Pologne : 2 candidats de droite en lice pour le 2ème tour des élections présidentielles du 4 juillet 2010
mardi 29 juin 2010
Avec une participation approchant les 55%, le premier tour des élections présidentielles a donné le résultats suivant :
Bronislaw Komorowski, chef d'Etat par intérim, président de l'Assemblée (PO, Plate-forme civique, centre droit, libéral) : 41,22%,
Jaroslaw Kaczynski, ex-Premier ministre, frère jumeau de l'ex-président Lech Kaczynski décédé le 10 avril (PiS, Droit et Justice, droite, conservateur) : 36,46%,
Grzegorz Napieralski (SLD, social-démocrate, gauche) : 13,68%.
Le résultat du deuxième tour prévu le 4 juillet devrait dépendre du report des voix qui se sont portées au premier tour sur
le candidat de la gauche (près de 14%),
les "petits" candidats (près de 10%).
La Plate-forme civique, titulaire du poste de Premier ministre avec Donald Tusk, subit incontestablement l'usure du pouvoir, bien que son bilan soit positif : la Pologne est l'un des pays qui a été le moins touché par la crise financière et économique mondiale, son taux de croissance s'est maintenu à un niveau exceptionnel.
Droit et Justice bénéficie de "l'effet de deuil" suite au décès accidentel de l'ex-président, "effet de deuil" entretenu par la première chaine de télévision publique. Ce mouvement s'est recentré en concourant verbalement au réchauffement des relations avec la Russie et en manifestant un peu moins de réserve vis-à-vis de l'Union européenne.
La gauche, ou plus exactement les gauches si les différents réseaux en cours de constitution sont considérés, essaie d'élaborer une idéologie du XXIe siècle tournant le dos au communisme : il est probable qu'elle ne donne pas de consigne de vote au deuxième tour. Son électorat pourrait balancer en faveur de Bronislaw Komorowski si des signaux positifs lui étaient envoyés (parité homme-femme, charte européenne des droits fondamentaux, ...).
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L'élection de Jaroslaw Kaczynski recréerait une cohabitation semblable à celle des dernières années,
d'un côté, un président aux pouvoirs limités, mais à forte capacité de blocage législatif,
de l'autre, un Premier ministre partisan de la rigueur budgétaire (la dette publique est limitée à 51%, le déficit budgétaire de 7,1% devra être rapidement ramené à moins de 3%) et partisan de l'entrée de la Pologne dans la zone euro en 2015.
Elle pourrait également compromettre l'évolution que la diplomatie polonaise a engagé ces derniers mois : elle ne s'oppose plus à la recherche d'un partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Russie, évolution particulièrement soutenue par la France.
L'ombre des années de plomb de l'époque soviétique porte encore sur l'électorat polonais, c'est certainement un atout pour Jaroslaw Kaczynski
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