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Géorgie : "Les phages, des virus guérisseurs" (février 2013)


mercredi 20 février 2013

La phagothérapie est l'utilisation de virus bactériophages (appelés phages) afin de traiter certaines maladies infectieuses d'origine bactérienne.

I) Thérapie abandonnée, sauf en Géorgie.

II) Institut Pasteur, 16 mars 2010.

III) Le Monde, 14 juin 2012.

IV) Forum, 31 janvier 2013.

V) Paris Match, 4 février 2013.

VI) Vaucluse Matin, 5 février 2013.

VII) Medscape France, 25 février 2013.

 

I) Thérapie abandonnée, sauf en Géorgie


Ce traitement a été utilisé dans le monde avant la découverte des antibiotiques. Si elle a été progressivement abandonnée par les pays occidentaux séduits par les avantages de l'antibiothérapie, la phagothérapie traditionnelle est restée développée en Géorgie.

Selon le journal Le Monde du 14 juin 2012 :

"A Tbilissi, l'Institut Eliava n'a jamais cessé son activité. Toute la production des phages de l'Union soviétique était concentrée ici. Aujourd'hui, l'Institut ne reste fonctionnel que grâce au soutien de structures occidentales et de l'Etat géorgien. Enfant, le président géorgien a lui-même été soigné avec succès par des phages, raconte Revaz Adamia, le directeur d'Eliava. "L'utilisation des phages est complètement sans danger. Nous ne faisons que prendre dans la nature quelque chose qui y existe déjà et le multiplier", souligne-t-il. Les employés vont chercher des phages dans la rivière proche, vers l'évacuation des eaux usées. On l'aura compris : les phages se trouvent là où pullulent les bactéries. Les collections de phages de cet institut seraient les plus importantes du monde, et parmi les collections bactériennes qu'on utilise pour cultiver les phages se trouvent les redoutables staphylococcus aureus (staphylocoques dorés) ou les yersinia pestis, responsables de la peste".

Depuis environ une décennie, l'utilisation des bactériophages est reconsidérée dans de nombreux pays devant le double constat du développement inquiétant des infections nosocomiales à bactéries multirésistantes et de l'absence de nouveaux antibiotiques efficaces. Des médecins s'intéressent à cette thérapie, aux Etats-Unis et en France notamment. De multiples publications en font état, l'Institut Pasteur en mars 2010, Le Monde en juin 2012, Paris Match, Vaucluse matin et Medscape en février 2013. Les docteurs Dublanchet et Patey ont organisé le "Premier forum sur l'utilisation des bactériophages" le 31 janvier 2013, à Paris.

 

II) 16 mars 2010, Institut Pasteur, "Les bactériophages, des virus qui soignent" par Laurent Debarbieux


-  avec le docteur David Prangishvili au sein de l'équipe IPBA.

http://www.pasteur.fr/ip/easysite/p....

 

III) 14 juin 2012, Le Monde, "Les phages, des virus guérisseurs" par Raphaëlle Maruchitch et Anulina Savolainen


Extraits

Une date d'opération était programmée pour l'amputation du pied droit de Caroline Lemaire. Sa jambe devait être coupée à 12 cm au-dessous du genou. "J'ai même eu la prothèse dans les mains", se souvient-elle. C'était en 2008. Pourtant, cette jolie femme de 43 ans a toujours son pied aujourd'hui. Elle a eu la chance de bénéficier d'une thérapie utilisée dans le passé : la phagothérapie.

Alors que l'âge d'or des antibiotiques semble être révolu, cette ancienne thérapie suscite de nouveaux espoirs. Elle consiste à utiliser les phages, virus naturels des bactéries, dans certains cas d'antibiorésistance. Ce traitement a connu ses premiers succès dans les années 1920. Mais les phages, plus précisément les bactériophages, ont sombré dans l'oubli avec l'avènement de l'antibiothérapie, au milieu des années 1940.

...

C'est à Tbilissi que les médecins se sont approvisionnés en bactériophages pour soigner Caroline Lemaire. Le docteur Dublanchet, microbiologiste, ancien chef de service au centre hospitalier de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), s'emploie aujourd'hui à promouvoir la phagothérapie. Il a entraîné dans son combat le professeur Olivier Patey, infectiologue, chef de service toujours en exercice à Villeneuve-Saint-Georges. C'est dans cet établissement que Caroline Lemaire a été prise en charge, en 2008, alors qu'elle s'apprêtait à se faire amputer.

Ce n'est sûrement pas par hasard que les Américains s'y intéressent aujourd'hui. La Defense Threat Reduction Agency (DTRA), fondée dans le but de "protéger les Etats-Unis et ses intérêts des armes de destruction massive", a investi dans la rénovation du bâtiment principal d'Eliava et des laboratoires et finance plusieurs projets scientifiques, notamment sur les bactériophages contre le choléra. La partie rénovée brille, à l'image de la Maison Blanche, mais c'est dans l'autre partie que se trouve le laboratoire de la professeure Zemfira Alavidze, chercheur principal au sein de l'institut depuis quarante-cinq ans. Dans les couloirs sombres, les murs sont rayés par des traces de dégâts des eaux et la peinture verdâtre s'écaille. Zemfira Alavidze est spécialisée dans la sélection de phages spécifiques de bactéries de la famille des staphylocoques. Y compris les souches de Staphylococcus aureus, résistantes à la plupart des antibiotiques, qui avaient failli causer l'amputation du pied de Caroline Lemaire.

