Russie : mariage nucléaire compromis entre ROSATOM et Siemens (mai 2011)
jeudi 5 mai 2011, par Nicolas Lévilidane
Après son divorce d'avec le français AREVA, l'allemand Siemens avait engagé en 2009 des fiançailles avec le groupe public russe ROSATOM dans le domaine de l'énergie nucléaire civile.
La catastrophe de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima
Selon la presse financière allemande, suite à la nouvelle prise de position officielle du gouvernement de la chancelière Angela Merkel (moratoire sur les centrales nucléaires existantes), Siemens envisage d'abandonner son projet avec ROSATOM.
Le projet consistait à construire, d'ici 2030, une quarantaine de centrales nucléaires dans le monde, notamment en Inde. Siemens était supposé disposer de moyens de recherche et de technologique, ROSATOM de capacités d'investissement et de construction. Siemens et ROSATOM avaient déclaré vouloir devenir le leader mondial de l'énergie nucléaire civile.
Le poids de l'opinion publique allemande
Siemens doit tenir compte de l'opinion publique allemande -majoritairement opposée au nucléaire au point de faire basculer certaines régions aux mains des Ecologistes- et de plusieurs associations d'actionnaires -particulièrement actives depuis la catastrophe japonaise. Le pôle énergie (pétrole, gaz, électricité et nucléaire) de Siemens ne pèse que 16 milliards sur les 76 milliards d'euros de son chiffre d'affaires : le maintien d'un secteur contesté ne pourrait que nuire à ses autres activités.
La Russie en mal de partenaire pour le nucléaire civil
Etats-Unis, Japon, Allemagne et France, le tour est vite bouclé dans la recherche d'un partenaire pour ROSATOM. Il a absolument besoin des technologies innovantes du nucléaire civil, ne serait-ce que pour maintenir à niveau son parc existant de centrales. Les lourds dédommagements que Siemens devrait lui verser ne constitueront qu'une goutte d'eau face aux investissements nécessaires à l'approvisionnement en énergie de la Russie : la fin des gisements d'hydrocarbures russes se situe probablement au XXIe siècle.
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