprochent aussi politiquement. Dans la question du statut de la mer Caspienne, la France est obligée de soutenir, comme les autres pays occidentaux, l'Azerbaïdjan qui, au contraire de la Russie, est partisan du partage de la Caspienne en secteurs. Dans le cas contraire, la France irait à l'encontre de ses économiques en Caspienne où les compagnies françaises avaient déjà commencé à collaborer avec la Socar pour exploiter les gisements pétroliers du secteur azerbaïdjanais de la mer Caspienne. C'est pourquoi l'idée que la notion de pétrole est déjà sortie de la catégorie de l'économie et qu'elle est entrée dans le domaine de la "grande politique" se justifie aussi dans la collaboration franco-azerbaïdjanaise. Selon M. Aliev, "les contrats pétroliers vont d'abord nous aider à développer notre économie, mais aussi nous permettre de défendre l'intégrité de notre territoire en sensibilisant de grands pays comme la France ou les Etats-Unis aux difficultés de la région".

(D'après Ayaz Godjaev (Eïvazly). Les relations contemporaines franco-azerbaïdjanaises. Paris. 1999. Sans mention d'éditeur. 52 p. Tiré à 500 ex.)



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