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Historique de la communauté croate en France


mercredi 23 avril 2003

 

Historique


A la fin du XIXe et au début du XXe siècle la France est terre de transit ou terre d'exil de nombreux Croates. Beaucoup s'embarquent pour le Nouveau Monde depuis les ports français, et notamment au Havre.

Dans les années qui suivent la Première Guerre mondiale, de nombreux Croates trouvent également en France un pays d'accueil. Ils viennent pour la plupart y chercher du travail, car la crise économique et les difficultés dans leur pays les poussent à l'exil. Ils sont mineurs, bûcherons, ouvriers dans les usines.

Après la Deuxième Guerre mondiale, la présence croate en France s'accroît pour des raisons politiques, mais aussi économiques. Une part non négligeable d'immigrés est constituée d'opposants ou de réfugiés politiques au régime communiste yougoslave, regroupés en de nombreuses associations.

En 1962, une section syndicale de la CFTC, l'Union des Travailleurs croates, rassemble même plus de mille membres. Des Missions catholiques croates s'instaurent et, très vite, deviennent les principaux lieux de rassemblement de la communauté, et un lien privilégié avec le pays. Les uns et les autres font l'objet d'une surveillance vigilante et constante des services secrets yougoslaves. S'y ajoute la méconnaissance manifestée par les autorités françaises tant à l'égard de la "question croate" que de la nature totalitaire et répressive du régime communiste de Belgrade. Tout cela contribue à créer un véritable mal-être des Croates de France.

Un des épisodes tragiques qui illustre le mieux ce climat est celui de la "Revue croate" (Hrvatska Revija), une revue littéraire et artistique lancée en 1966 à Paris par Vinko Nikolic, de nationalité française. Belgrade y voit là une "atteinte" au centralisme politique et culturel yougoslave, où tout ce qui présente un caractère croate doit être banni, et fait connaître son mécontentement aux autorités françaises. Nikolic est finalement expulsé de France et un numéro de la revue est saccagé à l'imprimerie par la police en 1967.

Mais la communauté croate ne se décourage pas. En 1970, en plein "Printemps croate", une section de la société culturelle Matica est fondée à Paris, où elle animera pendant plus de vingt ans la vie culturelle de la diaspora.

Dès le début des années 1980, une Équipe de recherche sur la culture croate est fondée à la Sorbonne et s'illustre par une série de colloques internationaux consacrés à ses relations avec d'autres cultures européennes. À partir de 1983, avec le début d'un cycle de colloques consacrés à la culture croate organisés à la Sorbonne, la spécificité nationale croate commence peu à peu à être reconnue en France.

La répression yougoslave ne désarme pas, de son côté : après le printemps croate (1971), une nouvelle vague d'opposants politiques au régime yougoslave arrive en France. La pression et la surveillance des services secrets de Belgrade s'accroît et se solde par de nombreux assassinats d'opposants. Parmi beaucoup d'autres, on retiendra l'intellectuel et historien croate Bruno Busic, figure emblématique de la résistance croate en exil au centralisme de Belgrade, qui est froidement exécuté en 1978 en plein Paris par les tueurs de la redoutable UDB-a, la fameuse police politique yougoslave.

En 1990, les Croates de France décident de se doter d'une instance représentative : ainsi naît le CRICCF (Conseil représentatif des Institutions et de la Communauté croates de France). Dans le même temps, la diaspora croate de France et du monde entier se mobilise en faveur de l'indépendance de la Croatie, apporte un soutien moral, humanitaire et financier durant la guerre, et participe à l'effort de défense du pays. À Paris, comme en province, émerge non seulement une large couche populaire qui manifeste sa solidarité active envers son pays d'origine, mais aussi des cercles intellectuels croates, qui sont en mesure de se faire entendre dans l'opinion publique française et dans les médias. Plus d'un millier de camions d'aide humanitaire seront acheminés depuis toute la France, grâce notamment à un vaste mouvement de générosité de la population française qui fait preuve d'une grande solidarité.

Depuis le retour de la paix, en 1995, l'activité humanitaire a quasiment cessé.



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