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Histoire générale de la Croatie


mercredi 23 avril 2003

 

Établissement des Croates et premiers royaumes


395 Partage de l'Empire Romain par l'empereur Théodose.

Début du VIIe s.Venus du Nord-Est, les Croates s'installent sur les terres de l'ancien Illyricum romain (Illyrie) à l'ouest de la ligne de Théodose, dans les contrées croates et bosniaques actuelles, entre Drave et Adriatique. Ils sont les premiers slaves christianisés et intégrés dans la civilisation et la sphère culturelle romaine.

VIIIe-IXe s. Les Croates fondent trois banats (duchés) : la Croatie blanche, la Croatie rouge et la Croatie panonnienne, à la tête desquels se trouvent des bans, notamment Vojnomir, Ljudevit, Borna, Trpimir [845-864] (Dux Croatorum) et Branimir [879-892].

Xe-XIe s. Réunifiant ces territoires, Tomislav se proclame roi et fonde en 925 un puissant royaume que renforcera plus tard Pierre Kresimir IV [1058-1074]. La mort de son successeur, Zvonimir [1075-1089], annonce le déclin prochain de la dynastie nationale croate des Trpimirovici. À cette même époque, Rome accorde aux Croates le privilège unique d'employer dans la liturgie leur propre langue, écrite alors en caractères glagolitiques.

 

Unis à la couronne hongroise


1102. Soumis partiellement par la Hongrie, les nobles croates obtiennent de celle-ci la signature d'un traité (Pacta Conventa) qui associe la Croatie à la couronne de saint Etienne par une "union personnelle", grâce à laquelle elle sera gouvernée par un ban (vice-roi), en conservant son Sabor (diète) et son armée. L'union des deux royaumes subsistera jusqu'en 1918.

1137. Les seigneurs de Bosnie (Rama) s'associent à leur tour au royaume de Hongrie-Croatie dont le souverain porte désormais aussi le titre de "Rex Ramae".

1202. Détournant à leur profit la IVème croisade, les Vénitiens s'emparent de Zadar, la plus importante ville côtière de Dalmatie supérieure. Dès 1205, la ville libre de Dubrovnik reconnaît la suzeraineté de Venise.

1358. La paix de Zadar qui scelle la défaite des Vénitiens face à Louis d'Anjou, roi de Hongrie-Croatie, marque la réunification de la Dalmatie à la couronne croate au sein du royaume commun, ainsi que la reconnaissance de la suzeraineté hungaro-croate par la République de Raguse (Dubrovnik).

1377. La province de Bosnie s'émancipe définitivement de la tutelle hungaro-croate et devient un royaume indépendant sous la dynastie des Kotromanic, lequel englobe alors la majeure partie de la Dalmatie.

1409. Affaibli par des luttes dynastiques, Ladislas le Magnanime de Hongrie cède la Dalmatie croate à la République de Venise pour 100 000 sequins.

1463. Les Ottomans s'emparent de la Bosnie pratiquement sans livrer bataille et, en 1482, c'est au tour de l'Herzégovine de succomber.

1493. Après la Bosnie et l'Herzégovine voisines, les Turcs attaquent et peu à peu conquièrent de vastes territoires croates. La bataille de Krbava, véritable "Azincourt croate" où périt la fleur de la noblesse croate, marque le début de l'amputation par les Ottomans de près de la moitié de la Croatie, suivie de l'islamisation de la population locale (tout particulièrement dans la région dite de la "Croatie turque", c'est-à-dire le territoire situé entre les rivières Una et Vrbas).

1526. La victoire des Turcs à Mohàcs leur ouvre la porte de la Hongrie dont ils occuperont une grande partie. Bien qu'ils soumettent Buda, ils ne réussiront cependant jamais à atteindre Zagreb.

 

Habsbourg, Vénitiens et Ottomans


1527. Réuni à Cetin après que la dynastie magyare eut été décapitée à Mohàcs (1526), le Sabor (diète croate) désigne Ferdinand de Habsbourg pour suzerain, sans pour autant révoquer les Pacta Conventa. Débute alors l'ère habsbourgeoise des pays de la Croatie continentale, tandis que la Dalmatie demeure vénitienne. Pendant ce temps, les armées turques poursuivent leur progression et prennent, en 1537, la forteresse de Klis, porte continentale juchée sur les hauteurs de Split.

1566. L'héroïque et désespérée défense de la place forte de Siget par Nikola Subic Zrinski face à l'armada ottomane, commandée par Soliman le Magnifique, parvient à la détourner de sa marche sur Vienne.

