L'Estonie et la Russie devraient signer le 18 mai l'accord sur leurs frontières
mardi 10 mai 2005
Le ministre estonien des Affaires Étrangères, Urmas Paet, se rendra à Moscou le 18 mai pour signer l'accord russo-estonien sur les frontières d'État, terrestre et maritime, selon le service de presse de l'Ambassade d'Estonie à Moscou.
L'accord a d'abord été paraphé en novembre 1996, puis de nouveau en mars 1999 après que les deux pays y aient apporté de petites modifications. Puis l'accord a du être signé et ratifié par les deux Parlements. Enfin, les deux pays n'arrivaient pas à s'entendre sur le lieu et la date de la signature finale, les Russes proposant qu'elle se déroule à l'occasion de la visite éventuelle du président estonien à Moscou à l'occasion du 60ème anniversaire de la Victoire de 1945. Mais le président Arnold Ruutel a fini par refuser de venir dans la capitale russe, argumentant que le 9 mai signifiait pour le peuple estonien le début de l'occupation soviétique.
Le traité entre la Lettonie et la Russie, lui, reste en suspens, la Russie demandant qu'une déclaration lettone, stipulant que la signature du traité sur les frontières n'effaçait pas le problème de l'occupation illégale de la Lettonie par l'Union Soviétique, soit retirée du traité.
Gilles Dutertre, d'après le "Baltic Times"
La Russie ne doit pas se presser de signer le Traité sur la frontière avec la Lettonie
La Russie n'a pas besoin de se presser de signer le traité sur la frontière avec la Lettonie, a déclaré dans une interview à RIA Novosti Constantin Kossatchev, président du Comité des affaires internationales de la Douma (chambre basse du Parlement russe).
Selon lui, la déclaration unilatérale de la Lettonie "prive le traité sur la frontière de tout sens".
Comme l'a fait remarquer le parlementaire, il s'agit d'une frontière qui est aussi une frontière de l'UE. "L'Union européenne y est intéressée autant que la Lettonie et la Russie. Pour l'UE, il est certainement important que le Traité soit stable", a dit Constantin Kossatchev. À son avis, "en ce sens, l'UE sera plus l'alliée de la Russie - qui propose de signer le traité sans faire de déclarations supplémentaires - que l'alliée de la Lettonie, bien que ce pays soit membre de l'Union européenne".
"À mon avis, la Russie peut ne pas se presser et, si la Lettonie ne revient pas sur sa décision, il sera possible de ne signer aucun document à Moscou", a souligné le parlementaire russe.
Riga insiste sur le rétablissement de la validité du traité de paix de 1920 et condamne le pacte Molotov-Ribbentrop conclu en août 1939 et ses protocoles secrets qui ont entraîné, de l'avis de la Lettonie, l'occupation du pays.
Comme l'a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine dans une interview aux chaînes de télévision allemandes ARD et ZDF, l'Union Soviétique avait déjà condamné les ententes de 1939 à l'égard des pays baltes. "Il faut arrêter les spéculations à ce sujet", a-t-il déclaré.
Commentant la prétendue "occupation" des pays baltes, Constantin Kossatchev a souligné : "Du point de vue juridique, le terme d'"occupation" n'a pas de fondement".
D'autre part, a souligné le député, la Russie, "en tant que grand pays, pourrait porter des évaluations bien plus détaillées et plus approfondies sur notre histoire commune, si elles sont nécessaires à l'autre partie".
"Les appréciations de ce genre doivent être portées non pas par des hommes politiques, mais par des historiens", a-t-il indiqué.
Il a qualifié l'état actuel des rapports bilatéraux d'"impasse".
"Les contacts avec les parlementaires de la diète (parlement) lettone sont gelés, car le président du Comité des affaires internationales Alexandre Kirstejns est un homme politique ultra-radical, dont les points de vue politiques ne sont pas partagés, même par ses collègues de la fraction et dans le parti populaire de Lettonie. Alexandre Kirstejns s'est permis maintes fois de tenir en public des propos offensants à l'adresse de la Russie. C'est pourquoi les contacts avec le Comité des affaires internationales de la diète lettone ont été suspendus et il est peu probable qu'ils reprennent tant que ce Comité sera dirigé par Alexandre Kirstejns", a déclaré Constantin Kossatchev.
Ria Novosti/6 mai 2005
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