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Géorgie : Niko Nikoladzé (1843-1928), publiciste


samedi 5 août 2006, par Mirian Méloua

Niko Nikoladzé est né le 27 septembre 1843 dans le village de Didi Djikhaïchi, en Imérétie.

En 1860, il sort de lycée de Koutaïssi pour entrer à la Faculté de Droit de Saint Pétersbourg. Il y rencontre des représentants du mouvement populiste russe comme Nicolas Tchernychevski, auquel il se lie. Il est finalement exclu, et part étudier en Europe. Il y rencontre Karl Marx, mais décline l'offre de représenter l'Internationale "marxiste" en Transcaucasie. Il rencontre aussi Alexander Herzen, un écrivain russe engagé, avec qui il collabore jusqu'en 1865 dans le journal "Kolokol", "La Cloche". En 1868, il obtient un doctorat à l'Université de Zurich.

Le publiciste libéral

Après son retour en Géorgie, il milite pour l'introduction de la culture européenne. Le 28 mars 1871, sous le pseudonyme de Nicolas Skandéli, il célèbre la Commune de Paris dans le journal "Droeba", "Le Jour". Il commence à publier des articles critiques comme "Une pensée sur la montagne Liki", dans lequel il compare Tiflis à une prostituée et déplore que les anciennes générations acceptent l'emprise étrangère sur le pays. De 1874 à 1876, il effectue plusieurs publications estimant que "les banques publiques devraient accumuler les richesses et aider la population en cas de besoin".

Il participe ensuite à la fondation d'un groupe de réfléxion appelé plus tard le "Deuxième Groupe", "Méoré Dassi" : tout en soutenant le mouvement national géorgien lancé par le "Premier Groupe" de réflexion d'Ilia Tchavtchavadzé, il relève l'importance des facteurs économiques. Il préconise la maîtrise par les Géorgiens du développement de l'industrie et du commerce géorgiens, ainsi que l'instauration d'établissements de crédits destinés à encourager l'initiative.

Il devient un publiciste, en langue géorgienne, mais aussi en langue russe et en langue française, que la notoriété protège.

L'économiste et l'homme politique

Dans les années quatre-vingt, afin de faire avancer ses idées et un certain nombre de projets, il n'hésite pas à négocier avec l'administration du tsar Alexandre III : il obtient en particulier la libération de son ami Nicolas Tchernychevski.

Le 25 octobre 1894, il est élu maire de Poti et garde cette charge jusqu'en 1912. Le petit port de pêche de la mer Noire est transformé en port commercial en trois années : il attire non seulement un flux de bateaux, mais un flux de capitaux. En 1907, Poti est un centre économique indispensable à la vie du pays.

Parallélement Niko Nikoladzé participe aux projets les plus avancés, chemins de fer, oléoduc de Grozny à Poti, électrification de Tiflis.

En 1917, la veille de la restauration de l'indépendance de la Géorgie, il est élu président d'honneur du Parti National - Démocrate. Il continue de s'impliquer dans la vie économique de la jeune république et, apportant sa connaissance de l'Europe, il conduit plusieurs délégations d'exportation notamment des Mines de manganèse de Tchiatoura.

En février 1921, il se trouve à l'étranger lors de l'invasion de la Géorgie par l'Armée rouge. Il y revient néanmoins, et meurt le 5 juin 1921 à l'âge de quatre-vingt quatre ans, non sans avoir participé à de nouveaux projets, comme l'ouverture d'un Collége agronomique et agricole à Didi Djikhaïchi (1923).

Un musée lui sera dédié dans son village natal, 109 rue Niko Nikoladzé, 3919 Didi Djikhaïchi, district de Samtrédia, téléphone (995 21) 15 15 15.

Son fils Georges (1888 - 1931) fut mathématicien.

Note : pour le 150éme anniversaire de la naissance de Niko Kikoladzé, P. Natsvichvili dessina un timbre postal (1993), plusieurs bateaux portèrent son nom (le dernier en 2002), il fut choisi par la Banque Centrale de Géorgie pour illustrer un billet de 200 lari (2005).

Voir aussi Géorgie : les partis politiques avant 1991



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