Liberté de la presse selon RSF : analyse pour l'Union européenne (2012) 2013-12-12
Restriction de la liberté de la presse en Hongrie et en Grèce
Statu quo pour une bonne partie des pays de l'Union européenne. Seize d'entre eux figurent toujours dans les trente premières places. Un résultat à première vue encourageant s'il ne masquait pas l'érosion lente d'un modèle européen confronté à ses nombreuses incohérences et à des situations inquiétantes au sein des onze autres pays membres, dont certains évoluent aujourd'hui au de-là de la 80ème place.
L'hémorragie législative entamée en 2011 ne s'infléchit pas en 2012, notamment en
Italie
(57ème, +4) où la dépénalisation de la diffamation n'est toujours pas acquise et où les institutions instrumentalisent dangereusement les « lois bâillons ». Le marasme publicitaire et les coupes budgétaires, qui entraînent une fragilisation constante du modèle économique du secteur médiatique, commencent également à faire sentir leurs effets.
Dans l'attente de la concrétisation des promesses du nouveau gouvernement sur le secret des sources, l'audiovisuel public et Internet, la
France
(37ème, -1) maintient sa position.
La
Hongrie
(56ème, +16) paie toujours le prix de ses réformes législatives liberticides qui ont considérablement modifié la pratique du journalisme.
Plus inquiétant cependant, la chute vertigineuse de la
Grèce
(84ème, +14) où les journalistes évoluent dans un contexte social et professionnel désastreux. Exposés à la vindicte populaire et toujours confrontés à la violence des mouvances extrémistes et des forces de police, journalistes et photo-reporters doivent désomais faire face à l'activisme ultra violent des néo-nazis du parti Aube Dorée. Le pays rejoint désormais la
Bulgarie
(87ème, +7) où les promesses de réformes sont restées lettre morte et où Internet n'offre désormais plus le même refuge aux journalistes indépendants.