Accueil Brèves Plan du site Contact Admin


COLISEE Articles
comité pour l’information sur l’Europe de l’Est
   
 
 
[ Imprimer cet article ]


Russie : Aeroflot créera une compagnie aérienne à bas prix


mardi 26 février 2013

La Russie d'Aujourd'hui, 25 février 2013.

Deux ans après l'échec de deux compagnies aériennes à bas prix en Russie, un nouveau low cost pourrait voir le jour dans le pays. L'auteur du projet est Aeroflot, la plus importante compagnie aérienne russe.

Il n'y a pas longtemps, deux compagnies aériennes russes à bas prix, SkyExpress et Avianova, ont fait faillite. Leur échec était prédit au moment de leur fondation : en 2006 pour SkyExpress, fondée par l'oligarque en exil Boris Berezovski et puis en 2009 où le groupe d'investissement A1 et le fonds américain Indigo Partners ont annoncé la création d'Avianova. Ce fiasco a été causé par plusieurs facteurs.

Premièrement, la Russie ne possède pas d'aéroports peu chers. Selon les données de la société de conseil Leigh Fisher, l'aéroport moscovite de Cheremetievo occupe le 12e rang du classement mondial des aéroports ayant les frais les plus élevés. Il est en effet quatre fois plus cher que l'aéroport international de Kuala Lumpur ou celui de Hong Kong. Alors, d'après Aeroflot, les coûts des services d'assistance en escale représentent près de 17% des prix de billets en Russie.

Deuxièmement, la flotte d'aéronefs et son entretien sont également assez chers, représentant près de 22% du prix coutant de billets. L'avion le plus populaire chez les compagnies à bas prix est l'Airbus A320 à 180 sièges, car il consomme moins de carburant. Mais si une compagnie veut importer ce modèle en Russie, elle est obligée de payer des droits protecteurs qui peuvent atteindre, compte tenu de la TVA, 42%. Donc, selon l'ancien directeur d'Avianova Andrew Pyne, chaque avion coûte 7,6 millions d'euros de plus.

Troisièmement, la législation russe oblige les compagnies aériennes à fournir gratuitement aux passagers certaines prestations, y compris les repas à bord. D'après les estimations des experts, l'introduction du transport de bagages payant réduirait le prix du vol de 5 à 7%, tandis que la vente des billets non remboursables permettrait d'économiser encore 10%.

En 2011, les compagnies aériennes russes ont généré sur les lignes intérieures près de 623,6 millions d'euros de pertes, et par conséquence, les low costs ont fait faillite. L'ex-PDG de SkyExpress Marina Boukalova a récemment annoncé aux journalistes que son groupe n'avait pas réussi à fournir les revenus requis. Selon la responsable, les actionnaires de la compagnie ont perdu près de 60,7 millions d'euros. Avianova, quant à elle, a mis la clef sous la porte avec un endettement de 28,9 millions d'euros. Andrew Pyne souligne quand même que l'échec de la compagnie n'a été causé que par un conflit d'actionnaires : le groupe A1 n'a pas soutenu l'idée de faire des investissements supplémentaires et d'élargir la flotte.

Être ou ne pas être

Le PDG d'Aeroflot Vitali Saveliev a annoncé fin octobre 2012 que le groupe voulait réintroduire des compagnies à bas prix en Russie. Le géant aérien russe envisage plusieurs versions du projet d'un low cost, notamment la formation d'une compagnie à bas prix sur la base de la filiale existante Donavia ou bien la création d'une telle compagnie à partir de rien. Donavia ayant un grand « bagage » sous forme de vieux aéronefs, il sera difficile d'atteindre les coûts les plus bas possibles en la transformant en un low cost. Cependant, selon une source au sein d'Aeroflot, la seconde option comprend la création d'une base dans la région de Moscou, l'achat de 11 nouveaux A320 et la création d'un réseau de routes vers les grandes villes russes.

