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Histoire politique récente en Slovaquie


mercredi 23 avril 2003

 

Histoire politique récente


L'après-guerre est marquée par l'expulsion de la minorité allemande, par l'expropriation de leurs biens, puis à partir de 1948, par la collectivisation de la plupart des biens des slovaques eux-mêmes - notamment des terres agricoles - dans le cadre de l'établissement d'un régime communiste inféodé à Moscou. Il faut attendre 1968 et le Printemps de Prague pour que la Slovaquie recouvre une parcelle d'autonomie politique dans le cadre d'une République tchécoslovaque devenue fédérale, dotée de deux Parlements et de deux exécutifs fédérés, mais toujours communiste, puis la chute du mur de Berlin en novembre 1989 pour que la population slovaque - et la jeunesse en particulier - recouvre ses espaces de liberté.

À l'issue de trois années de complète souveraineté de la nouvelle République fédérale tchécoslovaque, les deux gouvernements fédérés de Prague et de Bratislava, soutenus par les deux parlements, décident en juillet 1992 la création de deux Etats souverains par une sorte de "divorce à l'amiable" et c'est ainsi que la constitution slovaque est adoptée le 1er septembre 1992.

La République indépendante de Slovaquie est proclamée le 1er janvier 1993.

Après un gouvernement de transition, les élections générales conduisent au pouvoir tout d'abord le gouvernement de M. Vladimir Meciar (1994-1998), puis celui de M. Mikulas Dzurinda en décembre 1998. Ce dernier est venu au pouvoir, à la tête d'une coalition visant à renverser M. Meciar et composée de trois grands blocs ayant des orientations politiques différentes :

-  La SDK (Coalition démocratique slovaque), dirigée par Mikulas Dzurinda, ancien vice-président du Parti Démocrate-chrétien (KDH) s'est constituée en deux étapes.

* La première a consisté en un accord de coalition de 5 entités différentes : le KDH, l'Union démocratique, le DS (Parti démocratique), le SDSS (Parti social-démocrate) et le Parti des Verts de Slovaquie. Contraint à créer une entité juridique spécifique sous la pression des modifications de la loi électorale de mai 1998, elle est devenue, le temps de la campagne électorale, une structure propre, agrégeant les principales personnalité des différents partis la constituant. S'est agrégé dans un deuxième temps à la SDK, le SOP (Parti de l'entente civique), créé en février 1998 par Rudolf Schuster, ancien maire de Kosice, devenu par la suite président de la Slovaquie, a fait une percée remarquable dans les études d'opinions les premiers mois de sa création, s'attirant jusqu'à près de 20 % d'intentions de vote. Son discours, axé sur la virginité politique de ses leaders et sur leur connaissance des difficultés locales a pu faire croire à un bon résultat du parti. Les élections de 1998 n'ont pas comblé ses attentes. Il "pèse" maintenant moins de 1 % dans les sondages et risque de ne pas franchir pas la barre fatidique des 5 % lors des prochaines élections.

* Après les élections, la SDK n'est pas restée unie. Elle s'est répartie en trois groupes parlementaires : la SDK " maintenue ", qui compte 25 députés ; le groupe SOP-LDU-SZS, qui rassemble le SOP, l'Union démocratique libérale et le parti des Verts, avec 16 députés ; le KDH (Mouvement de la démocratie chrétienne) " maintenu ", présidé par M. Jan Canogursky, qui n'a pas voulu fondre son parti dans la DSK et n'a pas non plus voulu rejoindre l'Union slovaque démocratique et chrétienne (SDKU) fondée ultérieurement par M. Dzurinda, lui-même démocrate-chrétien. Il compte 9 députés.

-  Le Parti de la gauche démocratique (SDL) est un parti composé d'anciens communistes reconvertis à la sociale-démocratie. Il compte actuellement 26 députés, mais il est lui aussi en perte de vitesse. Dirigé par M. Pavel Koncos, ministre de l'Agriculture, qui a succédé à M. Jozef Migas, ancien Ambassadeur en Ukraine, qui le présidait depuis début 1997, il est actuellement crédité de 2, 3 % dans les sondages. Plusieurs personnalités l'ont quitté pour fonder leur propre formation. Citons en particulier M. Peter Weiss et Mme Brigitta Schmonerova, qui viennent de lancer le 110ème parti officiellement enregistré en Slovaquie, l'Alliance sociale et démocratique.

-  Troisième membre de la coalition de 1998, le Parti de la coalition hongroise SMK (cf. présentation ci-après), est la seule coalition qui soit restée unie et - qui plus est - qui ait progressé dans l'opinion, puisqu'elle est créditée actuellement (début mars 2002) de 13, 8 % dans les sondages. Devenu depuis quelques années le principal homme politique magyar, M. Bugar Béla, tant en raison de son charme que de son indiscutable capacité à dialoguer avec les autres formations d'opposition, en est devenu le leader. Rappelons qu'il est par ailleurs démocrate-chrétien, comme M. Dzurinda, et qu'il siège dans la même internationale que ce dernier (le PPE).

Une échéance électorale incertaine

Les prochaines élections législatives ont lieu à l'automne 2002, probablement en septembre. M. Vladimir Meciar, à la tête du principal parti d'opposition, le Parti slovaque pour la démocratie (HZDS), est déterminé à revenir pour la troisième fois au pouvoir. Disposant de 43 députés, il est crédité de 30, 3 % dans les sondages, ce qui correspond à son audience habituelle. Il peut s'appuyer sur son allié de toujours, le parti nationaliste SNS (Parti national slovaque), qui compte actuellement 13 députés et qui est crédité de 4, 7 % dans les sondages, soit un peu en-dessous de la barre des 5 % nécessaires pour être à nouveau représenté au Parlement. Cela ne représente que 35 à 40 % des intentions de vote, mais c'est suffisant si les autres formations sont divisées.

Face à la perspective d'un retour des partis nationalistes, qui constitue un véritable cauchemar pour les partis au pouvoir, on assiste à une recomposition du paysage politique des formations de gauche et du centre qui composaient le "front du refus" de 1998.
-  La formation la plus en pointe est le parti Smer ("Direction"), fondé il y a un an et demi par M. Robert Fiso, ancien membre du SDL. Il est crédité de 16, 9 % dans les sondages, ce qui a pour effet de vider le SDL de sa substance et de son audience (2,3 % d'intentions de vote)
-  La SDKU de M. Dzurinda a complètement éclipsé la SDK. Elle représente 11, 6 % dans les sondages, ce qui traduit l'érosion de l'audience de l'actuel premier ministre.
-  Un nouveau parti d'orientation libérale fait sa percée dans les sondages, avec 5, 1 % : l'Alliance du citoyen nouveau ANO) de M. Rusco, une sorte de Berlusconi à la slovaque, qui possède en particulier la station de TV privée Markiza.
-  A cela s'ajoute la coalition hongroise SMK de M. Bugar, avec 13, 8 % et le KDH de M. Canogursky, crédité de 5, 1 %. Tous ces partis n'ont en commun que la crainte de voir M. Meciar revenir au pouvoir. Ils ne peuvent écarter cette éventualité qu'en formant, comme en 1998, un nouveau "front du refus". La tâche est ardue, tant sont aiguës les divergences de stratégies et les rivalités personnelles. Mais elle n'apparaît pas impossible aux observateurs. La bataille électorale de septembre 2002 s'annonce chaude.

Hervé Collet (avril 2002)

Voir par ailleurs les résultats des élections législatives de 2002



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