Ukraine : les médecins canadiens n'ont pu examiner complètement Ioulia Timochenko (février 2012)
lundi 27 février 2012
Source Libération, 23 février 2012
MONTREAL (AFP) - L'opposante ukrainienne détenue Ioulia Timochenko est "malade et souffre constamment", mais l'équipe médicale canadienne qui l'a examinée a été empêchée de procéder à tous les examens jugés nécessaires, a déclaré jeudi un de ses membres, ce que Kiev a nié.
Après avoir rencontré et examiné Mme Timochenko à la mi-février, les médecins canadiens ont estimé qu'elle avait besoin d'examens "[confidentiels sanguins et toxicologiques", a précisé le Dr Peter Kujtan dans une déclaration reçue à l'AFP.
L'équipe canadienne, invitée par l'Ukraine, avait apporté officiellement les équipements nécessaires qui pouvaient produire des résultats immédiats.
Mais "[les autorités ukrainiennes ont refusé qu'ils soient utilisés, déclarant que nous violerions plusieurs lois et pourrions être poursuivis en justice", ajoute le Dr Kujtan.
Mme Timochenko "avait donné son plein accord pour subir des examens confidentiels indépendants" et toutes déclarations selon lesquelles elle les aurait refusés sont "fausses", souligne-t-il.
"Nous croyons que cette dame est malade et souffre constamment de douleurs, et qu'elle a besoin d'examens toxicologiques et d'autres examens de laboratoire", conclut le médecin, avant de se dire préoccupé par l'injection à Mme Timochenko de "substances interdites au Canada".
Ces accusations "ne correspondent pas à la réalité", a rétorqué le ministère ukrainien de la Santé dans un communiqué.
"Les critiques contre les autorités ukrainiennes sont infondées car le gouvernement ukrainien a assuré toutes les conditions pour le travail réussi de la commission médicale", a souligné le ministère, selon lequel l'opposante a refusé de passer des analyses médicales dont des tests sanguins.
Quant à l'injection à Mme Timochenko de substances interdites au Canada, le ministère a assuré utiliser pour son traitement "uniquement des médicaments autorisées en Ukraine".
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères avait déjà précédemment mis en doute les compétences de médecins canadiens venus examiner Mme Timochenko, soulignant que la mission canadienne était formée "à l'initiative" de la diaspora ukrainienne au Canada, souvent critique vis-à-vis du régime ukrainien.
Incarcérée depuis août, d'abord à Kiev, puis à Kharkiv, Mme Timochenko a été condamnée en octobre à sept ans de prison pour abus de pouvoir lorsqu'elle était chef du gouvernement.
Cette affaire a provoqué une crise entre Kiev et l'Union européenne qui juge que cette incarcération a des motivations politiques.
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