1593. Victoire à Sisak contre les Turcs. À cette époque la Croatie est réduite aux "Reliquiæ reliquiarum" (les restes des restes du jadis glorieux royaume croate), c'est-à-dire au tiers de sa superficie actuelle, à l'ouest d'une ligne Karlobag-Karlovac-Virovitica.

1615. Guerre austro-vénitienne dite "guerre des Uskoks", du nom des guerriers croates protégés par Vienne qui, fuyant la conquête turque, se sont installés à Senj en 1537.

1618-1648. Lors de la guerre de Trente Ans, des régiments de cavaliers croates servent dans l'armée royale de Louis XIII et de Louis XIV. Ils seront par la même occasion à l'origine de l'engouement de la Cour de Versailles pour la cravate, accessoire original de leur uniforme, qui connaîtra par la suite un succès inattendu.

1699. Après l'échec du siège de Vienne en 1683, les grandes victoires des armées impériales sur les Turcs permettent à la Croatie de recouvrer ses terres orientales (Slavonie) jusqu'à Zemun (Sirmie), au confluent de la Save dans le Danube (traité de Karlowitz). La majeure partie de l'actuel tracé frontalier croato-bosnien, confirmé en 1739 (traité de Belgrade), remonte à cette époque.

1718. Paix de Passarowitz (1718). Pour éviter d'avoir une frontière commune avec les Vénitiens, les patriciens ragusains cèdent à l'Empire ottoman les territoires de Herceg Novi et de Neum, ce dernier constituant aujourd'hui l'accès de la Bosnie-Herzégovine à la mer.

1797. Après la disparition de la Sérénissime République, le traité de Campoformio octroie la Dalmatie et l'Istrie, vénitiennes depuis 1409, à l'empire d'Autriche, dans le cadre du royaume Triunitaire de Croatie-Slavonie-Dalmatie.

 

Napoléon et le réveil national croate


1809. Les territoires au sud de la Save, soit la moitié méridionale de la Croatie, sont intégrés dans les "Provinces Illyriennes" de Napoléon [1809-1813] dont l'établissement marque la fin de la République de Raguse (Dubrovnik). De nombreux régiments croates se distinguent par leurs faits d'armes en participant aux campagnes militaires de la Grande armée.

1815. À la suite du Congrès de Vienne où est dépecé l'empire napoléonien, la Dalmatie, l'Istrie et les autres territoires "illyriens" retournent aux Habsbourg.

1830. Début du renouveau culturel et politique croate [1830-1848] amorcé par Ljudevit Gaj. Ce mouvement, connu également sous le nom de "mouvement illyrien", aurait directement bénéficié de la présence française dans les Provinces Illyriennes, laquelle contribua à la large diffusion des idées révolutionnaires.

1848. Les Habsbourg s'appuient sur le ban de Croatie, Josip Jelacic, pour écraser la révolution hongroise. Après des siècles d'usage du latin, le croate devient la langue officielle au Sabor.

1851. Afin de modérer les aspirations révolutionnaires, l'empereur François-Joseph Ier de Habsbourg suspend l'ordre constitutionnel et établit une administration absolutiste qu'il confie au chancelier Bach. En 1860, devant l'échec de "l'absolutisme de Bach", l'empereur rétablit l'ordre ancien.

1861. Création du Parti du droit d'Ante Starcevic dont le programme prône la réunification et l'indépendance à l'égard de Vienne de tous les "territoires croates", Bosnie comprise.

1866. L'évêque croate de Djakovo, Josip J. Strossmayer, élabore le premier programme d'unification des Slaves du Sud de la Monarchie sous l'appellation, alors inédite, de "yougo-slave" (sud-slave) et fonde à Zagreb l'Académie croate qu'il baptise Académie yougoslave des sciences et des arts.

1867. L'accord austro-hongrois rééquilibre le rôle de la Hongrie au sein de l'empire d'Autriche en donnant naissance à la Double Monarchie d'Autriche-Hongrie.

1870. Le premier congrès "yougoslave" se tient à Ljubljana.

1878. Congrès de Berlin. L'Autriche-Hongrie occupe la Bosnie-Herzégovine après l'insurrection croate d'Herzégovine.

1903. Tandis que la crise du dualisme secoue l'Autriche-Hongrie, les hommes politiques croates Ante Trumbic et Frano Supilo lancent le "Nouveau cap". À la place de la politique comptant sur l'appui de l'Autriche face à la Hongrie, l'opposition croate engage alors des consultations avec l'opposition magyare et les partis serbes en Croatie.