Zemfira Alavidze saisit une boîte de Petri dans laquelle est étalé un bouillon de bactéries. Elle y applique ensuite des gouttes contenant différentes souches de phages. Quelques heures plus tard, on peut déjà constater des trous clairs dans le tapis de bactéries : à ces endroits, les phages ont détruit les staphylocoques. "J'ai trois enfants et trois petits-enfants, et nous nous sommes toujours soignés avec les phages. En Géorgie, les antibiotiques n'ont pas été utilisés en masse, ce que je considère comme une bonne chose. Aujourd'hui, on peut voir à quel point les bactéries sont devenues résistantes en Occident", explique la scientifique.

Des cocktails de phages sont vendus dans la pharmacie de la clinique où l'on fait des diagnostics. Les Géorgiens y font la queue tous les matins pour se faire prélever des échantillons et trouver les phages correspondant à leur infection, telles les otites ou les angines. Ici, la vieille cure n'a pas été oubliée !

Pour accéder à l'article complet

http://www.lemonde.fr/sciences/arti....

 

IV) 31 janvier 2013, Forum sur l'utilisation des bactériophages, Paris


Organisé par les Docteurs Alain Dublanchet et Olivier Patey, et par Cyprien Verseux :

-  http://www.sbconsult.fr/phagotherap....

 

V) 4 février 2013, Paris Match, "Phagothérapie. Des virus naturels pour tuer les infections" par Richard Zaravatdjian


-  http://www.parismatch.com/Actu-Matc....

 

VI) 5 février 2013, Vaucluse Matin, "Sa jambe sauvée en Géorgie par des virus guérisseurs" par Sandrine Michelier


Il est passé près de l'amputation. Très près. Il en avait d'ailleurs lui-même fait la demande aux médecins. Mais Serge Fortuna est tombé sur un documentaire qui a changé sa vie. Sur Arte, l'émission parle de ce docteur Alain Dublanchet, microbiologiste à l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges. On le voit partir en Géorgie chercher des virus bactériophages pour sauver la jambe d'une de ses patientes. Serge Fortuna y voit la dernière chance pour sauver la sienne. En novembre dernier, il débarque à Tbilissi, la capitale géorgienne.

Ce staphylocoque doré, il l'a attrapé à 17 ans, suite à un accident de mobylette. Fracture ouverte, greffes, opérations, hospitalisation, puis infection. « Sauf qu'à l'époque on ne parlait pas d'infections nosocomiales, raconte Serge Fortuna, on m'a dit que j'avais la gangrène ».

« J'ai demandé l'amputation, lettre de motivation à l'appui »

La bactérie ne le quittera jamais vraiment et sa vie sera jalonnée de séjours à l'hôpital. Avec 39 opérations au total, il n'a pas peur de parler de « succession de mutilations ». « J'avais baissé les bras, j'ai réclamé l'amputation, lettre de motivation à l'appui ».

C'est donc là que les phages sont entrés dans sa vie.

Cette thérapie, tombée dans l'oubli en France, est toujours utilisée en Europe de l'Est. La technique est simple : introduire des virus mangeurs de bactéries pour éliminer l'infection. Alors que le corps humain est de plus en plus résistant aux antibiotiques, la phagothérapie, méthode quasiment naturelle et sans danger, pourrait selon le professeur Alain Dublanchet, sauver des membres de l'amputation et même des vies.

En Géorgie, Serge Fortuna débarque avec juste une adresse, et le Guide du routard. La clinique qu'il a trouvée sur internet n'est pas vraiment engageante. « Je ne savais pas où j'allais, il n'y avait même pas de plaque à l'entrée, mais je n'avais pas le choix ». Des ampoules à boire, des pansements sur la jambe… les phages ont fait le boulot, en 20 jours seulement.

Guéri grâce à un traitement à 6 € la boite

« Là-bas, on trouve le traitement sans ordonnance et pour six euros la boite ». Son parcours médical a couté des centaines de milliers d'euros à la Sécurité sociale française. En Géorgie, il a dépensé au total 30 euros. Les résultats de ses analyses sont tombées il y a quinze jours et plus aucune trace de la bactérie. Même si selon le Dr Dublanchet, il faut trois à quatre ans de recul pour estimer la guérison d'une ostéite complète.

Serge Fortuna, réalisateur de métier, a donc décidé de faire de son expérience, le combat de sa vie. Un film en préparation, un site internet, des conférences… Il veut médiatiser le plus possible cette technique médicale.

En attendant que change un jour la législation sur la phagothérapie, il se bat pour les autres malades. « Il faut que les gens qui ont en besoin sachent qu'il existe cette alternative. Je veux leur dire qu'il n'y a aucune crainte à y aller, qu'il faut y aller ».

À 56 ans, Serge Fortuna va désormais reprendre ses documentaires, ses voyages, une vie normale. « Mais je resterai à l'affût sur le sujet… jusqu'à la fin de ma vie ».

Pour en savoir plus :

-  http://www.ledauphine.com/vaucluse/....

 

VII) 25 février 2013, Medscape France, "Plaidoyer pour l'utilisation de phages contre les bactéries multi-résistantes" par Aude Lecrubier


-  http://www.medscape.fr/infections-v....



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