Brève histoire des études françaises à l'Université de Vilnius
mercredi 2 juillet 2003
Brève histoire des études françaises à l'Université de Vilnius
La chaire de Philologie française a une assez longue histoire. L'année 1774, date de parution de la Grammaire française pour les étudiants du français à l'académie de Vilnius peut être considérée comme le point de départ des études françaises en Lituanie. L'enseignement du français comme matière universitaire commença en 1797, année de la venue de Jean Pinabel de Verrière, diplômé de la Sorbonne, qui fut chargé de travaux pratiques, d'un cours de grammaire et d'un cours de littérature à l'université de Vilnius. Son successeur fut Jean de Nève, auteur d'une série de manuels de français, qui continua son enseignement au séminaire catholique de Vilnius après la fermeture de l'université en 1832.
La deuxième étape de l'histoire de la langue française à l'université de Vilnius est la période de l'Entre-deux-guerres. Dès la réouverture de l'université en 1919, sous contrôle polonais, la chaire de philologie romane fut organisée sous la direction de Stefan Glixelli. On y enseignait l'analyse grammaticale et littéraire de l'ancien français, la dialectologie et la littérature françaises. Pour des raisons politiques, la Chaire de philologie romane fut fermée en 1934.
En 1939, lorsque Vilnius devint la capitale de la République de Lituanie, la faculté de philologie abandonna Kaunas, la "capitale provisoire" (où était installée l'université Vytautas Magnus), pour la nouvelle capitale. Ainsi commença la troisième période dans l'histoire de l'enseignement du français à l'Université de Vilnius. L'université fut fermée par les autorités d'occupation allemande en 1943, puis réouverte sous le contrôle soviétique l'année suivante. Durant l'été 1944, la chaire de français fut créée au sein de la Faculté d'histoire et de philologie. En 1945, les chaires d'anglais, d'allemand et de français furent réunies au sein de la chaire des langues étrangères. En 1962, cette dernière fut scindée en trois chaires différentes. Au contraire des chaires d'anglais et d'allemand, qui se divisèrent assez tôt en chaires d'enseignement pour les spécialistes et pour les non-spécialistes, la chaire de français continua à assumer les deux fonctions jusqu'en 1995 : elle fut alors divisée en chaire de Philologie française (pour les spécialistes) et en chaire de langues romanes (pour l'enseignement du français aux étudiants d'autres spécialités).
Dans les années d'après-guerre, la chaire fut longtemps dirigée par le docteur R. Mironas. Cette personnalité affirmée, fin connaisseur des langues classiques et du sanskrit, porta une grande attention à la formation des enseignants. Si bien qu'en 1968, la chaire accueillit ses premiers doctorants, sous la direction du maître de conférence D. Cebelis. Dangerutis Cebelis, ancien prisonnier politique et élève de la grande romaniste russe E. Referovskaya, s'affirma comme le plus grand spécialiste lituanien de l'histoire du français. En 1977, après avoir acquis le titre de docteur, il commença à organiser la chaire avec un point de vue de scientifique. Son espoir de créer une école lituanienne de romanistique fut anéanti par une mort précoce (1978).
Parmi les autres enseignants marquants, on peut mentionner R. Ramuniene, V. Mickiene, I. Balaisiene, qui sont aujourd'hui à la retraite.
Extrait du site internet de la chaire de philologie de français à l'Université de Vilnius
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