Hongrie : les élections législatives se dérouleront les 9 et 23 avril 2006
mardi 28 mars 2006
Le 9 avril, les Hongrois se rendront aux urnes pour le premier tour des élections législatives dans lesquelles s'affronteront les deux principales formations : le Parti socialiste (MSZP) de l'actuel Premier ministre Ferenc Gyurcsany, au pouvoir en coalition avec l'Alliance des démocrates libres (SZDSZ) depuis le 21 avril 2002, et l'Alliance des jeunes démocrates-Union civique (FIDESZ-MPP de l'ancien Premier ministre Viktor Orban (1998-2002). Le deuxième tour se tiendra le 23 avril.
Le 19 février dernier, Ferenc Gyurcsany a été désigné par cinq cent dix-sept des cinq cent dix-neuf délégués du congrès national du Parti socialiste comme candidat au poste de Premier ministre en vue des élections législatives des 9 et 23 avril prochains. Le Premier ministre était le seul candidat en lice. "Je suis préparé. Je suis prêt" a t-il affirmé à l'annonce de son élection. Lors de ce congrès national, le Parti socialiste a présenté son programme électoral dont le titre est Nouvelle Hongrie. Celui-ci est centré sur le développement de l'économie, les sociaux-démocrates prévoyant d'affecter une grande part des fonds européens à la création d'emplois dans les petites et moyennes entreprises. "Le deuxième plan de développement national définit trois priorités : la modernisation de l'industrie, des services et du tourisme" a déclaré le ministre des Finances, Janos Veres (MSZP). Le Premier ministre a mis en avant sa volonté de réformer le système éducatif et notamment la nécessité de développer l'enseignement des mathématiques, de la physique, de la chimie et de l'informatique. Ferenc Gyurcsany souhaite voir multiplier par deux les effectifs des étudiants scientifiques, dans l'ingénierie comme dans les sciences de la vie ou dans les matières plus technologiques. "La priorité économique de la Hongrie est de développer une industrie moderne et compétitive, dans les secteurs allant des biotechnologies à la pharmacie en passant par les technologies de l'information et de la communication. Ce sont des secteurs dans lesquels notre pays peut devenir leader" a-t-il déclaré.
Comme en 2002, le Parti socialiste et l'Alliance des démocrates libres se présenteront unis aux élections. Dans trois circonscriptions (Szombathely, Szeged et Kecskemet), les deux formations présenteront un candidat unique. Selon le leader de l'Alliance des démocrates libres, Gabor Kuncze, les deux partis ne devraient pas s'affronter dans plus de cinq circonscriptions.
De son côté, l'Alliance des jeunes démocrates-Union civique s'est engagée, en cas de victoire, à mettre fin à la « politique populiste » du gouvernement actuel, à redonner confiance aux entreprises et à créer des emplois. La principale formation de l'opposition propose de baisser de 29 % à 19 % les cotisations de sécurité sociale sur les salaires, de réduire encore les impôts sur le revenu et de verser l'équivalent de quatorze mois de pension aux retraités. Elle prévoit de consacrer 1,5 milliard de forints (près de six millions d'euros) à son plan de développement de l'économie. Enfin, l'Alliance des jeunes démocrates-Union civique a proposé de réduire le nombre de ministres à six ou sept, contre seize actuellement.
Les programmes des deux principales formations étant proches, les analystes politiques sont toutefois nombreux à estimer que les personnalités de leurs leaders joueront un rôle essentiel durant la campagne électorale.
Un incident a récemment émaillé la campagne lorsque le Parti socialiste a constaté, le 3 février dernier, une intrusion dans son serveur Internet. Environ trois mille fichiers de la campagne électorale ont été téléchargés illégalement et publiés quelques jours plus tard dans le quotidien Magyar Nemzet, proche de l'opposition. L'intrus a été identifié par le biais de son adresse IP et l'enquête a montré qu'il s'agissait de l'Alliance pour les jeunes démocrates-Union civique. Avoir piraté le serveur du Parti socialiste était "une grave erreur" a finalement admis la principale formation d'opposition le 16 février dernier. "Même si l'un de nos employés enthousiastes a commis un grave erreur, ce n'est pas la fin du monde" a cependant déclaré Antal Rogan, chef de la campagne électorale de l'Alliance des jeunes démocrates-Union civique.
Selon toutes les enquêtes d'opinion, les deux principales formations politiques sont au coude à coude pour les élections législatives des 9 et 23 avril prochains. L'Alliance des jeunes démocrates-Union civique a longtemps devancé le Parti socialiste, mais alors que cette avance, était de quinze points en décembre dernier, l'écart entre les deux partis n'est plus que de trois points. Selon une enquête d'opinion, conduite par l'institut Szonda Ipsos et Median à la mi-février, 47 % des électeurs se déclarent prêts à voter pour l'Alliance des jeunes démocrates, contre 44 % pour le Parti socialiste. Le Forum démocrate (MDF) et l'Alliance des démocrates libres sont crédités chacun de 3 % des intentions de vote, soit un résultat inférieur aux 5 % des suffrages indispensables pour être représenté au Parlement.
Corinne Deloy/Fondation Robert Schuman - 6 mars 2006
Rappel des résultats électoraux des 7 et 21 avril 2002
Participation : 70,43% au premier tour et 73,47% au deuxième tour
Parti socialiste (MSZP) : 42,1 % au premier tour, 40,5 % au second, 178 sièges
Alliance des jeunes démocrates-Union civique (FIDESZ-MPP) : 14,1 %, 39,4 %, 188 sièges
Alliance des démocrates libres (SZDSZ) : 5,6 %, 6,8 %, 20 sièges
Parti des petits propriétaires (FKGP) : 0,8 %, 1,2 %, 0
Parti hongrois pour la justice et la vie (MIEP) : 4,4 %, 4,6 %, 0
Parti des travailleurs (Munkaspart) : 2,2 %, 1,9 %, 0
Centre pour la solidarité hongroise (Centrum) : 3,9 %, 3,2 %, 0
Autres : 0,1 %, 2,3 %, 0
Source : Agence France Presse
Voir aussi :
Hongrie : composition du Parlement (session 2002-2006)
Hongrie : bilan de quatre ans de pouvoir du Parti socialiste
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