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Histoire des relations franco-slovènes


mercredi 16 avril 2003

 

Histoire des relations franco-slovènes


Les relations entre la France et la Slovénie ne se sont intensifiées qu'après la Seconde Guerre mondiale.

Elles étaient jusqu'alors, principalement en raison de l'éloignement géographique, assez rares, bien qu'existant, grâce aux ordres monastiques qui au Moyen Age trouvaient refuge en pays slovène, dans le domaine religieux. On peut déceler cette influence française dans les nombreux manuscrits qui ont pu être conservés (monastères de Sticna, de Pleterje). Il y eut aussi le Slovène Hermannus de Carinthia qui, au milieu du XIIème siècle, étudia en France et participa à la traduction du Coran de l'arabe en latin.

Certains documents historiques témoignent également d'une bonne connaissance du rituel d'intronisation des ducs de Carinthie en langue slovène. L'économiste et philosophe Jean Bodin a analysé dans le détail ce rituel et l'a décrit comme une idée originale de passation du pouvoir, qui n'a d'égal nulle part ailleurs.

La première rencontre des deux langues remonte à 1603. 0n les trouve côte à côte dans le Megiserjev Thesaurus polyglottus. Dans la seconde moitié du XVII' siècle, les érudits slovènes se mettent à apprendre le français. Par ailleurs, les Slovènes attribuent la naissance de leur théâtre à l'influence des Lumières. Les idées, venues de France, d'égalité, de liberté et de fraternité étaient connues du plus important poète slovène, France Preseren. Il les énonça dans son poème Toast (1844), qui fut alors censuré et qui est aujourd'hui devenu l'hymne national slovène.

La domination française sur le territoire slovène (1809-1813) laissa des traces. Les réformes entreprises dans le domaine de l'éducation, influant sur la politique linguistique, stimulèrent le développement de la culture et l'éveil national slovènes. Depuis lors, Charles Nodier est devenu une figure importante pour les Slovènes. Responsable du journal des Provinces illyriennes, il vécut à Ljubljana et suivit avec beaucoup de sympathie les efforts des slovènes dans le domaine de la culture. Le Centre culturel français, qui existe à Ljubljana depuis 1967, porte son nom.

En 1929, à l'occasion du cent vingtième anniversaire de ces quatre années d'administration française, sur la place de la Révolution française, à Ljubljana, les Slovènes érigèrent un pilier illyrien, un monument à la mémoire de l'Illyrie française et au soldat inconnu français.

Le destin du dernier roi de la famille des Bourbon, Charles X (1757-1836), croise aussi la Slovénie. Exilé, il passa en terre slovène les dernières années de sa vie et fut enterré au monastère de Kostanjevica, près de Nova Gorica.

Puis les contacts se firent plus nombreux, les Slovènes voyageant souvent en France. A la fin du XIXème siècle, des peintres slovènes issus du mouvement réaliste habitaient à Paris, où certains d'entre eux exposaient. Les traductions de poètes et écrivains français se multiplièrent. Molière était particulièrement apprécié, la première traduction de ses oeuvres date de 1670. En 1924 paraissent le premier dictionnaire slovène-français, un recueil de poèmes de Baudelaire et plusieurs traductions d'oeuvres importantes. En 1930, la Comédie-Française se déplace à Ljubljana.

La culture slovène se présente à la France de façon plus modeste. En 1873 paraît un poème de Vodnik dédié à la courte période de l'administration française en terre slovène, l'Illyrie ranimée, et en 1918 une traduction du poème de Preseren, le Saule. Après la Seconde Guerre mondiale, les contacts deviennent plus fréquents. En 1965, la France puis l'Europe découvrent le poète Srecko Kosovel. La traduction française du roman de Vladimir Bartol Alamut (1988) connaît un grand succès, restant pendant plusieurs mois une des meilleures ventes de livres en France. Boris Pahor, slovène de Trieste, vient de publier son cinquième livre en français.

De nombreux artistes et intellectuels slovènes vivent et créent en France : le peintre Zoran Music (ordre de la légion d'honneur en 1990), le peintre Joze Ciuha, le sculpteur Janez Zorko ; le philosophe et le photographe Evgen Bavéar, le compositeur Vinko Globokar ; la romancière Brina Svit (publiée chez Gallimard en 1999). C'est aussi en France que le peintre Veno Pilon a réalisé une grande partie de son oeuvre.

En 1986, le centre Georges-Pompidou, en collaboration avec le Musée d'architecture de Ljubljana, a préparé une large exposition-rétrospective de l'oeuvre de l'architecte slovène Joze Plecnik.


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