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Kosovo : histoire de 1974 à 2008


lundi 16 juin 2008

Albanais et Serbes revendiquent une présence ancestrale sur le territoire kosovar, à l'origine de mythes fondateurs pour leurs communautés respectives : celui de la présence de leurs ancêtres illyriens depuis l'antiquité pour les Albanais, celui du Kosovo médiéval berceau de l'orthodoxie pour les Serbes.

 

De 1974 à 1990, un Kosovo autonome au sein de la Serbie


Le Kosovo, rattaché à la Serbie en 1912 alors qu'il était déjà peuplé très majoritairement d'Albanais, a bénéficié à partir de 1974 d'une très large autonomie, la Yougoslavie fédérale restant en charge de l'armée et des affaires étrangères. Slobodan Miloševic mit fin à cette autonomie par un référendum organisé en Serbie le 5 juillet 1990. Les institutions kosovares furent dissoutes, l'usage de l'albanais interdit, l'université de Pristina fermée, les Albanais expulsés de l'administration et des entreprises publiques. Près d'un tiers de la population masculine émigra dans les années suivantes, tandis que le taux de chômage atteignit 80%.

 

Une résistance pacifique, une résistance armée


L'écrivain Ibrahim Rugova prit la tête d'un mouvement de résistance non violente bientôt concurrencé, à partir de 1997 par un mouvement armé, l'UÇK (Armée de libération du Kosovo). Le Groupe de Contact (Allemagne, États-Unis, France, Italie, Royaume-Uni, Russie), soutenu par l'OTAN, tenta de mettre un terme aux violences en poussant à la négociation des accords de Rambouillet, mais le refus de la Serbie de signer ces accords, le 18 mars 1999, conduisit à l'intervention de l'OTAN (24 mars-11 juin 1999) qui se conclut par le départ des troupes et de l'administration serbes du Kosovo. La fin des combats permit le retour de la quasi-totalité des 850 000 Kosovars albanais (sur un total de deux millions) réfugiés dans les pays voisins (ancienne République yougoslave de Macédoine et Albanie en particulier).

 

A partir de 1999, sous l'autorité provisoire des Nations unies


Le 10 juin 1999, la résolution 1244 du Conseil de sécurité plaça le Kosovo sous l'autorité provisoire des Nations unies, représentée sur place par la MINUK (Mission intérimaire des Nations unies au Kosovo), tout en réaffirmant la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo. Du 15 au 18 mars 2004, des émeutes anti-serbes éclatèrent, largement dues à l'impatience croissante de la population albanaise face à une situation économique désastreuse et l'absence de toute perspective sur le futur statut du Kosovo. Elles firent une vingtaine de morts, 600 blessés et plusieurs milliers de sans-abri et de déplacés internes. Des églises serbes ont été endommagées ou détruites, et toute présence serbe disparut de la plupart des villes du Kosovo, pour se concentrer dans quelques villages protégés par la force de l'OTAN, la KFOR, ainsi que dans le nord du Kosovo (région de Mitrovica, Zubin Potok, Zvecan et Leposavic). Ces évènements conduisirent le Groupe de Contact à solliciter du Secrétaire général des Nations unies la nomination d'un Envoyé spécial chargé de mener un processus devant conduire au futur statut du Kosovo. En novembre 2005, Kofi Annan désigna l'ancien président finlandais Martti Ahtisaari, prixNobel de la paix 2008, pour cette tâche.

 

2006 et 2007 : tentative de négociation entre Serbes et Kosovars


Les négociations directes entre Belgrade et Pristina sur le futur statut du Kosovo, menées par M. Martti Ahtisaari à partir de février 2006, n'ont pas permis de trouver de solution agréée par les deux parties mais ont conduit néanmoins à la rédaction d'une proposition globale de règlement pour le statut. Cette proposition globale, inspirée des négociations menées en 2006 et des suggestions du Groupe de contact recommande implicitement l'indépendance du Kosovo, supervisée par une présence internationale civile et militaire et accompagnée de solides garanties pour les minorités au regard de leur poids réel au Kosovo. Elle a été saluée par l'ensemble des membres occidentaux du Groupe de contact, mais, faute de soutien de la part de la Russie, n'a pu être validée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Sur proposition du Président de la République française, face à l'impossibilité d'aboutir à une résolution du Conseil de sécurité, il a été décidé de lancer une nouvelle tentative de négociation pendant 6 mois, avec la désignation d'une Troïka regroupant des diplomates européen, américain et russe. Dans son rapport au Secrétaire général des Nations unies le 10 décembre 2007, la Troïka concluait à l'échec des négociations.

 

2008, déclaration unilatérale d'indépendance


Le 17 février 2008, le Kosovo déclara son indépendance. Il s'est alors engagé à construire un Etat pluriethnique et démocratique, en accueillant les présences internationales destinées à l'assister dans sa jeune existence et en affirmant le désir de nouer des bonnes relations avec l'ensemble des Etats de la région. La constitution kosovare promulguée le 15 juin 2008 reprend pour sa part l'ensemble des dispositions de la proposition globale de règlement pour le statut de Martti Ahtisaari.

Source ministère français des Affaires étrangères



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