« Uniquement l'envergure peut rendre ce projet vraiment efficace. Nous envisageons d'obtenir 15% du marché de l'aviation civile », a déclaré l'interlocuteur de RBC. D'après lui, les prix de billets pourraient diminuer d'environ 30% dans certaines zones, à condition que le gouvernement prenne quelques mesures, notamment permette de vendre des billets non remboursables, d'introduire des frais pour les bagages et d'embaucher des pilotes étrangers.

Marina Boukalova de SkyExpress disait auparavant que sa compagnie avait connu un échec en raison d'une faible demande intérieure. Les Russes ne veulent pas se déplacer entre les villes par avion. Durant toute son existence, SkyExpress n'a jamais réussi à vendre plus de 75% des sièges dans un avion. « Pour un vol à Sotchi en novembre, lundi, le billet coûtant près de 25 euros, nous avions de 40 à 50 passagers à bord. Personne ne voulait y aller par avion », annonce Mme Boukalova aux journalistes. Et même quant le billet coûtait près de 13 euros, il n'y a avait pas beaucoup de passagers, ajoute-elle.

Anatoli Khodorovski du groupe d'investissement Region estime également que la raison principale de l'absence de compagnies à bas prix en Russie est un faible trafic de passagers. « Chez nous, 6 à 8 millions de passagers voyagent par avion annuellement. Ce n'est pas quand même le trafic de passagers, qui est supérieur et s'est chiffré en 2011 à 64 millions. Mais ce chiffre à été atteint grâce à ces 6 à 8 millions de gens qui voyagent fréquemment », dit M.Khodorkovski.

Aeroflot est cependant optimiste. « Nous sommes dans une situation unique. Nous avons actuellement la possibilité de créer un marché pour nous, c'est nous qui formons ce secteur. Le public visé de notre low cost, ce sont des « navetteurs », c'est-à-dire, des gens qui travaillent dans une ville et habitent dans une autre : des supporteurs de divers sports, des fêtards, des jeunes gens », explique la source de RBC au sein de la compagnie.

Comme le dit Dmitri Savitski, partenaire de McKinsey & Company, la création d'une compagnie aérienne à bas prix en Russie ne sera pas inutile. « L'essentiel, c'est de créer un produit attirant, de persuader le passager d'abandonner son transporteur traditionnel et de choisir l'avion d'une nouvelle compagnie qui propose des sièges moins confortables et n'a pas de repas chauds à bord. Cela peut être effectué grâce à des coûts très bas, soit à l'aide d'une sélection soigneuse d'itinéraires ou par biais d'un marketing superbe », indique l'expert.

Source :

http://larussiedaujourdhui.fr/econo...



[ Imprimer cet article ] [ Haut ]
 

 
 
  01. Accueil
02. Albanie
03. Arménie
04. Azerbaïdjan
05. Biélorussie
06. Bosnie-Herzégovine
07. Croatie
08. Géorgie
09. Kazakhstan
10. Kirghizstan
11. Macédoine
12. Moldavie
13. Monténégro
14. Ouzbékistan
15. Russie
16. Serbie
17. Tadjikistan
18. Turkménistan
19. Ukraine
20. Etats autoproclamés
21. Union européenne
22. Grandes régions d'Europe et d'Asie
23. Thèmes transversaux
24. Les séminaires et les conférences
25. Les dossiers du COLISEE

Contact
 

 
 
Dans la même rubrique

Autres articles :
Russie : plan anti-crise de 66,9 milliards de dollars (2009)
Un oligarque russe dans les nouvelles technologies, en Russie et aux Etats-Unis (2011)
Pétrole : le russe Sourgout achète 21% du hongrois MOL (2009)
Russie : conséquences des crises financière et économique mondiales (2008)
Baisse de 17,4% de la Bourse de Moscou en août 2011
Russie : course au profit, corruption et obsolescence technique dans les transports (2011)
Russie : le prototype de centrale nucléaire flottante en difficulté (2011)
La Russie veut investir 125 milliards d'euros dans l'Extrême-Orient
La reconversion de la stratégie russe en matière de transport des produits pétroliers et gaziers menace l'économie de la Biélorusse, de l'Ukraine et des États Baltes (2007)

 



© 2013 COLISEE