GDF Suez et EDF cherchent à participer aux gazoducs du russe GAZPROM, concurrents du projet européen NABUCCO (octobre 2009)
vendredi 30 octobre 2009
Le projet de gazoduc européen NABUCCO, soutenu par la Commission européenne pour laquelle il constitue une orientation stratégique, peine à trouver financement et partenaires. Il permettrait pourtant à l'Europe de diminuer sa dépendance vis-à-vis du gaz russe et se s'approvisionner en gaz de la mer Caspienne (Azerbaïdjan dans un 1er temps, Asie centrale dans un 2ème temps, voire Iran dans un 3ème temps).
GDF Suez et EDF postulent à la concurrence
Le gazoduc North Stream du russe GAZPROM traversera la Baltique afin d'approvisionner directement l'Allemagne. Outre l'implication de la compagnie nationale allemande E.ON et celle de l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder à sa présidence, il voit aujourd'hui la compagnie française GDF Suez frapper à sa porte : elle souhaiterait obtenir une participation de 9% en échange de contrats de livraison long terme.
Le gazoduc South Stream du russe GAZPROM traversera la mer Noire afin d'approvisionner l'Italie. Outre l'implication personelle du Président du Conseil Silvio Berlusconi et celle de la compagnie nationale italienne ENI, il voit aujourd'hui la compagnie nationale française EDF frapper à sa porte : elle souhaiterait obtenir une participation de 10%, également en échange de contrats de livraison long terme.
Bruxelles battue en brèche
Les stratèges bruxellois, ainsi battus en brèche par les gouvernements de trois pays fondateurs de l'Union européenne, relévent ces orientations avec d'autant plus d'interrogations qu'elles ne sont pas sans conséquences politiques pour les pays plus récemment membres (dépendants en grande partie du gaz russe) ou pour les pays bénéficiant de la Politique européenne de voisinage (comme l'Ukraine, l'Azerbaïdjan ou la Géorgie), sans oublier la Turquie rendue pièce maîtresse par le jeu de la concurrence South Stream / NABUCCO :
La France emboîte ainsi le pas à l'Allemagne et à l'Italie. Les intérêts nationaux prévalent sur une stratégie européenne de l'énergie ainsi rendue hypothétique. NABUCCO devient "un projet parmi d'autre". La Russie ne peut que s'en réjouir.
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