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Géorgie : Nino Bourdjanadzé, ancienne présidente du Parlement et candidate à l'élection présidentielle (27 octobre 2013)


BOURJANADZE NINO
jeudi 10 octobre 2013, par Mirian Méloua

Fille d'un homme d'affaires ayant soutenu Edouard Chévardnadzé, docteur de l'Université de Moscou, Présidente du Parlement avant la Révolution des Roses, rien ne présageait à priori son combat personnel contre la corruption, ses positions fermement pro-occidentales et son implication décisive dans les évènements de novembre 2003 aux côtés de Zourab Jvania et Mikheïl Saakachvili.

En désaccord avec la constitution de la liste des candidats de majorité présidentielle aux élections législatives de mai 2008, elle renonce à se présenter : elle met ainsi fin à 13 années de présence au Parlement, dont plus de 6 à sa présidence.

Nino Bourdjanadzé (Burjanadze en anglais) est née le 16 juillet 1964 à Koutaïssi.

Parcours universitaire

Après des études au Lycée Akaki Tsérétéli de Koutaïssi, elle entre en 1981 à la Faculté de Droit de l'Université d'Etat de Tbilissi et en 1986 à la Faculté de Droit International de l'Université d'Etat Lomonosov de Moscou. En 1990, Nino Bourdjanadzé obtient un doctorat, sa thèse ayant porté sur "le droit maritime et les organisations internationales".

En 1991, elle devient professeur de droit international et de relations internationales à la Faculté de Droit de l'Université d'Etat de Tbilissi. Elle publie une série d'articles relatifs à ces domaines et un livre sur les questions de droit concernant les organisations internationales.

Vie parlementaire, et international

Elle rejoint comme expert le ministère de la Protection de l'Environnement en 1991 et la Commission des affaires étrangères du Parlement en 1992.

Nino Bourdjanadzé devient membre du Parlement en 1995 et est depuis constamment réélue. Jusqu'en 1998, elle assure la vice-présidence de la Commission des affaires constitutionnelles et de droit, avant d'en prendre la présidence. En 2000 et 2001, elle assure celle de la Commission des affaires étrangères.

Sur le plan international, de 1998 à 2000 elle est rapporteur de la Commission de la démocratie et des droits de l'homme de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, de 1999 à 2000 elle co-préside le Comité parlementaire Union Européenne - Géorgie, en 2001 et 2002 elle préside l'Assemblée parlementaire de l'organisation pour la Coopération Economique autour de la mer Noire. Elle est également vice-présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE.

De novembre 2001 à avril 2004, Nino Bourdjanadzé est Présidente du Parlement géorgien dans sa 5éme législature.

De novembre 2003 à janvier 2004, elle assure l'interim de la Présidence de la République de Géorgie.

En avril 2004, elle est à nouveau élue Présidente du Parlement, dans sa 6éme législature. Ses fonctions de Présidente du Parlement lui donnent compétence dans le domaine des affaires étrangères (1), par le biais des assemblées parlementaires multilatérales, OSCE, Conseil de l'Europe par exemple (2) ou celui des coopération bilatérales, Sénat français par exemple.

Le 25 novembre 2007, suite à la démission de Mikheïl Saakachvili en vue d'une candidature à l'élection présidentielle du 5 janvier 2008, Nino Bourdjanadzé assure pour la deuxième fois l'interim de la Présidence de la République de Géorgie.

Elle reprend la présidence du Parlement le 21 janvier 2008, le lendemain de l'investiture de Mikheïl Saakachvili pour son 2ème mandat.

En désaccord avec la constitution de la liste des candidats de majorité présidentielle aux élections législatives du 21 mai 2008, elle crée la surprise en refusant de se présenter : elle estime ne pas avoir pu promouvoir de "nouvelles personnalités" et de "nouveaux visages" qui auraient contribué à "humaniser les réformes". Elle laisse la place à l'un de ses poulains, David Bakradzé, qui lui succède à la présidence du Parlement.

