Arctique russe : hydrocarbures pour l'américain ExxonMobil (octobre 2011)
jeudi 20 octobre 2011, par Nicolas Lévilidane
Après le divorce entre le russe ROSNEFT (1) et le britannique BP en mai 2011 (2), Igor Setchine, vice-premier ministre chargé de l'énergie, a trouvé un nouveau partenaire, l'américain ExxonMobil.
Investissement de 500 milliards de dollars, prospection, forage et exploitation non seulement dans l'Arctique (mer de Kara) mais aussi en mer Noire (au large de Touapsé), création d'un centre de recherches sur l'Arctique à Saint-Pétersbourg, mise à disposition de savoir faire et transfert de technologies, ExxonMobil a du passé sous les fourches caudines de l'adjoint préféré de Vladimir Poutine.
La datcha de ce dernier, à Sotchi, au bord de la mer Noire, a été le théâtre, le 30 août 2011, de la création d'une filiale mixte (33,3% ExxonMobil et 66,7% ROSNEFT). Le lancement d'une étude conjointe a également fait l'objet d'une annonce : elle a pour objectif d'évaluer les ressources en hydrocarbures de la Sibérie occidentale.
La particularité technique de cet accord tient au fait que ROSNEFT accèdera aux technologies permettant d'atteindre des gisements d'hydrocarbures situés en eaux profondes, technologies inconnues en Fédération de Russie.
La particularité politique de cet accord est que ROSNEFT élimine progressivement du jeu les différents oligarques russes qui l'empêchent de contrôler le pétrole russe (3).
Notes :
(1) ROSNEFT est devenu le numéro un du secteur pétrolier russe après la reprise des activités de IOUKOS (dont le propriétaire Mikhaïl Khodorkovski a été emprisonné en 2003), avec une production annuelle de 100 millions de tonnes pour l'année 2010. Il permet à la Fédération de Russie d'occuper aujourd'hui le premier rang mondial pour le pétrole brut (500 millions de tonnes).
(2) Russie : mariage pour les hydrocarbures annulé entre ROSNEFT et BP (avril 2011)
(3) Mikhaîl Khodorkovski en prison, cet accord neutralise trois autres oligarques russes basés à Londres, Len Blavatnik, Mikhaïl Fridman et Viktor Vekselberg, qui avaient oeuvré pour le divorce entre ROSNEFT et BP.
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