1904. Les frères Radic créent le Parti populaire paysan croate, rebaptisé Parti paysan républicain croate en 1918, avant de finalement devenir, en 1925, le Parti paysan croate (HSS).

1908. L'Autriche-Hongrie annexe la Bosnie-Herzégovine et contrarie du même coup les visées expansionnistes de la Serbie à l'égard de cette province.

1914. L'attentat de Sarajevo, perpétré contre le prince héritier François-Ferdinand par le jeune nationaliste serbe Gavrilo Princip, déclenche la Première Guerre mondiale.

1915. Une vingtaine d'hommes politiques slovènes, croates et serbes en exil fondent le Comité yougoslave en vue de la création d'un État yougoslave commun. En échange de son ralliement à l'Entente, l'Italie se voit promettre par les Alliés tout le littoral croate (Convention secrète de Londres).

 

La première expérience yougoslave


1918. Le 29 octobre, le Sabor proclame l'indépendance du Royaume Triunitaire de Croatie-Slavonie-Dalmatie, lequel rallie l'éphémère "Etat des Slovènes, des Croates et des Serbes". Il se donne Zagreb pour capitale et rassemble les territoires sud-slaves de l'Autriche-Hongrie moribonde (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Voïvodine).

Le 1er décembre, cet État s'unit, sans ratification par le Sabor, aux royaumes de Serbie et du Monténégro sous le sceptre de la dynastie serbe des Karageorgevic. Le nouvel Etat ainsi constitué prend le nom de "Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes". Le chef du parti paysan républicain, Stjepan Radic, s'y oppose alors avec véhémence. La contestation populaire manifestée en Croatie est matée par l'intervention brutale des troupes serbes. Le nouvel État centralisé à Belgrade n'arrivera jamais à concilier les traditions politiques croates et serbes, par trop divergentes, liées sans doute à l'héritage austro-hongrois et centre-européen, d'une part, et les traditions ottomanes et balkaniques, d'autre part. Débute alors une période de répression et d'hégémonie serbe. ` 1920. Par le traité de Rapallo, l'Italie obtient d'importants territoires croates (Istrie, Zadar et ses environs, les îles de Cres, Losinj et Lastovo). Rijeka est proclamée ville libre, mais sera annexée par Mussolini en 1924 à la suite du pacte de Rome. Elle ne redeviendra croate qu'en mai 1945, au sein de la Yougoslavie titiste.

1921. La nouvelle Constitution centralisatrice découpe l'État en unités administratives qui bafouent les frontières des entités historiques, constitutives du Royaume. Instigateurs du mouvement "yougoslave" qu'ils voulaient égalitaire, les Croates estiment trahie leur vision de l'État commun. Ce ressentiment est renforcé par la politique de terreur et de brimades dont ils sont systématiquement l'objet. Stjepan Radic, chef charismatique du parti paysan républicain, qui rassemble la grande majorité des Croates autour de ses thèses républicaines et fédéralistes, entame une lutte acharnée contre le centralisme serbe. Le leader serbe de Croatie, S. Pribicevic, lui-même naguère partisan du centralisme radical, finira à son tour par le rejoindre en 1927.

1922. Se fondant sur les engagements pris dans les Quatorze Points de Wilson, Radic adresse à la SDN un mémorandum par lequel il réclame son soutien pour l'établissement d'une Croatie indépendante.

1929. Le 6 janvier, le roi Alexandre suspend la constitution et proclame la dictature. L'État prend désormais le nom de "Royaume de Yougoslavie".

1934. Assassinat à Marseille du roi Alexandre de Yougoslavie par un membre de l'ORIM (Organisation révolutionnaire intérieure de Macédoine) de connivence avec le mouvement révolutionnaire Oustacha [Insurgé] créé deux ans auparavant par Ante Pavelic, dont les quelques centaines de membres sont exilés dans des camps d'entraînement en Italie et en Hongrie.

1939. Malgré l'extrême opposition des milieux grand-serbes, l'accord Cvetkovic-Macek donne naissance au sein du royaume yougoslave à la "Banovine de Croatie" à la tête de laquelle se trouve un ban. Celle-ci jouit d'une très large autonomie et rassemble toutes les provinces croates excepté l'Istrie, alors italienne, et englobe également les territoires de population croate en Bosnie-Herzégovine.

