Pologne : pratiques syndicales 2010
RAPPORT ANNUEL DE LA CSI
lundi 29 août 2011
Les activités syndicales continuent de provoquer de l'hostilité. Comme le montrent de nombreux exemples, les employeurs font souvent peser une pression inutile sur les syndicats et sur leurs membres. Par ailleurs, les restrictions qui s'appliquent au droit de grève sont excessives.
Contexte
La mort du président Kaczynski et de nombreux membres de l'élite polonaise lors d'un accident d'avion en avril a occulté la politique nationale. En dépit de ce drame et des effets continus de la crise financière internationale, le taux de croissance de la Pologne a été l'un des meilleurs de l'Union européenne. Toutefois, le taux de chômage est resté supérieur au taux moyen de l'UE.
Réintégration difficile après des licenciements antisyndicaux
Le fait de constituer un syndicat, de demander une négociation collective ou de défendre les droits des travailleurs/euses entraîne fréquemment le licenciement arbitraire de dirigeants syndicaux.
Les victimes peuvent demander leur réintégration, mais les procédures judiciaires peuvent prendre jusqu'à deux ans. De surcroît, au lieu de la réintégration, les tribunaux tendent de plus en plus à n'octroyer que des indemnités correspondant à trois mois de salaire indépendamment de la période au cours de laquelle le militant n'est retrouvé sans emploi.
Les employeurs avancent l'argument que les travailleurs ne peuvent pas être réintégrés car la victime et la direction ne seront plus en mesure de coopérer.
Un nombre croissant de juges sont convaincus que les employeurs ne devraient pas se voir obligés à reprendre au sein de leurs effectifs les syndicalistes licenciés abusivement, car cela risquerait d'entraîner un conflit.
Quelques violations des droits syndicaux relevées en Pologne en 2010
Renvoi d'un dirigeant syndical : Miroslaw Kitowski par la société PPG Polifarb Cieszyn S.A.,
Travailleurs licenciés pour avoir formé un syndicat : 9 salariés de la société Gerda 2 sp. z. o. o. (Starachowice),
Pressions sur les militants syndicaux pour qu'ils quittent leur syndicat : magasins à bas prix JMD S.A. (22 villes),
Refus de négocier la garantie de l'emploi avec le syndicat : société GDF Suez Energia Polska,
Discrimination à l'encontre de présidents de syndicats : Magdalena Lochman dans la société Powiatowa Stacjha Sanitarno - Epideiologiczna (Ustrzyki Dolne) / une autre personne de la société Walcownia Rur Andrzej Sp. z. o. o. (Zawadzkie).
Voir aussi Syndicalisme malmené dans les pays de l'Est (2011)
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