Les régions françaises et l'Élargissement (2003)
mercredi 18 juin 2003
Les régions françaises et l'Élargissement
L'Élargissement n'a pas le même impact pour toutes les régions françaises. Cinq régions de tête concentrent plus de la moitié des ventes françaises vers l'Europe Centrale et Orientale : l'Ile de France (20 %), Rhône-Alpes (13 %), le Nord (8 %), l'Alsace (8 %) et la Lorraine (7 %).
Côté exportations, la Bretagne prend la tête régionale avec 5,4 % de ses débouchés contre 3,6 % en moyenne nationale. Elle le doit à son pôle agroalimentaire, le quart des ventes bretonnes vers l'ensemble PECO-CEI, juste devant l'électronique. La Bourgogne vient au second rang avec 5,1 %, et cette fois des ventes de biens intermédiaires et d'équipement. En queue de peloton, Midi-Pyrénées est la moins exposée aux PECO avec seulement 0, 9 % de ses ventes.
Côté importations en provenance des PECO, Lorraine, Bourgogne, Champagne-Ardennes, Franche-Comté ou encore Picardie arrivent en tête avec près de 5 % du total. Inversement, on trouve PACA (1,5 %), Languedoc-Roussillon (1,8 %) et Midi-Pyrénées (1,9 %) en bas du classement.
Dans l'ensemble, les régions de l'Est français sont d'une manière générale beaucoup plus orientées vers les pays candidats que les autres régions françaises : Lorraine, Alsace, mais aussi Bourgogne et Rhône-Alpes. La Lorraine (2,2) est à un niveau proche de l'Allemagne dans son ensemble (2,9), totalement tournée vers l'Est. L'Aquitaine et le Languedoc-Roussillon sont pour leur part tout naturellement plus tournés vers le pôle Ibérique, avec des intensités relatives de 7,7 et 12,5 respectivement avec l'Espagne. De façon plus surprenante l'Ile-de-France est aussi nettement plus orientée vers l'Espagne (4,7) que vers l'Est (IR). Le rôle de l'axe autoroutier Sud, ainsi que la place conquise par les fruits et légumes espagnols n'y sont pas indifférents, alors que l'industrie parisienne résiste.
Le cas de la région Centre constitue toutefois un bon exemple de compensation de l'effet d'éloignement par une excellente spécialisation sectorielle de nature pan-européenne. Son intensité relative avec les PECO dépasse de 20 % la moyenne nationale grâce à la Pharmacie-Cosmétique : plus de 20 % de nos exportations nationales vers ces pays dans ce secteur. Comme la Bretagne pour l'agroalimentaire, l'alternative à l'éloignement est ainsi une valorisation des spécialisations territoriales notamment vis-à-vis des PECO, loin de couvrir toute la gamme des productions tant en qualité qu'en variété.
Jean-Joseph Boillot, Ministère des Finances - Dree, revue Elargissement n° 35 - 9 décembre 2002.
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