URSS : 20 ans après le putsch du 19 août 1991
mercredi 31 août 2011, par Nicolas Lévilidane
Le 19 août 1991
Mikhaïl Gorbatchev (1), président de l'URSS, est en vacances en Crimée.
Guennedeï Ianaïev, vice-président, Vladimir Krioutchov, responsable du KGP (la police politique) t plusieurs généraux de l'Armée rouge font donner les blindés dans Moscou : l'objectif est de mettre fin aux réformes engagées depuis quelques années et de redonner vigueur aux valeurs soviétiques.
Boris Eltsine (2) décide de résister : il mobilise la population moscovite autour du Parlement de la République de Russie, l'une des 15 républiques constituant l'URSS. Les médias, pourtant sous contrôle des putschistes, provoquent une réaction de rejet. Les soldats de l'Armée rouge fraternisent avec la foule.
Le 22 août 1991, les putschistes sont arrêtés.
Mikhaïl Gorbatchev revient à la tête de l'URSS, mais sa victoire est une victoire à la Pyrrhus : en décembre, il doit dissoudre de l'URSS et démissionner (3). Boris Eltsine dirige la Fédération de Russie. Les 14 autres républiques de l'ex-URSS proclament une à une leur retour à la souveraineté nationale.
Vingt ans après
L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie se sont jointes à l'OTAN et à l'Union européenne.
La Géorgie y aspire, sans y parvenir.
L'Azerbaïdjan a gagné son indépendance économique grâce aux hydrocarbures.
Les républiques d'Asie centrale, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Turkménistan, connaissent des fortunes diverses, les unes portées par leurs hydrocarbures et leurs regards vers la Chine, les autres s'enfonçant dans la pauvreté.
L'Ukraine a connu quelques années libérales.
La Moldavie connaît un blocage des ses institutions politiques, partagées entre les communistes et les libéraux.
L'Arménie continue de s'appuyer sur Moscou.
La Biélorussie continue de dépendre de Moscou.
La Russie a retrouvé le pouvoir des « hommes à épaulettes ».
Quelques républiques se sont autoproclamées, la Tchétchénie (normalisée par les chars russes), l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud (soutenues par l'Armée russe), le Karabakh (soutenu par l'armée arménienne) et la Transnistrie (soutenue par l'armée russe).
Quel modèle pour l'avenir ?
Le vent de la démocratie a certes soufflé sur l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, partiellement sur la Géorgie et un temps sur l'Ukraine, mais il n'a guère touché les autres républiques de l'ex-URSS : capitalisme sauvage et corruption se sont ajoutés aux caractéristiques des régimes autoritaires.
Les jeunes populations ne pensent qu'à émigrer, surtout les diplômés. Pour la seule Russie, 39% des 18 à 24 ans seraient dans ce cas (sondage de juin 2011) : 1,2 million d'entre eux l'ont fait durant les 3 dernières années, accentuant le déficit démographique national.
Vingt ans après, le modèle devant succéder au modèle soviétique n'est pas encore né : le modèle de la démocratie occidentale a en tout cas beaucoup de mal à s'y développer.
Notes :
(1) Mikhaïl Gorbatchev, homme d'Etat soviétique, artisan de la perestroïka et de la glasnost
(2) Russie : biographie de Boris Eltsine (1931 - 2007), ancien président
(3) Dissolution de l'URSS : discours de démission de Mikhaïl Gorbatchev le 25 décembre 1991
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