Lituanie. Énergie : à l'Est, du nouveau ?
dimanche 26 août 2007, par Gilles DUTERTRE
Toujours très active en matiere de relations internationales, la Lituanie fait aujourd'hui feu de tout bois pour éviter que la fermeture, en 2009, de la centrale nucléaire d'Ignalina et les pressions - souvent inamicales - de la Russie n'entraînent une catastrophe pour le pays.
Les 13 et 14 août 2007, le Président lituanien, Valdas Adamkus, et son homologue ukrainien, Viktor Iouchtchenko, se sont rencontrés en Crimée. Un des sujets les plus importants abordés au cours des discussions entre les deux chefs d'État a été celui de l'énergie.
Aujourd'hui, l'Europe est largement dépendante de la Russie pour son énergie, notamment en ce qui concerne le gaz. 80 % du gaz destiné à l'Europe transite par l'Ukraine. La Russie avait fermé les vannes en Janvier 2006, jusqu'à ce que l'Ukraine accepte de payer le double pour son gaz. Le même problème s'est récemment posé avec la Biélorussie par où transite 20 % du gaz à destination de l'Europe.
En ce qui concerne le pétrole brut, il était acheminé de Russie par trois ports sur la Baltique : Ventspils en Lettonie, Butinge en Lituanie et Primorsk en Russie. « Était », car la Russie a cessé unilatéralement ses livraisons à la Lettonie en 2003, et le pipeline Druzhba vers la Lituanie a subi une fuite « malencontreuse », il y a un an, peu de temps après que la raffinerie de Mazeiki ? Nafta ait été rachetée par les Polonais de PKN Orlen.
Pour éviter cette dépendance, les deux chefs d'Etat ont étudié un certain nombre de possibilités, comme la construction d'un corridor énergétique à travers l'Ukraine, reliant les pays producteurs de la Caspienne à la Lituanie, en évitant la Russie.
Le président Adamkus a, quant à lui, déclaré qu'il était prêt à inclure l'Ukraine dans le projet de centrale nucléaire, prévu de voir le jour en 2015, aux côtés des trois États baltes et de la Pologne. Rappelons que la centrale nucléaire actuelle d'Ignalina devra arrêter sa production en 2009, sur décision de la Commission Européenne.
À son retour, le président lituanien a téléphoné à son homologue kazakh, Nursultan Nazarbaev, qui, lui aussi, projette de construire un pipeline vers l'Europe. Certains, en Lituanie, prônent de mettre plus l'accent sur les énergies renouvelables. La Lituanie a promis que la part d'électricité provenant d'énergies renouvelables atteindrait 12 % en 2010. Mais au prix de combien d'éoliennes qui vont détruire le paysage, comme c'est déjà le cas dans l'arrière pays de Palanga ?
Un sommet sur l'énergie se tiendra à Vilnius les 10 et 11 Octobre 2007, une occasion de mettre sur la table tous ces projets.
par Gilles DUTERTRE, à Vilnius http://gillesenlituanie.hautetfort.com
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