Syndicalisme malmené dans les pays de l'Est (2011)
jeudi 30 juin 2011, par Nicolas Lévilidane
La Confédération syndicale internationale (CSI) a publié en juin 2011, à Genève, son rapport annuel sur les atteintes aux libertés syndicales dans 143 pays (1). Les pays de l'ex-URSS y sont épinglés.
Si meurtres, blessures ou arrestations de syndicalistes n'y sont pas couramment pratiqués comme dans d'autres pays du monde, les moyens de pression comme le licenciement y sont pratiqués au quotidien.
La situation en Arménie ne figure pas au rapport annuel de la CSI.
Pour l'Azerbaîdjan : "Les employeurs privés et les entreprises internationales actives en Azerbaîdjan ont empêché la création de syndicats, menaçant les employés de licenciement".
Pour la Biélorussie : "Après une brève période durant laquelle le dialogue a repris entre les autorités et le Congrès biélorusse des syndicats démocratiques (BKDP), la situation s'est une fois de plus dégradée. Des membres du syndicat ont fait l'objet de harcèlements, de chantages, d'arrestations et de licenciements sommaires".
Pour l'Estonie : "La situation économique délicate du pays n'a pas facilité la tâche des syndicats en matière de protection des droits des employés et le chômage a joué un rôle dissuasif à l'égard de la formation de syndicats et de l'adhésion syndicale. Plusieurs infractions ont été commises à l'encontre de responsables syndicaux".
Pour la Géorgie : "Le pouvoir débridé qu'ont les employeurs de résilier les contrats d'emploi rend le travail des syndicats extrêmement difficile. Les tribunaux manquent d'appliquer les lois interdisant la discrimination antisyndicale".
Pour la Lettonie : "Les conditions économiques ont fait qu'il a été difficile pour les syndicats et leurs membres d'exercer pleinement leurs droits. Les droits de négociation collective et de grève sont limités. Les seuils d'effectifs pour former des syndicats sont élevés".
Pour la Lituanie : "L'année 2010 a été dominée par la situation économique. Des changements temporaires ont été apportés au Code du travail en vue de contribuer à la relance. Par conséquent, la question des droits syndicaux été reléguée au second plan mais des inquiétudes demeurent, en particulier quant au droit de grève".
Pour la Moldavie : "Les syndicalistes ont été victimes de sanctions durant l'année. L'application de la loi demeure problématique, et le cadre juridique n'est pas propice aux activités syndicales".
Pour la Russie : "Les syndicats sont victimes de pressions et du harcèlement des employeurs, ces derniers étant souvent soutenus par les institutions locales chargées de faire respecter la loi. Les mécanismes de protection contre la discrimination antisyndicale sont faibles et inefficaces. Le droit de grève est restreint, et les recommandations de l'OIT formulées depuis 2003 sur le droit de grève et de négociation collective n'ont été mises en oeuvre que partiellement".
Pour l'Ukraine : "De nombreuses violations ont été commises tout au long de l'année, et les institutions chargées de l'application de la loi ne sont que de peu d'assistance. La Fédération des syndicats d'Ukraine a également subi une persécution judiciaire ; Le droit de grève est restreint".
Note : (1) La Confédération syndicale internationale, fondée en 2006, est une confédération de centrales syndicales nationales, dont chacune rassemble les syndicats dans son pays. Elle représente 175 millions d'adhérents, au sein de 305 organisations affiliées dans 151 pays et territoires à travers les cinq continents.
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