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Russie : l'alcoolisme fléau national séculaire (2011)


mercredi 30 mars 2011, par Nicolas Lévilidane

Selon le ministère russe de la Santé, la population consomme annuellement 18 litres d'alcool pur par personne en moyenne, soit 0,75 litre de vodka par semaine.

Le pays compterait 2,7 millions d'alcooliques. Chaque année , selon un professeur de médecine -Alexandre Nemtsov- 400 000 décès seraient imputables à l'alcoolisme. En 2009, les statistiques officielles font état de 23 000 décès directememt liés à l'abus d'alcool et de 2 000 autres décès liés aux accidents de la route dûs à l'alcool.

Une longue tradition

Si les terres russes ne sont pas à priori des terres à vigne, les tsars encouragent au XIXe siècle la promotion du vin auprès de l'aristocratie : les marches de l'Empire, Géorgie et Moldavie y pourvoient. Pour la population, la vodka distillée à partir de céréales reste la boisson accessible, avec le "kvass" -sorte de bière.

A l'époque soviétique, à des fins de "démocratisation", des objectifs de production massive de vin sont fixés. Des vignobles sont plantés en Russie. Les vignobles géorgiens et moldaves sont poussés vers les forts rendements. Les vins perdent en qualité. La vodka reste la boisson préférée des citoyens soviétiques.

Mikhaèil Gorbatchev essaie le premier de lutter contre l'alcoolisme ; arrachage de vignes, augmentation des prix et encadrement de la vente sont mis en place dans les années 1980. Le résultat est catastrophique. La distillation artisanale conduit à de l'alcool de mauvaise qualité et la conséquence en est des milliers de décès supplémentaires chaque année.

Boris Eltsine, grand amateur d'alcool, n'est pas particulièrement concerné par cette question.

Vladimir Poutine fait voter une loi, en 2006, interdisant la vente d'alcool la nuit à Moscou : elle ne sera jamais appliquée. Les contrôles de conducteurs automobiles ne profitent qu'aux seuls policiers : ils sont prêts à oublier l'infraction pour un modeste billet de 500 roubles (environ 10 euros).

En 2008, le président Dmitri Medvedev fait de la lutte contre l'alcoolisme l'un de ses grands objectifs : il échoue et l'avoue publiquement.

Des perspectives peu encourageantes

En 2010, de nouvelles mesures sont décidées, prix minimum de la bouteille de vodka (un demi-litre pour 50 roubles), interdiction de vente de 22 à 10 heures, taux d'alcoolisme au volant ramené à zéro et objectif de réduction de 50% de la consommation d'alcool d'ici 2020.

L'opinion publique semble à priori favorable. Les organismes de santé et le corps médical redoublent de mises en garde.

Pourtant le principal obstacle à la réussite de ce nouveau plan n'est peut-être pas celui le plus attendu, la longue tradition russe de consommation d'alcool, mais celle de la "vziatka", pot-de-vin à destination d'un fonctionnaire et contournant lois et règlements depuis des décennies.

Voir aussi : Un sondage sur les causes de l'alcoolisme en Russie (2007)



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