 

La Seconde Guerre mondiale


1941-1945. A la suite de la remise en question du Pacte tripartite signé par le régent Paul, l'Allemagne attaque la Yougoslavie le 6 avril et l'envahit en quelques jours. Les troupes serbes de l'armée royale qui n'opposent pratiquement aucune résistance perpètrent cependant après la débâcle les premiers massacres, notamment à l'encontre de populations musulmanes et croates en Bosnie-Herzégovine. Après le refus de Macek de diriger un État croate satellite de l'Allemagne, les puissances de l'Axe installent le 10 avril à Zagreb un "État indépendant de Croatie" et placent à sa tête Ante Pavelic, le leader du mouvement Oustacha. Cet État, partagé en zones d'occupation allemande et italienne, comprend toute la Bosnie, mais cède à l'Italie la majeure partie de la Dalmatie et l'Istrie. Le Sabor, non consulté, est dissous.

La Yougoslavie démembrée est le théâtre d'une sanglante guerre qui sur fond de conflit mondial oppose collaborateurs et résistants locaux, mais également les tenants d'intérêts nationaux particuliers. À la politique de terreur menée par Pavelic, notamment à l'égard des Serbes et des opposants (Juifs, Croates), fait écho celle pratiquée à l'encontre des Croates et des musulmans bosniaques par les tchetniks royalistes serbes de Mihajlovic, également alliés de l'Axe, et par les unités fascistes serbes du Zbor de Ljotic. Les Partisans yougoslaves de Tito, qui les combattent, bénéficient quant à eux du soutien grandissant des Alliés.

Face aux quelque 60.000 oustachis sur lesquels s'appuie le régime de Pavelic, la résistance croate s'organise dès l'insurrection armée du 22 juin 1941 qui marque le début d'un mouvement dont l'ampleur croissante supplantera, dès 1943, l'effectif militaire oustachi. Les Partisans croates comptent alors plus de 100.000 hommes et disposent de leur propre état-major, le ZAVNOH, incarnant la "Croatie libre", dirigé par l'écrivain Vladimir Nazor, dans le cadre du Conseil populaire antifasciste de libération yougoslave (AVNOJ) instauré en 1942.

Durant la guerre, un événement de portée militaire limitée mais singulier à bien des égards se déroule le 17 septembre 1943, à Villefranche-de-Rouergue  : la "révolte des Croates", mutinerie contre les nazis des unités croato-bosniaques enrôlées de force et stationnées dans le sud de la France occupée.

Les combats contre l'occupant allemand et italien causèrent la mort de 1 million de personnes, dont près de la moitié de Serbes et un tiers de Croates.

 

La Croatie dans la fédération yougoslave communiste


1945. La République populaire de Croatie devient l'une des six composantes de la nouvelle Yougoslavie, dirigée par le communiste d'origine croate Josip Broz, dit Tito.

1946. Proclamation de la République Populaire Fédérative de Yougoslavie (RPFY). Procès stalinien du cardinal Stepinac, défenseur des Juifs durant l'occupation et ardent opposant à Pavelic, mais partisan de l'indépendance de l'église catholique croate vis-à-vis du PC dirigé par Tito.

1948. Rupture Tito-Staline.

1950. Début l'expérience autogestionnaire.

1963. La RFPY devient la République Socialiste Fédérative de Yougoslavie (RFSY), et la République populaire de Croatie cède la place à la République socialiste de Croatie.

1967. Déclaration sur l'identité propre de la "langue littéraire croate" et renouveau de l'activité culturelle en Croatie.

1971. À la suite de grèves générales des étudiants et des ouvriers croates réclamant davantage de libertés, Tito limoge la direction communiste croate (Dabcevic-Kucar et Tripalo) en raison de ses élans réformateurs et brise brutalement le mouvement du "Printemps croate". De nombreux intellectuels, étudiants ou journalistes sont emprisonnés, victimes de purges massives. Parmi eux, Budisa, Djodan, Gotovac, Mesic, Tudjman, Veselica, mais aussi Dabcevic-Kucar et Tripalo, figures les plus éminentes de la contestation, lesquelles reviendront vingt ans plus tard sur le devant de la scène politique, lorsque la Croatie accédera à l'indépendance.

1974. Adoption d'une nouvelle constitution fédérale qui accorde davantage d'autonomie aux républiques fédérées. Dans son préambule, elle réaffirme notamment leurs droits issus de la Libération et en premier lieu celui à "l'autodétermination jusqu'à la sécession".

1980. Mort le 4 mai de Josip Broz, dit Tito, fondateur de la deuxième Yougoslavie, fédérale et communiste. Une présidence collégiale à rotation annuelle est mise en place, permettant à chaque entité fédérée d'accéder à la tête de l'État.

Pour prendre connaissance de l'histoire de la période 1980 - 2002, cf. le site Internet de l'Ambassade de Croatie en France : www.amb-croatie.fr



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