Géorgie/Russie : la partie de bras de fer reprend de plus belle à propos de l'Abkhazie (2007)
mercredi 4 avril 2007, par Hervé Collet
La partie de bras de fer engagée entre la Géorgie et la république autoproclamée d'Abkhazie reprend de plus belle avec le projet annoncé par Tbilissi d'adhérer à l'OTAN. La Géorgie, qui accuse depuis toujours Moscou de complicité avec l'Abkhazie, renouvelle son souhait de voir le contingent russe remplacé par une force multinationale. Tiraspol de son côté, offre à Moscou d'installer un radar sur son territoire.
Tbilissi insiste sur le remplacement du contingent de paix en Abkhazie
La Géorgie insiste toujours sur le remplacement du contingent de paix russe en Abkhazie, a déclaré mercredi à l'Agence News-Georgia le ministre géorgien des Affaires étrangères, Guela Bejouachvili.
"Nous nous attendons à ce que l'actuel contingent de paix soit remplacé par un format plus efficace. C'est un problème très sérieux", a fait remarquer M. Bejouachvili.
Et d'ajouter : "Nous parlons d'une opération policière internationale qui puisse sécuriser le processus de retour des réfugiés et se distingue fondamentalement de l'opération en cours". "Cette nouvelle opération doit garantir la sécurité des gens lors de leur installation sans créer cependant de lignes de séparation", a souligné le chef de la diplomatie géorgienne.
M. Bejouachvili a rappelé que "sur le plan juridique, Tbilissi peut décider à titre unilatéral d'arrêter l'opération de maintien de la paix qui se déroule à l'heure actuelle en Abkhazie dans le cadre du mandat de la Communauté des Etats indépendants (CEI)".
"Il se peut même que rien de négatif ne se produise après le départ des soldats de la paix. En effet, au cours de l'actuelle opération de maintien de la paix sous l'égide de la CEI, on continue à enlever des gens dans la zone du conflit et ce, à proximité immédiate des postes militaires et on extorque de l'argent à des civils, alors que les habitants locaux n'ont aucune garantie de sécurité, car les soldats de la paix ne font pratiquement que fixer tout simplement la ligne de séparation. On n'ira pas loin si cet état de choses ne change pas", a noté le ministre géorgien des Affaires étrangères.
"Dans toutes nos déclarations, nous soulignons que l'actuelle opération de maintien de la paix n'est pas efficace, car la force qui effectue cette opération n'est ni indépendante ni impartiale. C'est une partie intéressée (au conflit)", a relevé en conclusion M. Bejouachvili.
RIA Novosti/TBILISSI, 28 mars 2007
L'entrée de la Géorgie à l'OTAN accélérera l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, selon le président abkhaze
L'adhésion de la Géorgie à l'OTAN accélérera le processus de reconnaissance des républiques d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, a déclaré à la presse mercredi le président abkhaze, Sergueï Bagapch.
Les problèmes territoriaux avec les républiques autoproclamées [à savoir l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud - n.d.l.r.] ne constitueront pas d'obstacle à l'adhésion de la Géorgie à l'Alliance de l'Atlantique Nord, a également estimé M. Bagapch.
"C'est à la Géorgie de décider avec qui elle souhaite être. Notre peuple se doit de faire son propre choix, et nous l'avons déjà fait. C'est pourquoi, si quelqu'un pense qu'en cas d'arrivée de l'OTAN, la situation se compliquera et que l'Abkhazie fera automatiquement partie de la Géorgie, il se trompe manifestement", a souligné le président.
RIA Novosti/28 mars 2007
L'Abkhazie propose à la Russie de déployer un radar sur son territoire
L'Abkhazie propose à la Russie de déployer une station radar sur son territoire, a déclaré à la presse mercredi le président abkhaze, Sergueï Bagapch.
Une telle mesure pourrait être prise en réponse aux projets de Tbilissi de déployer un radar américain en Géorgie, a-t-il expliqué.
La Géorgie est un Etat inamical envers l'Abkhazie, selon lui, "qui plus est, c'est un pays qui se prépare sans cesse à une guerre contre l'Abkhazie". L'installation d'un radar américain en Géorgie sera également dirigé contre la république autoproclamée, a affirmé M. Bagapch, expliquant sa proposition d'installer un radar russe à Soukhoumi.
RIA Novosti/Mosco, 28 mars 2007
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