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Croatie : le candidat de l'opposition sociale-démocrate Ivo Josipovic, élu au 2ème tour des élections présidentielles du 10 janvier 2010


lundi 11 janvier 2010, par Michel Barnevic

Les résultats du 1er tour du 27 décembre 2009 avaient surpris. Le 2éme tour était incertain, même si certains observateurs donnaient Ivo Josipovic favori : il est finalement élu avec plus de 60% des suffrages exprimés. .

 

Des résultats du 1er tour qui reflétent la division du Parti conservateur au pouvoir


Sur les 4, 4 millions d'électeurs inscrits, et selon les résultats portant sur 99,45% des suffrages exprimés au premier tour,

-  32,44% des voix sont allés à Ivo Josipovic, candidat officiel de l'opposition sociale-démocrate,

-  14,84 % à Milan Bandic, maire de Zagreb, exclu du Parti social-démocrate,

-  12% à Andrija Hebrang, candidat de la majorité présidentielle sortante (Stipe Mesic, Parti conservateur HDZ),

-  11% à Nadan Vidosevic, homme d'affaires,

-  moins de 10% à chacun des huit autres candidats.

Le parti HDZ paie le prix d'un chômage élevé (16%) et celui de la division, puisque outre Andrija Hebrang, deux autres candidats se réclamant du HDZ, mais dissidents, se présentaient.

 

Un deuxième tour atypique


Les électeurs du Parti conservateur HDZ avaient à arbitrer entre deux personnalités liées au mouvement social-démocrate, mais très différentes, Ivo Josipovic et Milan Bendic.

Ivo Josipovic, 52 ans, agnostique, expert en droit pénal international, compositeur de musique classique, député depuis 2003, n'a jamais été impliqué dans les affaires de corruption. Il promet de lutter contre les injustices sociales dont les Croates ont été les victimes durant les 10 années de présidence conservatrice. Ses adversaires lui reprochent son manque d'expérience politique et, à demi-mot, de caractère.

Milan Bandic, 54 ans, catholique, diplômé de sciences politiques, maire de Zagreb, exclu du Parti social-démocrate après avoir posé sa candidature en indépendant, se présente comme un candidat libre de toute influence des partis politiques. Ses adversaires lui reprochent un certain populisme et un refus systématique de débattre sur les sujets sérieux. Les médias ont parfois mentionné son implication dans des affaires de corruption, sans que la justice ne tranche ni dans un sens, ni dans l'autre.

La présidente du parti conservateur HDZ, Jadranka Kosor, par ailleurs Premier ministre, avait déclaré que son parti ne donnerait aucune consigne de vote.

Pour Milan Bandic, né en Bosnie, il s'agissait donc d'attirer vers lui les voix des électeurs de droite, et plus particulièrement celles des diasporas à l'étranger qui se situent sur cette partie de l'échiquier politique.

Pour Ivo Josipovic, il s'agissait de regrouper toutes les voix des électeurs de gauche et d'y ajouter celles des électeurs pro-européens qui auront plus confiance en lui qu'en son adversaire pour conduire l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne et pour lutter contre la corruption.

 

Un président sous observation de l'Union européenne


Le président croate possède des pouvoirs limités à la politique étrangère, à la défense et à la sécurité : le candidat élu au deuxième tour devra ainsi présider à l'entrée de son pays dans l'Union européenne, prévue en 2012.

Reste la question endémique de la corruption en Croatie : elle stagne ces dernières années autour d'une note de 4 sur 10 en termes de perception au sein de l'administration et des milieux politiques, avec une chute de 0,3 point en 2009. Le pays se situe à la 66ème place mondiale selon Transparency International.

Les chancelleries européennes n'ont pas manqué d'analyser avec une vigilance particulière les positions d'Ivo Josipovic et de Milan Bandic sur l'application des critères d'intégration à l'Union européenne, et plus particulièrement sur la lutte contre la corruption.

 

Une issue incertaine au second tour du 10 janvier 2010 qui se termine en faveur d'Ivo Josipovic


L'issue du second tour de l'élection présidentielle croate, le 10 janvier 2010, semblait incertaine. L'expérience du maire "social-démocrate" de Zagreb pouvait attirer l'électorat de droite plus que la rigueur de l'intellectuel "social-démocrate" qu'est son adversaire.

Pourtant les sondages à la sortie des urnes donnaient Ivo Josipovic gagnant.

En définitive, il est réélu avec avec 60,3% des suffrages exprimés, son adversaire Milan Bandic recevant 39,3% : il devra cohabiter avec un Premier ministre du Parti conservateur HDZ jusqu'en 2011.

Voir aussi :

-  Croatie : élections présidentielles le 27 décembre 2009

-  Corruption : classement 2009 par pays (Transparency International)

-  Historique des indices de perception de corruption par pays (Transparency International)



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