Moldavie : présentation générale de la Gagaouzie
jeudi 23 décembre 2004
La Gagaouzie est un territoire dont la majeure partie de la population est de langue et de civilisation turques, mais de religion chrétienne (orthodoxe).
Il y aurait 270.000 Gagaouzes en ex-URSS, dont 160.000 en Moldavie. Le reste est en Russie, Ukraine (Zaporoje) et Macédoine. On en trouve en Bulgarie et dans les montagnes de l'Altaïr. Ils auraient fui, après la chute de Constantinople (1299), la déferlante turque qui les menaçait d'adopter la religion musulmane. Ils se sont d'abord réfugiés sur une zone de 200 km le long de la Mer Noire, principalement en Roumanie, depuis le delta du Danube jusqu'à Burgas en Bulgarie. Ils y ont établi une république, appelée Vister (Gagaouzie), qui a été détruite au moment de la guerre russo-turque, il y a deux cents ans. Une partie de cette population a passé le Danube, en compagnie de groupes bulgares, dans la vallée de Budjak, en Bessarabie, où on leur a attribué le statut de colons.
Les Gagaouzes restés en Bulgarie et en Roumanie sont presque totalement assimilés. Les Gagaouzes et les Bulgares de Moldavie se sont installés, côte à côte, sur une terre quasiment inoccupée, en 1814, et s'estiment maintenant des peuples "originaires".
Les langues "officielles" sont le gagaouze, le moldave et le russe, mais la langue la plus utilisée est le russe dans la vie publique et le gagaouze (proche du turc - 56 % de vocabulaire commun) dans la vie privée. Les autorités gagaouzes reconnaissent qu'un effort doit être fait pour un meilleur enseignement de la langue moldave (roumaine). L'allemand est enseigné dans certaines classes.
Il y a quelques années, l'écriture était cyrillique. Depuis cinq ans, l'alphabet est latin. La langue gagaouze était surtout orale. Une littérature écrite est apparue il y a quelques décennies. Dans les années 59-63, ont été lancées les premières classes en langue gagaouze. Il existe une Université d'Etat à Komrat, où l'on prépare notamment des enseignants et des économistes. Les cours sont habituellement donnés en russe, mais il y en a également en moldave et en gagaouze.
L'Eglise orthodoxe gagaouze dépend du métropolite de Bessarabie (Moldavie), lequel est rattaché au patriarchat de Moscou.
Politique
Le territoire gagaouze comporte 31 villages, tous représentés au Parlement (qui comporte 35 députés - un par village, sauf la capitale Komrat qui, avec environ 30.000 habitants, compte 5 députés. Le Parlement s'appelle l'Assemblée populaire gagaouze. Il est présidé par . Les membres de cette Assemblée ont été élus le 2003, dans le cadre des élections locales moldaves.
Le comité exécutif gagaouze, comportant 11 membres, est présidé par un "Bachkan", M. Tabuncik. Ce comité est élu au suffrage universel pour 4 ans.
Le territoire gagaouze n'est pas représenté en tant que tel au Parlement puisque le code électoral moldave ne prévoit pas de mode de scrutin sur la base de circonscriptions géographiques. Mais un certain nombre de députés gagaouzes ont été élus au titre des partis politiques moldaves traditionnels.
La communauté bulgarophone de Moldavie s'est installée en même temps que la communauté gagaouze, aux confins de l'Ukraine. Ils habitent un territoire qui est morcelé, mais assez aisément repérable. Ils ont obtenu, au cours de l'été 2000, la constitution d'un "judet" (département) particulier.
[ Imprimer cet article ] [ Haut ]
|