Abkhazie : déploiement de missiles russes S-300 (octobre 2010)
lundi 4 octobre 2010, par Mirian Méloua
Moscou a annoncé le 11 août 2010 le déploiement de missiles de défense aérienne S-300 sur le territoire abkhaze, région séparatiste de Géorgie. Tbilissi a dénoncé cette violation de souveraineté, a estimé que l'équilibre des forces militaires en présence était menacé et que l'OTAN était directement concerné. Paris a exprimé sa préoccupation.
Sous les présidences de Boris Eltsine et de Vladimir Poutine, la Russie avait respecté les engagements internationaux qui lui interdisaient tout déploiement unilatéral de moyens militaires dans les régions séparatistes de Géorgie.
Elle avait évacué les bases militaires russes de Varziani, d'Akhalkalaki et de Batoumi pour lesquelles des contrôles à postériori ont pu être effectués.
Elle avait annoncé avoir évacué sa base militaire de Goudaouta, en Abkhazie, sans que le moindre contrôle ait pu être effectué : les représentants des organismes internationaux, dont le français Pierre Lellouche aujourd'hui secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, avaient été refoulés à plusieurs reprises. En fait, il semble que l'armée russe n'a jamais évacué la base militaire de Goudaouta en Abkhazie. Elle a servi de base logistique dans un premier temps, de 1993 à 2008, pour ses "forces d'interposition" entre Abkhazes et Géorgiens, et dans un deuxiéme temps, en août 2008, pour l'envahissement du territoire géorgien et la conquête de la haute vallée du Kodori (seulle partie de l'Abkhazie initialement restée sous contrôle de Tbilissi).
L'annonce du 11 août 2010 constitue, après la reconnaissance de l'indépendance de l'Abkhazie, un pas supplémentaire vers le contrôle d'un territoire internationalement reconnu comme géorgien, y compris par Moscou jusqu'en 2008.
Pour les autorités abkhazes, la construction d'une base militaire russe supplémentaire en Abkhazie -équipée de missiles de défense aérienne S-300, soutenue par 3 000 hommes de troupe- , est à la fois la garantie que Tbilissi ne pourra avant longtemps reprendre par la force leur territoire et le début d'un assujetissement de plus en plus étroit à Moscou.
Note : les missiles russes S-300 sont destinés à se protéger de bombardements à partir d'avion ou de missiles. Ils ont une portée de 120 kilomètres, ramenée à 40 kilomètres contre les missiles balistiques. Lers premiers déploiements datent de 1997,
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