Accueil Brèves Plan du site Contact Admin


COLISEE Articles
comité pour l’information sur l’Europe de l’Est
   
 
 
[ Imprimer cet article ]


Elections législatives ukrainiennes : "de la stabilité au développement ?" (octobre 2012)


mercredi 28 novembre 2012, par Emmanuel de Bettignies

 

E-Review Ukrainian Business Press : éditorial octobre 2012


Les élections ukrainiennes de renouvellement du Parlement se sont tenues le 28 octobre et si les résultats officiels ne sont pas encore tombés, les premiers résultats donnent le parti présidentiel majoritaire. Le visage de la Verkhovna Rada risque donc de rester sensiblement le même et les changements ministériels devraient être mineurs.

D'ailleurs, avec seulement 58% de participation, il semble que les Ukrainiens ne se soient pas trompés, ces élections ne vont pas chambouler le paysage politique ukrainien. Quelles conclusions peut-on alors tirer de ces élections ?

D'un point de vue démocratique

Ces élections ont été suivies de près par le cortège des nations qui y ont délégué près de 3 800 observateurs. Les rapports font état de fraudes et de violations, mais en aucun cas systématiques et sans conséquences majeures sur le résultat des élections. Bien que les observateurs (notamment européens et russes) divergent sur l'appréciation générale, on peut dire que ces élections se sont bien passées, qu'elles ont été transparentes et généralement équitables, néanmoins des progrès restent à faire sur des points techniques, le financement des partis et la couverture médiatique.

Ainsi l'outil démocratique semble en place, mais peut-on alors parler de démocratie ? L'absence d'idée, le vide politique nous amènent à penser que non. Au lieu de débats d'idées, de projets, les Ukrainiens ont eu droit à une bataille de coqs se lançant des noms d'oiseaux, s'accusant des pires maux et ne portant dans leur programme que des projets populistes pour la plupart irréalisables qui seront pliés, rangés et dormiront dans des tiroirs jusqu'aux prochaines échéances électorales.

Ce n'est donc pas tant le Parti des Régions qui a gagné par ses idées, que l'opposition qui a perdu par son absence.

Au niveau international

Ces élections étaient l'objet de pression de la part de l'UE sur l'Ukraine. L'enjeu : la signature de l'Accord d'Association déjà paraphé avec l'Ukraine. Les représentants de l'UE inquiets de l'état de la démocratie en Ukraine avaient conditionné la signature de cet Accord à la tenue d'élections transparentes, libres et équitables.

Théoriquement, au vu du déroulement du scrutin, la signature devrait donc avoir lieu. Mais l'emprisonnement d'opposants devrait être une raison suffisante (ou un prétexte selon le point de vue adopté) pour reporter cette conclusion. En fait, il est peu probable que cet Accord entre en vigueur tant que Victor Yanoukovicth sera au pouvoir. Les rapports avec la Russie quant à eux ne devraient pas être affectés, l'Ukraine continuant à se rapprocher de la Russie tout en refusant de se faire avaler dans l'Union Douanière.

Statu quo ? Des élections pour rien ?

Peut-être d'un point de vue strictement politique, mais c'est encore sans doute la meilleure des choses. En effet, dans une démocratie présidentielle comme celle de l'Ukraine (c'est aussi le cas de la France ou de la Russie par exemple), un Parlement, qui plus est unicaméral, d'opposition est synonyme de blocage complet du pays. Or l'Ukraine a besoin de réformes. On peut ne pas approuver la politique de Victor Yanoukovitch, mais l'on ne peut pas lui retirer le fait que son gouvernement agit, réforme sur des questions qui ne devraient pas souffrir l'opposition : la modernisation de l'appareil d'État. Avec un Parlement d'opposition, même ces réformes techniques et somme toute apolitiques, auraient été bloquées.

Au niveau international, l'Ukraine devrait donc marquer une pause (voulue et/ou subie) dans le développement politique de ses relations avec l'UE et avec la Russie. Or, dans l'état actuel des choses, l'Ukraine est de toutes les façons coincée entre, d'une part, la Russie qui la menace des pires représailles si elle quitte sa sphère d'influence et l'UE qui, occupée par la crise, raidie par les écarts démocratiques et la montée du courant nationaliste chez certains pays membres, manque de confiance dans les valeurs démocratiques de l'actuel gouvernement. Cette vraisemblable pause pourrait faire du bien à l'Ukraine et lui permettre de préparer l'avenir : s'affranchir de sa dépendance vis à vis de la Russie, notamment au niveau énergétique et profiter de la collaboration technique avec l'UE pour moderniser son administration.

Ainsi, ces élections pourraient être celles « de la stabilité au développement (2) » effectivement actuellement nécessaires en Ukraine.

 

Pour en savoir plus


Consultez la revue de presse d'octobre 2012 de la E-Review Ukrainian Business Press qui comporte

-  en page 4 , un effet de zoom sur ces élections,

-  en page 12, une rubrique "Economie",

-  en page 19, une rubrique "Tendances",

Voir http://www.odaess-consulting.com/me....

 

Notes


(1) Emmanuel de Bettignies est responable d'Odaessa-Consulting. Téléphone : + 38 06 38 54 69 36. Adresse : Vulitsa Malaya Arnautskaya, Bud 88, Kv 10, 65 007 Odessa, UKRAINA.

Voir http://www.odaess-consulting.com/.

(2) "Du développement à la stabilité" est le slogan du Parti des Régions, parti présidentiel.

 

Retour à


Dossier : l'Ukraine au fil des mois (2013).



[ Imprimer cet article ] [ Haut ]
 

 
 
  01. Accueil
02. Albanie
03. Arménie
04. Azerbaïdjan
05. Biélorussie
06. Bosnie-Herzégovine
07. Croatie
08. Géorgie
09. Kazakhstan
10. Kirghizstan
11. Macédoine
12. Moldavie
13. Monténégro
14. Ouzbékistan
15. Russie
16. Serbie
17. Tadjikistan
18. Turkménistan
19. Ukraine
20. Etats autoproclamés
21. Union européenne
22. Grandes régions d'Europe et d'Asie
23. Thèmes transversaux
24. Les séminaires et les conférences
25. Les dossiers du COLISEE

Contact
 

 
 
Dans la même rubrique

Autres articles :
Ukraine : le parti du président en tête de législatives critiquées par l'OSCE (octobre 2012)
Ukraine : les partisans du nouveau Président s'allient avec leurs adversaires pour faire tomber le Premier ministre (mars 2010)

 



© 2013 COLISEE