Après quelques mois de réflexion et des questions publiques sur le déclenchemnt de la guerre russo-géorgienne d'août 2008, elle fonde le 23 novembre un parti politique d'opposition qui prend le nom de Géorgie Unie - Mouvement démocratique.

En 2013, elle se porte candidate à l'élection présidentielle du 27 octobre.

Nino Bourdjanadzé est à l'origine membre de l'Union des Citoyens de Géorgie, mouvement d'Edouard Chévardnadzé : elle soutient sa politique étrangère, mais rapidement critique les insuffisances gouvernementales en termes de politique intérieure, la lutte contre la corruption notamment. Elle forme en 2002 un mouvement politique (les Démocrates Bourdjanadzé) et rompt avec Edouard Chévardnadzé six mois avant la Révolution des Roses : certains la voient déjà candidate à la présidence de la République, lors des élections prévues en 2005. Les évènements de novembre 2003 bousculent cet agencement : elle se joint à Mikheil Saakachvili (Mouvement National) et à Zourab Jvania (Union des Démocrates). Elle appelle les manifestants montés à la tribune du Parlement pour y déloger Edouard Chévardnadzé à agir de façon civile et prône l'union nationale.

Personnalité

Femme élégante, maîtrisant le géorgien, le russe et l'anglais, pro-occidentale de conviction, rompue aux scènes internationales, Nino Bourdjanadzé est respectée de ses concitoyens, partisans ou adversaires. Elle est souvent vue comme un élément modérateur et ne rechigne pas à s'entremettre dans les situations de fortes tensions, intérieures ou extérieures.

Elle n'oublie pas ses origines géographiques, la Géorgie occidentale qui bénéficia des cultures grecques et latines ; elle se proclame très attachée à la famille européenne et a personnellement oeuvré afin que "sa" ville de Koutaïssi soit jumelée avec le Grand Lyon (3).

Son père, Anzor Bourdjanadzé, dirige l'entreprise géorgienne la plus importante de farine et de pain : il a financé plusieurs campagnes électorales d'Edouard Chévardnadzé. Son mari, Badri Bitsadzé, procureur général adjoint de la Géorgie, démissionne en novembre 2003 pour protester contre les fraudes qui entraineront la Révolution des Roses ; il est nommé début 2004 Commandant des gardes frontières et démissionne en novembre 2008. Nino Bourdjanadzé et Badri Bitsadzé ont deux enfants.

Notes :

(1) Les débats parlementaires, les travaux de la Commission des affaires étrangères et les déclarations publiques font apparaître début 2005 des tensions entre Nino Bourdjanadzé et Salomé Zourabichvili : cette dernière avait quitté en mars 2004, à la demande de Mikheil Saakachvili, ses fonctions d'ambassadeur de France en Géorgie pour celles de ministre des affaires étrangères de la Géorgie. Le départ de Salomé Zourabichvili en octobre 2005 est qualifié par certains médias géorgiens de "combat des Reines".

(2) Nino Bourdjanadzé participe, avec ses collègues arméniens et azerbaïdjanais, avec le Président du Sénat français et l'UNESCO, à un champ de coopération sur la préservation et la sauvegarde du patrimoine culturel de la région du Caucase. Elle participe également en liaison avec le Directeur Général de l'UNESCO, Koïchoro Matsuura, au suivi des actions de restauration de fresques géorgiennes endommagées récemment à Jérusalem (portrait unique de Chota Roustavéli datant du 12éme siècle), de conservation de manuscrits géorgiens anciens (9éme au 11éme siècle) et de préservation des sites archéologiques (Dmanisi et grotte de Sataplia).

(3) France - Géorgie : accord de coopération entre le Grand Lyon et Koutaïssi (2007).

*

Sources multiples :

-  biographie officielle

-  médias géorgiens dont Civil Georgia

-  médias internationaux.

Voir aussi Géorgie : conférence au CERI de Nino Bourdjanadzé, présidente du Parlement (2006)



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