La Turquie arbitre l'approvisionnement en gaz de l'Europe du Sud (novembre 2011)
mercredi 23 novembre 2011, par Mirian Méloua
Outre le projet NABUCCO, quatre projets se livrent une concurrence partielle ou totale pour l'acheminement du gaz caspien et irakien vers le Sud de l'Europe :
SOUTH STREAM,
TAP (Trans Adriatic Pipeline),
ITGI (Interconnector Turkey Greece Italy),
WHITE STREAM.
NABUCCO
Le projet est soutenu par la Commission européenne ; son cadre juridique est finalisé depuis juin 2011 entre les cinq pays concernés (Turquie, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Autriche).
Il a été initié par 6 partenaires, le turc Botas, le roumain Transgaz, le hongrois MOL, le bulgare Bulgargaz, l'autrichien OMV et l'allemand RWE.
Le gazoduc sera alimenté en partie par le gaz azerbaidjanais (gazoduc Bakou- Tbilissi- Erzerum existant) et en partie par le gaz irakien. Il pourrait également être alimenté par le gaz transcapien si les accords étaient trouvés avec les pays producteurs d'Asie centrale.
Voir Le projet de gazoduc européen NABUCCO (mars 2010)
SOUTH STREAM
Le projet a été initié par la Russie (GAZPROM) et l'Italie (ENI). A ses deux partenaires se sont ensuite joints l'allemand BASF et le français EDF.
Le gazoduc empruntera le territoire russe, la mer Noire (zone maritime turque), la Bulgarie, la Serbie, l'Italie et l'Autriche.
Il sera exclusivement alimenté par du gaz russe (GAZPROM).
Le projet est en totale concurrence avec NABUCCO.
Voir : Le gazoduc South Stream du russe GAZPROM (décembre 2009)
TAP
Le projet implique trois partenaires, norvégien (Statoil), suisse (EGL) et allemand (E.ON Ruhrgaz).
Lancé par EGL en 2003, certifié faisable en 2006, rejoint par Statoil en 2008 et par E.ON Ruhrgaz en 2010, il présente le tracé le plus court (520 kilomètres et 115 kilomètres off-shore).
Le gazoduc empruntera la Grèce (Komotini), l'Albanie, la mer Adriatique et l'Italie (Brindisi).
Sa capacité sera de 10 milliards de m3 par an.
Il sera alimenté par le gaz azerbaidjanais (BTE) et le gaz irakien via la Turquie.
Les dates prévues de mise en fonction sont 2017 - 2018.
ITGI
Le projet implique trois partenaires, turc (Botas), grec (DEPA) et italien (Edison). Le premier agrément entre l'Italie et la Grèce a été signé en 2005. L'agrément avec la Turquie a été signé en 2007.
Le gazoduc empruntera la Turquie (avec une sortie maritime à Karacabey), la Grèce (avec une entrée à Alexandroupolis et une sortie maritime à Thesprotria) et l'Italie (entrée à Otranto).
Des tronçons sont déjà opérationnels (entre la Grèce et l'Italie).
Sa capacité sera de 15 milliards de m3 par an.
Il sera alimenté par le gaz azerbaidjanais (via le BTE) et le gaz irakien.
La date de mise en service annoncée est 2015.
WHITE STREAM
Initié par l'Ukraine en 2005, présenté à différentes conférences internationales sur l'énergie, examiné par la Commission européenne en 2008, objet d'une signature de mémorandum en 2009 par la Géorgie, le projet n'a pas aujourd'hui de forte visibilité.
Le gazoduc emprunterait la Géorgie (gazoduc BTE jusqu'à Tbilissi, sortie maritime à Soupsa), la mer Noire (zone turque et zone roumaine) et la Roumanie (entrée maritme à Constanta), avec une option vers l'Ukraine.
Sa capacité serait de 8 milliards de m3 par an.
Il serait alimenté par le gaz azerbaïdjanais (et le gaz transcapien si des accords étaient trouvés avec les pays producteurs d'Asie centrale).
La date de mise en fonction annoncée, 2016, ne parait pas réaliste.
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Il convient également de citer le projet AGRI structuré autour de méthaniers qui transporteraient du gaz liquéfié sur la mer Noire : voir Nouvelle voie de transit du gaz caspien pour l'Europe : WHITE STREAM II (2010).
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