Liberté de la presse selon RSF : analyse pour l'Union europénne (2010)
REPORTERS SANS FRONTIÈRES
mardi 14 juin 2011
Classement mondial 2010 et 2009
Autriche : 7 13
Belgique : 14 11
Bulgarie : 71 68
Chypre : 45 25
Danemark : 11 1
Espagne : 39 44
Estonie : 9 6
Finlande : 1 1
France : 44 43
Grande-Bretagne : 19 20
Grèce : 70 35
Hongrie : 23 25
Irlande : 9 1
Italie : 48 49
Lettonie : 30 13
Lituanie : 11 10
Luxembourg : 14 20
Malte : 14 11
Pays-Bas : 1 7
Pologne : 32 37
Portugal : 40 30
République tchèque : 23 24
Roumanie : 52 50
Slovaquie : 35 44
Slovénie : 46 37
Suède : 1 1
Analyse 2010
En Grèce, les troubles politiques et les violences subies par plusieurs journalistes, font chuter le pays de 35 places. La palme de l'ingérence politique revient au gouvernement grec qui, imitant la plupart des Etats censeurs, est allé jusqu'à exiger de son homologue allemand qu'il s'excuse pour la une que le magazine Stern avait consacré à la crise économique en Grèce.
L'Irlande punit toujours le blasphème de 25 000 euros d'amende.
La France (44e) et l'Italie (49e), toujours confrontées à des immixions importantes du pouvoir politique dans l'activité des médias, confirment leur statut de "cancres" des pays fondateurs de l'Union européenne.
En France, la majorité présidentielle n'a pas trouvé de mots assez durs pour qualifier les journalistes qui ont enquêté sur l'affaire Woerth/Bettencourt.
En Italie, où une dizaine de journalistes vivent toujours sous protection policière, seule la tenacité d'une mobilisation nationale de la presse -sans précédent- a eu raison du projet de loi visant à interdire la publication du contenu des écoutes téléphoniques, une des bases de la chronique judiciaire et du journalisme d'investigation.
Si la Grande-Bretagne bénéficie toujours d'une presse libre de qualité, ses lois sur la diffamation offrent une base à des procès en série intentés par les censeurs de tous horizons.
Si l'on accueille avec un soulagement prudent la baisse de l'activité de l'ETA à l'encontre de la presse en Espagne (39e), on ne peut en revanche que s"inquiéter de la condamnation à 21 mois de prison et à l'interdiction d'exercer leur profession qui a frappé le directeur de la radio privée Cadena SER et du directeur de l'information.
Les chefs de gouvernement européens comme leurs collègues parlementaires se distinguent par un recours de plus en plus systématique au procès contre les organes de presse ou les journalistes. Ces derniers essuient au passage les insultes auxquelles les responsables politiques se laissent de plus en plus souvent aller dans leurs déclarations, suivant en la matière l'exemple déplorable des prédateurs de la liberté de la presse et oubliant les obligations morales que leur confèrent lemandats publics.
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