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Azerbaïdjan : analyse du risque économique par la COFACE (2013)


mardi 26 mars 2013

Points forts :
-  Abondance des ressources pétrolières et gazières
-  Développement de nouvelles voies de transit énergétique vers l'UE
-  Bon niveau de qualification de la main d'œuvre.

Points faibles :
-  Diversification économique insuffisante
-  Risque de conflit armé avec l'Arménie
-  Problèmes de gouvernance et niveau élevé de corruption

 

La croissance est désormais tirée par le secteur non pétrolier


L'année 2012 a été marquée par une reprise de la croissance, qui devrait se confirmer en 2013, mais uniquement grâce à l'activité hors pétrole. La production de pétrole a freiné à la croissance en 2012 (-7%) et devrait continuer à ralentir l'économie en 2013 mais dans une moindre mesure (-2%), sous réserve que les problèmes rencontrés par BP dans l'exploitation du gisement Azeri-Chiraz-Guneshli soient résolus. En tout état de cause, le rythme de croissance restera très inférieur aux performances enregistrées pendant le boom pétrolier (+20% de croissance annuelle en moyenne entre 2003 et 2008). Les recettes provenant de l'exportation d'hydrocarbures permettront au gouvernement de soutenir la croissance du PIB non-pétrolier. Les dépenses publiques viendront ainsi porter la demande interne, notamment les dépenses d'investissement dont bénéficiera le secteur de la construction. Le secteur des services restera également porteur. La consommation des ménages progressera plus lentement en 2013, la hausse des salaires réels étant contrainte par une reprise de l'inflation qui avait été exceptionnellement basse en 2012. Une progression soutenue de la demande interne et une orientation à la hausse des prix des biens alimentaires (50% de l'indice des prix à la consommation azéri) contribueront à cette accélération.

 

Une situation financière confortable grâce à la rente énergétique


La situation financière de l'Azerbaïdjan restera très confortable grâce aux actifs considérables accumulés par le Fonds pétrolier (SOFAZ) depuis 2001, aujourd'hui valorisés à plus de 50% du PIB. Le solde budgétaire, largement excédentaire en 2012 se réduira en 2013. Toutefois, le solde hors pétrole est largement déficitaire (-43% du PIB hors pétrole en 2012). Le budget 2013 prévoit des dépenses ciblées sur l'investissement (35%). Les ratios d'endettement public sont contenus, mais la dépendance croissante des finances publiques aux transferts du SOFAZ constitue un risque pour les finances publiques. Le secteur bancaire semble aujourd'hui en voie de stabilisation, bien que les banques publiques restent faiblement capitalisées. L'Etat a augmenté sa participation dans l'International Bank of Azerbaijan (35% du total d'actifs) dont il détient désormais 50,2% et a annoncé son intention de la privatiser.

Les comptes extérieurs sont solides. L'Azerbaïdjan enregistre un excédent courant élevé, qui se réduira en 2013 tout en demeurant confortable et toujours très dépendant des hydrocarbures (95% des recettes d'exportation). La baisse du volume de production de pétrole sera en partie compensée par le maintien de cours élevés. Les importations de biens d'équipement (construction, transport, communications) continueront à progresser mais celles de biens de consommation seront freinées par l'affaiblissement de la demande des ménages. L'Azerbaïdjan continuera à attirer les flux d'IDE (en particulier de Turquie), limitant le recours à l'endettement extérieur pour financer ses projets d'investissement.

 

Un contexte politique et social plus tendu


Le régime azerbaïdjanais se caractérise par une forte concentration du pouvoir entre les mains du président Ilham Aliyev, au pouvoir depuis 2003. Si le gouvernement était jusqu'à présent parvenu à maintenir une certaine stabilité sociale et politique, les écarts grandissants entre la nouvelle bourgeoisie de Bakou issue du boom pétrolier et les campagnes ont provoqué le mécontentement croissant d'une partie de la population qui ne profite pas de la redistribution de la rente. Malgré la répression, la contestation du régime devient plus ouverte et s'est récemment exprimée en marge de l'Eurovision, organisée à Bakou en mai 2012. Bien que l'opposition demeure pour le moment faible, le durcissement de la répression dans un contexte de ralentissement économique et de montée des inégalités pourrait accentuer les tensions sociopolitiques, surtout dans la perspective des élections présidentielles d'octobre 2013.

Par ailleurs, le risque d'instabilité politique régionale reste très élevé, notamment en raison des tensions persistantes avec l'Arménie. Les négociations relatives au statut du Haut-Karabakh demeurent en effet dans l'impasse et le risque d'un nouveau conflit armé entre les deux pays reste élevé. Les relations avec la Turquie, historiquement étroites, se sont renforcées avec l'accord conclu en juin 2012 pour la construction du pipeline Trans-Anatolien (TANAP) pour l'acheminement du gaz de la deuxième phase du projet Shah Deniz vers l'UE à compter de 2017.

L'environnement des affaires reste très difficile, handicapé par l'ampleur de la corruption.

 

Pour en savoir plus


http://www.coface.fr/CofacePortal/F....



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