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Généralités sur la vie associative en Croatie (2003)


mercredi 23 avril 2003

 

Généralités sur la vie associative en Croatie


La renaissance de la vie associative

Pour comprendre le statut actuel des associations en Croatie ainsi que les récents développements qu'elles ont connus, il convient de revenir sur le système économique et politique qui a prévalu en Yougoslavie communiste avant 1991.

À partir de 1974, la Yougoslavie a connu un système fédéral et décentralisé. La plupart des décisions publiques concernant la Croatie étaient prises à Zagreb, mais le discours politique ne descendait pas jusqu'au niveau des citoyens. Aussi l'espace de parole pour les organisations de la société civile et les médias indépendants est-il un phénomène nouveau, relativement peu développé dans le pays. C'est dire à quel point la formation d'une conscience politique, la participation aux processus de décision publique et à l'élaboration des lois n'a pas été une "mince affaire".

Depuis l'indépendance, intervenue en 1991, le développement des associations a été davantage marqué par la guerre que par la mentalité de l'ancien régime communiste. La naissance et la reconnaissance légale de beaucoup d'associations politiquement actives se sont produites pendant la période de transition violente qui a conduit la Croatie à l'indépendance et à la démocratie. Les associations ont traité des dossiers qui relèvent aussi bien de la reconstruction d'après guerre que de la réorganisation post communiste : participation démocratique, développement communautaire et éducation.

En 1997, selon le ministère de la Fonction publique, environ 18.500 associations étaient enregistrées en Croatie. Une nouvelle loi sur les associations a été adoptée par le Parlement le 15 juin 1997. Elles sont plus de 22.000 aujourd'hui.

La coopération entre les associations et les administrations correspondantes n'est pas toujours facile.

Les départements ministériels considèrent souvent que le travail des associations entre en concurrence avec leur propre activité, et manque de professionnalisme : il ne serait pas suffisamment précédé d'une évaluation des besoins. L'attitude habituelle de l'administration est d'ignorer le travail des associations, ce qui se traduit par une faible interaction entre le service public et la société civile. Un tel manque de coopération est une forme feutrée de l'hostilité parfois ouverte qu'affichent les autorités officielles. Il freine d'autant plus le travail des associations que leurs dirigeants, de leur côté, sont peu motivés à nouer des liens plus étroits avec les administrations correspondantes.

Les dons privés aux associations sont lourdement taxés (à 35 %). Les coûts de bureaux, d'équipement et d'installations téléphoniques sont très élevés (en raison d'un fort taux de TVA et de taxe d'habitation), ce qui représente une charge financière plus importante que dans beaucoup d'autres pays d'Europe de l'Est. Les associations ne bénéficient pas d'avantages particuliers.

En 1996, le gouvernement croate a présenté, sans concertation préalable, un projet de loi estimé inadéquat pour définir et réguler les associations. Après deux tables rondes et un communiqué de presse, organisées par deux associations, un dirigeant associatif, Mladen Majetic, s'est rendu compte qu'il y avait peu de chance qu'une coalition puisse se former spontanément sur le sujet. Alors, il a pris l'initiative d'une coordination associative souple, avec deux objectifs : lancer une campagne de sensibilisation du public en vue d'améliorer le projet de loi, et contribuer à créer une structure légale d'appui à l'existence et au développement du secteur non gouvernemental croate.

Après deux mois de préparation et de contacts avec les associations de toute la Croatie, dix dirigeants associatifs de différentes régions du pays ont créé "L'initiative pour le troisième secteur", une coordination associative informelle et souple. La coordination a reçu 30.000 dollars de la Fondation Américaine pour le Développement, 20.000 dollars de la Fondation Soros et 6.000 dollars du programme Matra de l'ambassade néerlandaise. La campagne a duré douze mois. La presque totalité des 25 amendements proposés par la coordination ont été pris en compte.

(d'après l'article publié par Mladen Majetic, coordinateur de l'Initiative pour le troisième secteur en Croatie, paru en anglais, dans le bulletin d'Horizonti, magazine du Tiers secteur géorgien, n° 6 - hiver 1999. Traduction H. Collet.)



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