Russie : installation de la 1ère centrale nucléaire iranienne (septembre 2010)
lundi 27 septembre 2010, par Nicolas Lévilidane
Le 21 août 2010, le chargement de 125 barres de combustible (uranium enrichi à 3,5% et fourni par la Russie) est engagé par des techniciens russes et iraniens à la centrale nucléaire civile de Bouchehr, sous le contrôle d'inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Le 5 septembre, la quasi-totalité du combustible est chargé.
Il est prévu que la centrale nucléaire atteigne sa pleine capacité au 1er trimestre 2011 (1).
Succès techniques et victoires politiques
Cette installation est un succès technique pour l'Agence fédérale russe de l'énergie atomique, Rosatom (2), qui a ainsi honoré un contrat d'un milliard de dollars, et pour l'Organisation iranienne de l'énergie atomique qui a acquis un certain savoir faire.
Elle est une victoire politique pour le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, en difficulté sur le plan intérieur, qui démontre qur l'Iran peut échapper à l'embargo interrnational décidé à la suite des recherches iraniennes secrètes sur le nucléaire militaire.
Elle est une victoire politique pour Dmitri Medvedev qui démontre à "ses amis iraniens" que malgré le récent alignement des positions diplomatiques russes sur celles des pays occidentaux (nucléaire militaire), la Russie veut rester "l'amie" de l'Iran.
Nucléaire militaire
Si pour limiter les risques de prolifération (3), l'accord russo-iranien stipule que le combustible (uranium transformé en plutonium) retournera en Russie après usage, la présence pour plusieurs années d'ingénieurs et de techniciens russes dans cette partie du Sud-Ouest de l'Iran, sur le littoral du Golfe persique, constitue une dissuasion à toute attaque américaine ou israélienne de site secret d'enrichissement d'uranium à des fins militaires.
Notes :
(1) La centrale nucléaire de Bouchehr est munie d'un réacteur à eau pressurisée de 1 000 MW.
(2) Le chantier avait initialement été confié à l'allemand Siemens qui s'en est retiré. Siemens et le russe Rosatom ont conclu des accords technologiques en 2009.
(3) L'AIEA estime que l'Iran possède par ailleurs 22 kilos d'uranium hautement enrichis, utilisables à des fins militaires.
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