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Kazakhstan : les partis du pouvoir en tête des législatives, au cours d'un scrutin marqué par de nombreuses irrégularités


lundi 20 septembre 2004

Les quelque 8,9 millions d'électeurs kazakhs étaient appelés à renouveler leur Parlement le dimanche 19 septembre. Le parti du président Nursultan Nazarbaev, Otan (Patrie), et celui de sa fille Dariga Nazarbaeva, Asar (Tous ensemble), ont dominé le scrutin.

Selon les résultats du vote électronique, le seul comptablisé jusqu'à présent, qui ne concerne que 18% des bulletins, Otan arriverait en tête avec 42,7 % des suffrages. Asar arriverait en deuxième position avec plus de 19,5 %, tandis que le parti principal parti d'opposition, Ak Zhol, obtiendrait16,1 %. Le bloc AIST des partis agraires et civiques (pro-gouvernemental) recueille plus de 8,4 % des suffrages. Le bloc d'opposition radicale du Choix démocratique et les communistes récoltent environ 6,2 %.

L'élection de la chambre basse est considérée comme un test de la capacité du Kazakhstan à allier croissance économique et pluralisme politique dans une région dominée par les autocrates et les oligarques..

S'exprimant depuis un bureau de vote d'Astana, la nouvelle capitale du pays, Nazarbaev avait déclaré qu'il était sûr que le pays voterait pour "la confiance et la stabilité"., ajoutant : "Les citoyens kazakhs voteront pour cela et non pour ceux qui promettent des montagnes d'or que nous ne verrons jamais". Les trois partis d'opposition avaient, de leur côté, promis de redistribuer les richesses du pétrole à la population.

Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont fait état lundi de nombreuses irrégularités, jugeant que le scrutin n'avait pas respecté pas les règles internationales en vigueur. « L'absence de transparence dans les travaux de la commission électorale centrale et la décision d'autoriser un vote électronique parallèlement au vote classique a créé la confusion dans de nombreux bureaux, pendant le scrutin et lors du comptage des bulletins », a souligné Robert Barry, membre de l'équipe de l'OSCE. « Il est décevant de constater que la nouvelle loi électorale n'a pas débouché hier sur des élections plus transparentes », a renchéri Ihor Ostach, vice-président de l'assemblée parlementaire de l'OSCE. Otan et Asar ont été omniprésents dans les médias et ils ont été aidés par les autorités locales, a également dénoncé l'OSCE.

Le seul représentant de l'opposition au sein du gouvernement, lui aussi mécontent de la gestion de ces élections par le pouvoir, a remis lundi 20 sa démission. « Il m'est impossible de faire partie de cet exécutif qui a interféré dans le processus électoral et participé à la falsification des résultats du vote populaire », s'est justifié Altynbek Sarsenbaïev, co-président du parti d'opposition Ak Zhol.

"La campagne Électorale n'a été ni équitable ni libre", avait affirmé avant l'élection Bulat Abilov, dirigeant de ce même parti, exclu du scrutin après avoir été jugé coupable de diffamation envers un autre homme politique.

"L'argent du petrole n'est pas pour nous"

Un dixième environ des bureaux de vote ont été équipés de machines à voter électroniques achetées à la Biélorussie et qui, selon l'opposition et des observateurs indépendants, risquaient d'intimider les électeurs.

Les machines lisent le code barre de la carte électorale et, bien que les autorités aient affirmé que le vote resterait secret, des étudiants, des enseignants et des fonctionnaires ont dit avoir été prévenus que leurs supérieurs sauraient s'ils avaient omis de voter Otan.

Dans un bureau de vote d'Almaty, la plus grande ville du pays, Natalia, employée de la société d'électricité nationale, déplorait le bas niveau des salaires et le chômage galopant au Kazakhstan. Mais elle affirmait avoir voté pour Otan car, selon elle, les conditions de vie s'améliorent.

"L'argent du pétrole n'est pas pour nous, simples mortels", a-t-elle déploré, résignée.

Le potentiel pétrolier du Kazakhstan est très important puisqu'il pourrait, d'ici 2015, figurer parmi les 10 premiers producteurs mondiaux.

Sous la présidence de Nazarbaev, au pouvoir depuis quinze ans, le Kazakhstan a modernisé son économie et a commencé à exploiter ses richesses minières, mais la corruption est endémique et le pouvoir se concentre entre les mains du chef de l'Etat et de ses conseillers immédiats.

Dariga Nazarbaeva dément, quant à elle, que son entrée en politique soit le signe qu'elle se prépare à devenir la dauphine de son père.

D'après Reuters et AP.



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